Ce site web ne supporte plus Internet Explorer 11. Veuillez utiliser un navigateur plus récent tel que Firefox, Chrome pour un meilleur affichage et une meilleure utilisation.
FiBL
Bio Suisse
Logo
La plateforme des agriculteurs et agricultrices bio

Utilisation d’engrais organiques du commerce en grandes cultures bio

L'approvisionnement en azote représente un défi particulier dans la production biologique. L'un des principes fondamentaux de l'agriculture biologique consiste à «nourrir» d'abord le sol afin qu'il puisse ensuite nourrir les plantes. Un autre principe fondamental est celui des cycles fermés au sein de l'exploitation. Voilà pourquoi l'agriculture biologique utilise principalement des engrais de ferme, tandis que l'emploi d'engrais azotés à dissolution rapide, qui contournent la vie du sol, est exclu.

En principe, les éléments nutritifs doivent provenir d'engrais de ferme et de recyclage dans des cycles fermés. Toutefois, la spécialisation croissante, en particulier dans les exploitations ayant peu de bétail, entraîne des lacunes dans l'approvisionnement en azote (N). Les engrais organiques du commerce constituent une solution envisageable.

Origine et caractéristiques

Les engrais organiques du commerce se caractérisent par leur origine naturelle et leur forte densité nutritive. Ils sont généralement fabriqués à partir de sous-produits d'abattage tels que des plumes, des cornes ou du cuir. Il est judicieux de ne pas gaspiller ces produits, mais de préserver leurs éléments nutritifs dans le cycle. Malheureusement, ces sous-produits d'abattage ne proviennent pas de Suisse, mais d'élevages conventionnels étrangers. Les produits à base végétale, tels que ceux issus de la biomasse fongique ou des légumineuses à graines, sont nettement plus chers. Ces engrais sont de plus en plus demandés par les exploitations biologiques «véganes» (par exemple les exploitations maraîchères). Les engrais organiques du commerce sont granulés ou liquides et peuvent être distribués à l'aide d'un épandeur d'engrais ou ajoutés à l'eau d'irrigation des serres.

Disponibilité de l'azote

S'agissant des engrais organiques du commerce, l'azote doit d'abord être transformé par les micro-organismes présents dans le sol afin d'être assimilable par les plantes. Ce processus dépend de la température et nécessite de l'humidité. Plus l'engrais du commerce est finement broyé, plus la transformation est rapide. Les engrais biologiques du commerce les plus courants sont granulés et se minéralisent en quatre à huit semaines. Des essais ont montré qu'environ 70 % de l'azote total peuvent être utilisés par la culture. Dans le cas des copeaux de corne, plus grossiers, l'azote est libéré sur une période plus longue. À l'inverse, il existe également des produits issus de sous-produits d'abattage hydrolysés qui sont censés se minéraliser plus rapidement grâce à l'étape de décomposition supplémentaire.

Utilisation et rentabilité

Les engrais du commerce ont l'avantage d'être polyvalents et de permettre une meilleure planification de l'apport en azote (apport ciblé en N). Ils sont couramment utilisés en maraîchage bio: les exploitations maraîchères n'élèvent généralement pas d'animaux et ne peuvent donc couvrir que partiellement les besoins nutritionnels des cultures intensives grâce aux engrais de ferme et de recyclage achetés. Dans ce cas, le cycle des éléments nutritifs visé par l'agriculture biologique n'est pas fermé.

L'utilisation d'engrais organiques du commerce n'est économiquement viable que pour les cultures à haut rendement. Dans la culture de pommes de terre, les engrais du commerce permettent d'obtenir un rendement supplémentaire de 10 à 30 %. Si les engrais commerciaux sont appréciés, c'est surtout parce que la libération d'azote est rapide et plus prévisible.

Essais menés dans la culture de pommes de terre

Si les engrais organiques du commerce sont rarement utilisés pour les céréales, le maïs et le colza, leur emploi est presque systématique pour les pommes de terre biologiques. Ils sont considérés comme bénéfiques pour le rendement et la qualité, notamment en ce qui concerne la sensibilité à Rhizoctonia. Un projet mené par le FiBL et Bio Suisse visait à déterminer si les engrais du commerce pouvaient remplacer les engrais de ferme. Les essais réalisés avec les pommes de terre ont montré que les plantes ayant reçu des engrais du commerce développaient davantage de feuillage, absorbaient plus d'azote et de potassium et donnaient des rendements légèrement supérieurs. Ces résultats sont liés à une disponibilité plus rapide de l'azote. Le lisier de bovins et les digestats liquides (eau de pressage) fournissent l'azote plus lentement, ce qui peut poser problème pour les pommes de terre, car une fourniture tardive favorise le développement des adventices et retarde la maturation. À ce jour, aucune différence notable n'a été constatée en matière de caractéristiques qualitatives et d'incidences de maladies. La solution optimale semble reposer sur l'association d'engrais de ferme et de recyclage comme base, complétée par des engrais du commerce.

Conclusions

Les engrais du commerce ne remplacent pas les engrais de ferme et de recyclage, mais ils peuvent combler certaines lacunes de manière ciblée, notamment dans les exploitations ayant peu de bétail ou les cultures ayant besoin de beaucoup d'azote en peu de temps, comme les pommes de terre ou les légumes.

Pour en savoir plus

Fiche technique «Organische Handelsdünger im Bioackerbau» (Boutique du FiBL) (en allemand)
Fiche technique «Hof- und Recyclingdünger im Biolandbau» (Boutique du FiBL) (en allemand)
Liste des intrants (Boutique du FiBL)

Souhaitez-vous ajouter le site web à l'écran d'accueil ?
Souhaitez-vous ajouter le site web à l'écran d'accueil ?