La distribution de fourrages grossiers est obligatoire dans l'élevage porcin biologique Bourgeon et offre de nombreux avantages. Un fourrage grossier de haute qualité peut couvrir une grande partie des besoins énergétiques des truies, ce qui permet de réduire la quantité d'aliments concentrés. En outre, il a un effet positif sur le bien-être animal (occupation, plus de satisfaction et de calme) et procure une sensation de satiété durable. Enfin, le fourrage grossier favorise la digestion et la santé des animaux. Il aide ainsi à prévenir les maladies chez les truies et les porcelets.
Voilà un râtelier à balles rondes adapté aux porcs pour la distribution à volonté de paille, de foin et d’ensilage de mélanges de graminées et de légumineuses aux truies. Le râtelier protégé de la pluie mesure 2,20 mètres de haut, 1,60 mètre de large et 1,60 mètre de profondeur. La hauteur des places au râtelier est de 42,5 centimètres, la distance entre les barreaux est de 12 centimètres. Ce râtelier a été développé par l’université de Kassel et l’association BAT Beratung Artgerechte Tierhaltung e.V. Photo: FiBL, Antje Schubbert
Ensilages dans la ration
Les fourrages grossiers riches en énergie peuvent couvrir jusqu'à 50 % des besoins en énergie des truies en début de gestation et jusqu'à 20 % de ceux des truies en fin de gestation. Les ensilages de maïs et de mélanges de graminées et de légumineuses présentent une digestibilité de la matière organique d'environ 60 % et conviennent particulièrement à l'alimentation des truies. Afin d'éviter tout problème d'échauffement et d'altération, il convient d'ensiler de petites balles pouvant être consommées en quelques jours.
Une alimentation adaptée aux performances
Pour planifier correctement les rations, il importe de connaître les valeurs nutritionnelles des fourrages grossiers. À cette fin, on peut effectuer des analyses ou utiliser des valeurs indicatives tirées de tableaux. Toutefois, les analyses du fourrage grossier pour les ruminants ne sont que partiellement pertinentes, car ceux-ci valorisent beaucoup mieux le fourrage grossier que les porcs. L'unité dans laquelle les valeurs énergétiques sont indiquées joue également un rôle. En Suisse, il s'agit de MJ EDP (mégajoule énergie digestible porc). Dans d'autres pays, comme l'Allemagne, on utilise l'énergie métabolisable (MJ EM). Selon le système utilisé, les valeurs doivent être converties.
La consommation alimentaire des truies doit être enregistrée et documentée afin de permettre une planification précise des rations. Pour l'ensilage de maïs et de mélanges de graminées et de légumineuses, celle-ci est comprise entre deux et quatre kilos de matière fraîche par jour.
Combiner l'ensilage avec des aliments composés
L'ensilage de mélanges de graminées et de légumineuses présente une teneur élevée en protéines et peut donc être combiné avec des mélanges de céréales sans ajout d'autres composants fourragers riches en protéines. À titre indicatif, on peut recommander 4 kilos (matière fraîche) d'ensilage de mélange de graminées et de légumineuses plus 1,7 kilo de concentrés pour les truies en début de gestation et 2 kilos de concentrés pour les truies en fin de gestation. Lors du choix des aliments minéraux, il importe de tenir compte de la forte teneur en calcium des ensilages de mélanges de graminées et de légumineuses. Un excès de calcium peut entraîner des problèmes lors de la mise bas.
L'ensilage de maïs fournit beaucoup d'énergie, mais contient peu de protéines. Voilà pourquoi il doit être complété par un aliment concentré riche en protéines. Celui-ci doit avoir une teneur en protéines similaire à celle des aliments de lactation, soit près de 160 grammes de protéines brutes par kilo d'aliment concentré. La distribution quotidienne de 3,5 kilos d'ensilage de maïs (matière sèche) par truie peut remplacer jusqu'à 1 kilo de concentré par truie et par jour par rapport à une alimentation composée exclusivement de concentrés.
Des râteliers adaptés pour le fourrage grossier
Les râteliers à fourrages grossiers doivent permettre à toutes les truies de manger en même temps. La distance entre les barreaux doit être assez grande pour que les porcs puissent prélever facilement les fourrages et assez petite pour éviter les trop grandes pertes de fourrages. Pour les truies, des distances de 11 à 13 centimètres sont recommandées.
Pour en savoir plus
Fiche technique «Bedarfsgerechte Fütterung von Biosauen und ihren Ferkeln» (boutique du FiBL) (en allemand)
