Il y a différentes variétés de lupins cultivés. Il s'agit de plusieurs espèces qui sont très différentes les unes des autres et qui ne peuvent pas être croisées entre elles. Les lupins d'ornement, qui sont pluriannuels et amers, n'en font pas partie.
Lupin (bleu) à folioles étroites, souvent en culture associée
Actuellement ce sont les lupins à folioles étroites qui sont les plus cultivés. On les appelle aussi «lupins bleus» bien qu'on ait actuellement dans cette espèce davantage de variétés à fleurs blanches que bleues. Les lupins à folioles étroites se plaisent aussi dans les sols pauvres, sableux et acides, et ils supportent bien la sécheresse estivale. Ses feuilles, ou plutôt folioles, qui sont étroites, lui confèrent par contre une faible capacité d'étouffement des mauvaises herbes. Les parcelles où la pression des mauvaises herbes est forte peuvent donc poser des problèmes d'invasions tardives puisque les feuilles des lupins tombent en juillet pendant la maturation des graines et que le sol peut alors recevoir beaucoup de lumière.
Ces dernières années, les essais du FiBL et de la Sélection céréalière Peter Kunz (GZPK) n'ont en général produit en cultures pures qu'une vingtaine de décitonnes à l'hectare. La culture en association avec une céréale et/ou de la caméline peut amoindrir ce problème, mais il faut préalablement clarifier qui peut prendre en charge ces mélanges (les moulins fourragers bio sont équipés pour séparer ces graines les unes des autres, mais il vaut mieux prendre la précaution d'assurer la prise en charge avant de semer les cultures!). L'avoine étouffe le mieux la mauvaise herbe, mais elle concurrence aussi le lupin.
Les essais pratiques mis en place par les agriculteurs romands depuis 2018 ont mis en évidence que l'avoine ne doit donc pas représenter plus de dix pourcents du mélange sinon cette concurrence devient trop forte. Le blé et le triticale (vingt pourcents) laisse plus de place aux lupins, mais aussi à la mauvaise herbe. La culture du lupin en association avec de l'avoine a fourni en moyenne trente-cinq décitonnes à l'hectare avec dix décitonnes de lupin. La culture pure peut être une option à condition de partir sur une parcelle propre et de désherber mécaniquement mais généralement, les associations avec céréales présentent de meilleures marges brutes. Il est important de récolter au bon moment afin d'éviter l'éclatement des gousses car cela peut provoquer des pertes de récoltes importantes. Le grand avantage du lupin à folioles étroites est sa tolérance à l'égard de l'anthracnose, une maladie fongique qui rend la culture du lupin blanc actuellement quasiment impossible.
Le lupin blanc
Avec son port vigoureux, ses feuilles larges et ses puissantes racines pivotantes, le lupin blanc serait en principe mieux adapté sur la plupart des sols suisses. Il possède une période de végétation plus longue (récolte entre la deuxième moitié du mois d'août et le début du mois de septembre) et un meilleur potentiel de rendement.
Le lupin blanc est malheureusement très sensible à l'anthracnose, qui se transmet par les semences et peut se propager dans la culture quand le temps est chaud et humide. Cette maladie provoque des déformations des tiges, qui présentent des courbures en forme de crosse, et des gousses, qui noircissent et deviennent inutilisables. Avec pour conséquence de très fortes baisses de rendements.
Nouvelles variétés
De nouvelles variétés devant avoir une meilleure résistance ou au moins tolérance ont été sélectionnées ces dernières années. La variété allemande Frieda a été testée en 2019 à deux places en Suisse par le FiBL et la GZPK avec de bons résultats. Le rendement de cette variété est nettement plus stable et plus élevé que celui des variétés précédentes, mais des teneurs élevées en alcaloïdes apparaissaient souvent chez elle. Le projet "LupiSweet", soutenu par Bio Suisse, suit plusieurs approches pour comprendre et réduire ces teneurs.
En ce qui concerne le lupin blanc, les essais de cultures associées du FiBL et du GZPK n'ont jusqu'à présent pas apporté d'avantages supplémentaires, il est donc actuellement testé en culture pure. Pour le lupin blanc, les essais d'associations de cultures effectués par le FiBL et la GZPK n'ont jusqu'ici pas montré d'avantages et les variétés continuent donc d'être testées en cultures pures.
Nouvelles variétés du lupin blanc
Le FiBL a commencé en 2014 un projet de sélection du lupin blanc sur la tolérance à l'anthracnose, et il continue aussi de tester différentes variétés de lupin blanc, de 2015 à 2018 avec différents partenaires de mélange, depuis 2019 en culture pure. Pour le lupin à folioles étroites, différentes variétés et partenaires de mélange ont été testées par le FiBL de 2015 à 2017 en petites parcelles sur le domaine de Daniel Böhler à Mellikon AG. D'autres essais de lupin à folioles étroites sont effectués en petites parcelles à Feldbach ZH sur les terres de la GZPK. Depuis 2018, des essais de lupin bleu pur ou en association sont mis en place dans la pratique chez des agriculteurs romands. En 2020, les essais incluent les nouvelles variétés de lupin blanc, moins sensibles à l'anthracnose.
Getreidezüchtung Peter Kunz (site web du gzpk)
Projet Lupinenzüchtung und -innovation für verbesserte Anbaueignung in der Schweiz (LuZIA) (en allemand et en anglais) (base de données des projets du FiBL)
Dernière mise à jour de cette page: 02.09.2025