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Les différentes variétés de lupins

Plusieurs espèces de lupin sont cultivées, lesquelles se distinguent nettement par leur forme et leur durée de végétation et ne peuvent être croisées entre elles. Pluriannuel et amer, le lupin des jardins n'en fait pas partie. Le lupin à folioles nombreuses, espèce pionnière envahissante peu appréciée des défenseurs de la nature dans de nombreuses régions montagneuses, ne peut lui non plus être croisé avec les espèces cultivées à des fins agricoles.

Lupin (bleu) à folioles étroites

Informations sur la culture

En Suisse, le plus cultivé est le lupin à folioles étroites. On l'appelle aussi «lupin bleu», bien que la plupart des variétés de cette espèce aient aujourd'hui des fleurs blanches (il existe néanmoins aussi des variétés à fleurs bleues). Les lupins à folioles étroites se plaisent aussi dans les sols pauvres, sableux et acides, et supportent bien la sécheresse estivale. Toutefois, ils supportent mal le calcaire libre dans le sol, qui les rend vert clair et chlorotiques, car leurs nodules racinaires ne peuvent pas fonctionner correctement en présence de calcaire libre.

Afin que les bactéries des nodosités soient présentes en quantité suffisante, les semences doivent être inoculées avant le semis. L'inoculant peut être commandé en même temps que les semences. Il est préférable de semer en mars, à une densité de 130 à 160 graines par mètre carré, à la même distance que les céréales. Un ou deux passages de herse-étrille au printemps sont essentiels pour réguler les adventices.

En raison de ses folioles étroites, le lupin bleu a une faible capacité d'étouffement des adventices. Les parcelles où la pression des adventices est forte peuvent donc poser des problèmes d'invasions tardives puisque les feuilles des lupins tombent en juillet pendant la maturation des graines et que le sol reçoit alors beaucoup de lumière.

Ces dernières années, les essais du FiBL et de l'association de sélection céréalière Peter Kunz (gzpk) n'ont en général produit en cultures pures que 13 à 16 décitonnes à l'hectare. La culture en association avec une céréale et/ou de la caméline peut amoindrir ce problème, mais il faut préalablement clarifier qui peut prendre en charge ces mélanges (les moulins fourragers bio sont équipés pour séparer ces graines les unes des autres, mais il vaut mieux prendre la précaution d'assurer la prise en charge avant de semer les cultures!). L'avoine étouffe le mieux les adventices, mais elle concurrence aussi le lupin. Elle ne doit représenter que 10 à 20 % du mélange au maximum, sinon la concurrence devient trop forte. Le blé et le triticale (20 %) laissent plus de place aux lupins, mais aussi aux adventices.

Dans les essais menés par le FiBL entre 2015 et 2017, la culture du lupin en association avec de l'avoine a produit en moyenne 30 décitonnes à l'hectare, dont 10 décitonnes de lupin. Dans le mélange avec du triticale, le rendement était en moyenne de 25 décitonnes par hectare, dont environ 17 décitonnes de lupins. Par rapport à la culture pure, la culture mixte avec du triticale a généré une marge brute plus élevée. Il importe de récolter à temps (généralement début août) afin d'éviter que les gousses n'éclatent, ce qui peut entraîner des pertes importantes. Il est en outre fortement recommandé de procéder à un séchage immédiat le jour même de la récolte.

Alors que le lupin blanc a régulièrement posé des problèmes liés à une teneur trop élevée en alcaloïdes ces dernières années, il existe des variétés à folioles étroites issues de la sélection polonaise qui sont particulièrement pauvres en alcaloïdes, mais qui ne sont pas toujours disponibles en Suisse. Elles s'appellent «Jowisz» (ou «Jupiter» en français), «Regent», «Roland» et «Homer». Pour les productrices et producteurs pratiquant la vente directe qui veulent avoir la certitude que leurs lupins ont une teneur en alcaloïdes suffisamment faible pour être utilisés comme denrées alimentaires, ces variétés sont actuellement le choix le plus sûr. Il importe de bien réguler les adventices, car ces variétés ne sont pas aussi concurrentielles que les variétés «Boregine» et «Carabor», par exemple.

Le grand avantage du lupin à folioles étroites est sa tolérance à l'égard de l'anthracnose, une maladie fongique qui complique considérablement la culture du lupin blanc.

Lupin blanc

Informations sur la culture

Avec son port vigoureux, ses feuilles larges et ses puissantes racines pivotantes, le lupin blanc serait en principe mieux adapté à la plupart des sols suisses. Il tolère également mieux la présence de calcaire libre dans le sol que le lupin bleu. Lorsque le pH du sol est inférieur à 7, on peut généralement considérer que la teneur en calcaire est tolérable. Le lupin blanc est, lui aussi, idéalement à semer en mars et doit être inoculé avant le semis (commander l'inoculant en même temps que les semences). Dans les essais menés par le FiBL, une densité de semis de 65 graines par mètre carré a donné de bons résultats. Si vous disposez de l'équipement technique nécessaire, il est recommandé de sarcler une à deux fois. Il s'est avéré efficace de choisir des interlignes aussi étroits que possible. Lorsque les interlignes sont plus larges, les plantes se font davantage concurrence au sein des rangs et les adventices ont plus de temps pour s'établir entre les rangs.

Le lupin blanc présente une période de végétation plus longue (récolte entre la deuxième moitié du mois d'août et le début du mois de septembre) et, en principe, un meilleur potentiel de rendement. Toutefois, il est très sensible à l'anthracnose, maladie fongique qui se transmet par les semences et qui peut se propager de manière épidémique dans la culture par temps chaud et humide (en particulier pendant la floraison). Cette maladie provoque des déformations des tiges, qui présentent des courbures en forme de crosse, et des gousses, qui noircissent et deviennent inutilisables, avec pour conséquence de très fortes baisses de rendement. Dans le pire des cas, aucune gousse ne se forme.

Nouvelles variétés de lupin blanc

Au cours des dernières années, de nouvelles variétés qui devraient présenter une meilleure résistance ou du moins une meilleure tolérance à l'anthracnose ont été sélectionnées. Les variétés allemandes «Frieda» et «Celina» ont été testées entre 2019 et 2025 par le FiBL et l'association de sélection céréalière Peter Kunz (gzpk) sur deux sites en Suisse. Le rendement de ces variétés est nettement plus stable et plus élevé que celui des variétés précédentes, mais elles présentaient de plus en plus souvent des teneurs élevées en alcaloïdes.

Les agricultrices et agriculteurs ont donc actuellement le choix entre des variétés plus anciennes présentant un risque élevé d'anthracnose («Sulimo», «Amiga»), mais une faible teneur en alcaloïdes, et les nouvelles variétés («Frieda», «Celina») offrant un rendement nettement supérieur, mais souvent une teneur en alcaloïdes considérablement plus élevée.

La culture de variétés plus anciennes (destinées par exemple à la transformation alimentaire) ne devrait être envisagée que dans des sites secs et suffisamment venteux, afin de permettre un séchage rapide des cultures. Si vous souhaitez cultiver de nouvelles variétés de lupin blanc, il est impératif de conclure un contrat de culture avant le semis, par exemple avec un moulin équipé pour traiter des lots à teneur élevée en alcaloïdes (tri par couleur, canal fourrager).

Pour en savoir plus

 

Dernière mise à jour de cette page: 23.09.2025

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