Ce site web ne supporte plus Internet Explorer 11. Veuillez utiliser un navigateur plus récent tel que Firefox, Chrome pour un meilleur affichage et une meilleure utilisation.
FiBL
Bio Suisse
Logo
La plateforme des agriculteurs et agricultrices bio

Le mildiou du basilic

Le mildiou du basilic (Peronospora belbahrii) a été identifié en Suisse pour la première fois en 2001, et depuis il rend la vie dure à tous ceux qui aimeraient produire des plantes aromatiques.

Beaucoup d'air chaud autour des feuilles - de nouvelles idées contre le mildiou du basilic

Depuis quelques années, le mildiou du basilic rend la vie difficile aux producteurs d'herbes aromatiques. De nouvelles mesures permettent de contrôler la maladie, qui apparaît surtout à la fin de l'été et en automne.

Le basilic coupé est de loin la culture la plus importante sur le marché suisse des herbes aromatiques fraîches et en pot. Depuis quelques années, cette plante est régulièrement attaquée par le mildiou, surtout durant la deuxième moitié de l'année. Cette maladie est souvent le facteur limitant de la production biologique indigène, raison pour laquelle le basilic est généralement importé à partir de septembre.

Peronospora belbahrii, l'agent pathogène du mildiou du basilic, a été découvert pour la première fois en Suisse en 2001. A l'origine, ce champignon a probablement été introduit par des semences contaminées. Une fois établi, la propagation par le vent est toutefois considérée comme le principal vecteur.

La maladie se manifeste surtout à la fin de l'été et en automne, lorsque l'humidité de l'air augmente pendant la nuit. Les premiers symptômes sont le blanchiment des feuilles, puis la formation d'un tapis de spores noirâtres sur la face inférieure des feuilles. Les spores de l'agent pathogène germent entre 5 et 26 °C, la température optimale se situant autour de 10° C. Une humidité relative d'au moins ≥ 85 % constitue une autre condition.

Empêcher la germination des spores en aérant la nuit
Le mildiou du basilic a besoin d'au moins quatre heures de mouillage des feuilles pour réussir à s’établir. Une diminution régulière de l'humidité de l'air pourrait donc empêcher l'infection. Sur la base de cette hypothèse, des essais de réduction périodique de l'humidité de l'air dans les cultures de basilic ont été réalisés au FiBL. Pour ce faire, des tuyaux d'aération perforés ont été montés sur une soufflerie de chauffage et placés dans les rangées de basilic.

Cette mesure s'est révélée très prometteuse, car elle a permis de réduire considérablement, voire d'empêcher la propagation du mildiou dans la culture. Ce type d'installation doit toutefois tenir compte de différentes contraintes: elle représente un obstacle physique pour les machines, par exemple lors du travail du sol ou de la protection des plantes.

Inactiver les spores grâce à l'énergie solaire
Autant une sécheresse périodique est mauvaise pour le champignon, autant il n'aime pas non plus la chaleur. Les spores et le mycélium sont déjà altérées à 30°C, à condition d’être exposés suffisamment longtemps. Ce traitement thermique est une mesure relativement simple à mettre en œuvre. La condition préalable est une période de beau temps d'au moins trois jours et des températures estivales. Dès lors, il suffit de fermer les clapets d'aération pour chauffer la serre pendant quelques heures, cela durant trois jours consécutifs.

Lors des essais réalisés au FiBL, les spores ont pu être presque entièrement inactivées par cette méthode. Certaines fermes produisant des plantes aromatiques fraîches appliquent déjà cette mesure périodiquement ou de manière standard afin de réduire préventivement la pression des spores dans le basilic.

Atteindre son objectif avec les bonnes variétés
Le choix des variétés comme mesure préventive joue également un rôle important pour le basilic. Ces dernières années, des variétés présentant une résistance intermédiaire comme la variété standard Eleonora ont subi des pertes considérables. Or, de nouvelles variétés sont apparues sur le marché avec des résistances intermédiaires à élevées.

Les essais variétaux du FiBL, réalisés à la fois dans des conditions pratiques et en station, ont porté sur deux origines variétales : Gervaso F1, Prospera F1, Basilio F1 de l'entreprise israélienne Genesis Seeds Passion, ainsi que Obsession et Devotion, des obtenteurs américains de la Rutgers University avec une distribution par KBC Speciality Seeds.

Dans les essais pratiques, ces nouvelles variétés ont toutes obtenu des résultats nettement meilleurs que Eleonora. Par contre, les essais en station ont montré que les obtentions F1 s'en sortaient mieux avec les souches actuelles du mildiou, mais pas avec les plus anciennes.

Il semble aussi que la résistance de la variété Eleonora, disponible depuis longtemps, ait été brisée par des souches récentes. Ainsi, même les nouvelles variétés ne sont pas une garantie à 100% contre les pertes dues au champignon. Le choix de variétés de résistance intermédiaire reste intéressant pour les semis tardifs à partir de juillet.

Conclusion
Le mildiou étant un organisme qui s’adapte, on ne sait pas combien de temps les nouvelles variétés pourront maintenir leur tolérance. Il est donc essentiel de combiner différentes mesures préventives tels qu’un climat sec favorisé par l'utilisation d'un film de paillage, de larges distances de plantation, une irrigation goutte à goutte.

Patricia Schwitter et Samuel Hauenstein, FiBL

Cet article est paru dans le journal Agrihebdo n°18 du 5 mai 2023.

Traitement thermique contre le mildiou du basilic

Le mildiou apparaît surtout vers la fin de l’été et en automne quand l’air chaud se refroidit pendant la nuit et que cela fait augmenter l’humidité de l'air. Ce pathogène de la famille des oomycètes a en effet besoin d’une humidité relative de plus que 85 pourcent et de températures entre 10 et 26 degrés Celsius pour réussir à former des spores. Après la sporulation, le duvet de spores de couleur noire qui se forme sur la face inférieure des feuilles rend le basilic inconsommable ou invendable.

Dans le cadre d’un projet pour les plantes aromatiques financé par la Migros, le FiBL recherche depuis 2018 des solutions praticables en bio pour contrer les attaques du mildiou du basilic. Ces recherches suivent une approche intégrée, c.-à-d. qu’on étudie aussi bien le choix des variétés que la désinfection des semences, la protection phytosanitaire directe et des approches sur le plan des techniques culturales.

Jusqu’à maintenant, les mesures qui se sont avérées les plus prometteuses sont le choix des variétés et deux mesures culturales : le chauffage nocturne pour diminuer l’humidité de l’air en-dessous de 85 pourcent ainsi qu’un traitement thermique très facile à réaliser pour diminuer le nombre de spores.

Le traitement thermique est une technique qui permet de tuer la grande majorité des spores et donc de réduire considérablement la pression infectieuse. Ce type de traitement thermique ne peut cependant être effectué que pendant une période de beau temps d’au moins 3 jours car la serre doit être chauffée à 35 – 45 °C pendant 3 à 4 heures sur 3 jours consécutifs.

Ces températures peuvent être atteintes sans problème juste en fermant les volets d’aération quand il y a assez de rayonnement solaire. Il est important de pouvoir bien aérer encore une fois en fin de journée pour que l’air de la serre puisse de nouveau sécher avant la tombée de la nuit.

Dans l’essai «on-station» réalisé au FiBL, le tunnel a été complètement fermé à 11 heures (et le pilotage de l’aération réglé sur 45 degrés Celsius) puis aéré à fond à partir de 15 heures. Le plus simple est de régler la température de l’air avec une aération automatique. Si l’aération se fait manuellement, il faut bien surveiller la température pour qu’elle ne dépasse pas 45 degrés Celsius au niveau de la culture. S’il n’est pas possible d’atteindre au cours d’un des trois jours du traitement la température minimale de 35 degrés Celsius pendant 3 à 4 heures, il faut à titre de sécurité rajouter un quatrième jour de traitement.

Au FiBL, cette technique a permis de réduire le nombre de spores de 98 pourcent. Quelques producteurs l’appliquent déjà de manière routinière afin de diminuer la pression des spores dans les serres. Il peut très bien s’avérer judicieux d’effectuer dès le mois de juillet des traitements thermiques préventifs après les périodes de mauvais temps.

Traitement thermique : marche à suivre résumée

  • Attendre une fenêtre de beau temps d’au moins trois jours ensoleillés avec des températures extérieures autour des 25 degrés Celsius ;
  • Fermer l’aération de la serre avant midi et régler le pilotage de l’aération sur 45 degrés Celsius ;
  • La température doit être maintenue entre 35 et 45 degrés Celsius pendant 3 à 4 heures au cours de chacun des 3 jours de traitement ;
  • Arrêter le traitement au plus tard à 16 heures et bien aérer la serre encore une fois avant la nuit ;
  • Rajouter un jour de traitement si le minimum de 35 degrés Celsius n’est pas atteint pendant la durée nécessaire au cours de chaque jour du traitement.

Patricia Schwitter, FiBL

Pour en savoir plus

 

Dernière mise à jour de cette page: 31.08.2021

Souhaitez-vous ajouter le site web à l'écran d'accueil ?
Souhaitez-vous ajouter le site web à l'écran d'accueil ?