Bulletin viticulture bio
Ce bulletin contient des informations sur la protection et les techniques culturales en viticulture biologique. Pour recevoir le bulletin gratuitement par e-mail, inscrivez-vous auprès de David Marchand.
Bulletin viti n°2 - 11.03.2024
La végétation se réveille depuis quelques semaines avec un peu d’avance, ce bulletin fait un point d’avant saison sur l’entretien du sol en viticulture biologique et sur les interventions du printemps en biodynamie.
Rappel des formations de cette semaine
- Congrès suisse de viti-viniculture biologique , Mercredi 13 mars 2024, 8h00-16h30 Lieu : Olten, Kulturzentrum Schützi
Détails et inscription ici
- Hydrologie régénérative et outils de la permaculture pour s’adapter au changement climatique en viticulture. Alain Malard. Jeudi 14 mars 2024, 9h-16h Lieu : Marcelin, Morges (VD)
Détails et inscription ici
Solutions pour l’entretien du sol en bio
- Dans les vignes mécanisables, il y a de plus en plus d’outils disponibles pour l’entretien du sol sous le rang. Dans ce sens, il est recommandé de choisir les outils les plus simples, les plus économiques, les plus rapides et les plus efficaces qui sont ceux qui longent le cep sans effacement inter-ceps : disques crénelés, disques doubles ou triples émotteurs, outils à fils rotatifs, étoiles bineuses, dents de fissuration… Selon le réglage des disques (Orientation, mordant) et la vitesse de travail, le résultat peut être très différent (Buttage, soulèvement de la bande herbeuse sous le cep, pulvérisation de la zone sous le cep…) et le travail se fait au plus proche du cep, même sans système d’effacement.
- Les outils à fils rotatifs à axe horizontal sont aussi de plus en plus utilisés pour supprimer l’enherbement sous le cep sans travailler le sol et sans casser les racines de la vigne. Il en existe actuellement une large gamme avec différentes largeurs de fils et différents principes de fonctionnement et de réglages (fouettement, fauche de l’herbe, suppression de l’herbe….). Il est essentiel de bien régler les vitesses de rotation et d’avancement pour ne pas blesser les ceps. Si on voit des blessures vertes sur les ceps, après passage, c’est qu’on a touché le cambium !
- Les outils interceps traditionnels sont généralement plus lents, plus couteux, plus compliqués et plus sujets aux pannes avec des efficacités comparables voire inférieures même au plus proche du cep. Les lames interceps restent tout de même intéressantes et selon les constructeurs, elles permettent un travail rapide et précis d’entretien en été.
- L’implantation d’engrais verts dans l’inter-rang permet d’obtenir des sols plus vivants et plus résilients aux impacts climatiques par l’apport de biomasse carbonée et azotée ainsi que par la création d’un paillage qui conserve l’humidité et la fraicheur du sol. (Infos dans cette vidéo)
- Dans les vignes en terrasses mécanisables, il n’est pas possible de désherber mécaniquement le talus. Beaucoup de vignerons bio essaient donc de replanter dans le sens de la pente lorsque cela est possible pour éviter de gérer ce talus.
Dans ces vignes en banquettes, on est contraint de laisser se développer une couverture végétale sous le cep dans le « talus » (si possible, un enherbement demandant le moins d’entretien possible) et on gère la concurrence par l’entretien des inter-rangs sur le « plat » : travail du sol superficiel avec des disques, des griffes ou des pattes d’oies, implantation d’engrais verts, fertilisation organique. L’utilisation de feutres végétaux ou en bioplastique (PLA) est aussi de plus en plus courante pour le talus au moins pour permettre l’implantation de la vigne.
- Dans les vignes non mécanisables en fortes pentes ou terrasses, il est nécessaire de raisonner dès la plantation l’aménagement des parcelles (pour en faciliter l’entretien) et surtout le matériel végétal utilisé : porte-greffes résistants à la sécheresse. La sélection des espèces végétales spontanées les moins concurrentielles par une fauche sélective est indispensable. L’utilisation de feutres végétaux ou de paillage peut être une solution sous le cep pour l’installation du système racinaire de la vigne les premières années. L’implantation de mélanges bas dans ces conditions non mécanisables est à l’étude depuis 2021. Les résultats sont concluants et un mélange destiné à ces situations est disponible pour limiter le nombre de passage à la débrousailleuse et contrôler aussi le développement des espèces envahissantes comme la vergerette annuelle. Ce mélange « FiBL Terrasse » est à semer à l’automne (Septembre-octobre) et contient Brome des toits, Luzerne lupuline et Lotier corniculé. Le brome des toits va sécher en juin et créer un mulch pendant la saison viticole avant de redémarrer à l’automne suivante. Il est important de laisser monter en graine les plantes du mélange avant de les faucher pour permettre le ressemis et la pérennité du couvert. (Contact semences : OH Semences, antoine.waelti(at)hauenstein.ch)
Fertilisation en bio
La concurrence hydro-azotée peut être relativement importante en bio et il est essentiel de raisonner la fertilisation organique à long terme par des apports annuels pour maintenir ou augmenter le fonctionnement biologique du sol et l’humus stable. Le moyen idéal pour réaliser ces apports organiques, mais qui nécessite une certaine technicité, passe par le génie végétal et l’implantation de couverts végétaux temporaires à forte biomasse en décalage du cycle de la vigne. Ceux-ci permettent d’apporter de grosses rations de carbone favorable à l’humus (lorsque le couvert est bien lignifié au moment du roulage) et/ou d’azote au sol favorable à la minéralisation (couverts verts).
Des apports externes peuvent aussi être réalisés avec des engrais à fort C/N (rapport Carbone/Azote) qui favorisent l’humus (paille, bois, compost mûr, BRF) en parallèle d’apports à C/N faible (fumier et compost jeune, farine de plumes et de cornes, tourteaux, etc : nombreux produits sur la liste des intrants du FiBL) qui vont favoriser l’activité bactérienne et donc la minéralisation rendant rapidement disponible les nutriments pour la vigne. Pour le compost par exemple, si le but est d’augmenter rapidement la vigueur d‘une vigne, il est préférable de travailler avec des composts assez jeunes (fumier assaini) pour conserver le maximum de propriétés fertilisantes car ce sont les éléments les plus facilement disponibles pour la vie du sol et la vigne qui sont perdus en premier lors du compostage. Pour des apports d’entretien sur une vigne équilibrée, des composts plus mûrs (C/N plus élevé) peuvent être ajoutés régulièrement.« Nourrissez la vie du sol pour nourrir votre vigne ! »
En terme de date d’apport si on veut une restitution à la vigne cette année, il est un peu tard pour apporter des engrais et compost trop mûrs mais encore temps d’apporter des engrais stimulants (produits commerciaux prêts à l’emploi), fumiers assainis ou composts jeunes. Mais cette date d’apport est moins importante si on prend en compte la fertilisation comme une opération à long terme pour activer et nourrir la vie du sol.
Règles pour la fertilisation concernant la limite de phosphore
La norme de fumure phosphorique est très vite atteinte lors d’apport organique. La tolérance maximale de dépassement de 10% n’est plus admise à partir de 2024. La comptabilisation du phosphore se calcule sur 5 ans pour l’ensemble de l’exploitation.
Les parcelles pour lesquelles les taux de matière organique ne sont pas considérés comme « bon » (Voir tableau) peuvent faire l’objet d’apports organiques sans tenir compte de la correction de la norme en phosphore (respect des autres normes N, K…)
Autres règles pour Bio Suisse : il convient de comptabiliser 70 % de la dose d’azote disponible dans les produits organiques du commerce et 10% dans les composts de végétaux.
Autres règles pour Demeter :
- Les engrais provenant de l’extérieur sont limités à 60% des besoins en azote.
- Les engrais du commerce sont autorisés au maximum jusqu’à 50% des besoins en azote
- Les digestats liquides et méthanisés sont autorisé au maximum jusqu’à 50% des besoins en azote
- La somme des apports d’engrais du commerce et de digestats liquides et méthanisés est limité à 50% des besoins en azote.
BIODYNAMIE - Prêle de Pâques
De plus en plus de vignerons appliquent la décoction de Prêle lors de la pleine Lune qui précède Pâques. Les dates favorables à l’application de la décoction de Prêle se situe entre le 18 mars et le 22 mars. Pleine lune le 25 mars, Pâques le 31 mars. Pâques étant très tôt cette année, une deuxième application peut être envisagée en avril (pleine Lune le 24 avril).
Toutes les infos se trouvent sur la fiche de biodynamie-services.fr.
Apport de 500 ou 500P
Les sols ne sont pas encore assez chauds pour réaliser un premier apport de la préparation 500 (bouse de corne), du compost de bouse Maria Thun ou de la 500P (500 avec les préparations du compost). Pour rappel, les préparations du compost doivent être amenés chaque année par le compost, la 500P ou la Maria-Thun (règlementation Demeter depuis 2023).
L’agronomie prime quant au choix du jour d’application (sol réchauffé et humide) qui est préférable en jour racine pour la 500 et en jour fruit pour la 500P.
Jours racines en avril : 3, 4, 6, 11, 12, 13, 21, 22, 23 avril 2024
Jours fruit en avril : 1, 2, 10, 18, 19, 20, 28, 29, 30 avril 2024
Plus d’infos sur la bouse de corne sur la fiche de biodynamie-services.fr.
Informations générales sur les préparations biodynamiques sur le site de Demeter.
Les stratégies de protection en bio pour 2024 seront présentées dans une prochaine newsletter au courant du mois d’avril.
Bulletin viti n°1 - 06.02.2024
Bonjour,
Cette 1ère newsletter de l’année a pour but de vous donner les informations concernant la règlementation en viticulture bio en 2024 avec les liens les plus importants.
Nous vous présentons tout d’abord les séances et formations proposées les prochaines semaines par le FiBL et ses partenaires.
Formation FiBL 2024 en viticulture bio
Toutes les formations et séances comptent comme cours obligatoire de perfectionnement pour Bio Suisse et comme cours obligatoire pour Demeter
Séance de pré-saison en viticulture biologique 2024
Plusieurs demi-journées dédiées à la viti-viniculture bio sont proposées en Romandie.
Au programme :
- Présentation des nouveautés Biofédéral, Bio Suisse et Demeter,
- Résultats de l’enquête des pratiques en viti bio 2023,
- Résultats des essais FiBL 2023 : protection, engrais vert, semis en terrasse, basalte,
- Rappels de stratégies d’optimisation de la protection en bio pour la saison 2024,
- Echanges divers entre vignerons
Des séances rapides pour connaitre les nouveautés en bio et être serein pour attaquer la saison viticole 2024
- Valais : en partenariat avec l’Etat du Valais et Vitival
- 22 février à 9h00 à la salle du Remaniement à Miège
- 22 février à 14h00 au Café de l’Avenir à Fully
Présentation en complément : actualités du vignoble valaisan (Clément Magliocco, Etat du Valais) - Vaud : en partenariat avec Proconseil durant les séances Vitiplus
- 6 mars à 9h00, Tartegnin
- 6 mars à 14h00, Rivaz
- 19 mars à 9h00, Onnens (à confirmer)
- 19 mars à 14h00, St Triphon (à confirmer)
Présentation en complément : Actualités du vignoble vaudois, point sur les maladies du bois (voir programme Vitiplus détaillé avec les lieux au lien suivant : vitiplus.ch ) - Genève : en partenariat avec Agrivulg et l’OCAN
- 7 mars à 9h00 à la maison du Terroir à Bernex
Présentation en complément : actualités du vignoble genevois (Ellinor Sekund, Agrivulg) - Région des trois-lacs :
- 11 mars à 14h00 au Château d’Auvernier
Les séances sont ouvertes à tous les vignerons. Entrée libre sans inscription.
Journées sur inscription les prochaines semaines :
- Protection de la vigne en viticulture biologique (Proconseil / FiBL)
Date : Jeudi 20 février 2024 matin
Lieu : Marcelin (Morges)
Programme :
Cette formation permet de faire le point sur tous les leviers à disposition pour assurer une protection optimale : matériel, mesures prophylactiques, produits phytosanitaire et modes d’action, outils d’aide à la décision, sources d’information, etc. Des exercices pratiques permettront de s’approprier ces connaissances. David Marchand, conseiller viticole au FiBL, apportera également son retour d’expériences
Prix : CHF 30.-/jour (vignerons et étudiants) CHF 60.-/j (autres participants) + repas
Détail au lien suivant : https://www.bioactualites.ch/actualites/agenda/calendrier/protection-de-la-vigne-en-viticulture-biologique
Inscription sur : https://prometerre.powerappsportals.com/event/sessions?id=Protection_de_la_vigne_en_viticulture_biologique586835878
Congrès suisse de viti-viniculture biologique (programme en annexe)
Date : Mercredi 13 mars 2024, 8h00-16h30
Lieu : Olten, Kulturzentrum Schützi
Programme organisé par FiBL Frick : Derniers développements en viticulture et oenologie bio. Échange d’expériences entre vigneronnes et vignerons de toute la Suisse. Fil rouge 2024 : « La viticulture en transition »
Traduction simultanée allemand-français.
Prix : CHF 80.-/jour (vignerons et étudiants) + repas CHF 35.-
Détails et inscription au lien suivant : https://www.bioactualites.ch/actualites/agenda/calendrier/weinbautagung-2024
Hydrologie régénérative et outils de la permaculture pour s’adapter au changement climatique en viticulture
Date : Jeudi 14 mars 2024, 9h-16h
Lieu : A définir selon les participants
Programme :
Alain Malard, conseiller viticole depuis 30 ans dans le sud de la France et auteur du livre « Vignes, vins et permaculture » animera cette formation d’une journée . Il présentera son expérience de conseil et développement pour s’adapter aux enjeux du dérèglement climatique sur des thématiques diverses : hydrologie régénérative (optimisation de la ressource eau), permaculture, couverts végétaux, paillage, BRF, intégration des animaux, autofertilité, keyline design.
Prix : CHF 120.-/jour
Détails et inscription au lien suivant : https://www.bioactualites.ch/actualites/agenda/calendrier/cours-hydrologie-regenerative-et-outils-de-la-permaculture-pour-sadapter-au-changement-climatique
Voyage d’étude Viticulture biologique en Vallée du Rhône (Drôme)
Date : Mardi 26 et mercredi 27 mars 2024
Lieu : Vallée du Rhône (Nord et Sud)
Programme :
Matin : visite de domaine en viticulture bio et biodynamique sur les thématiques alternative au cuivre, adaptation au climat en bio, couverts végétaux, vins natures… Le but est d’aller voir les moyens d’adaptation de vignobles plus impactés par le changement climatique que la Suisse.
Prix : sur facture après la journée selon les coûts réels, coût à prévoir entre CHF 300 et 500.- repas et hébergement compris selon le nombre de participants et le mode de transport (bus pour un groupe conséquent sinon organisation d’un covoiturage)
Détails et inscription au lien suivant : https://www.bioactualites.ch/actualites/agenda/calendrier/voyage-detude-en-viticulture-biologique
Agenda de toutes les formations en viticulture biologique disponible sur https://www.bioactualites.ch/actualites/agenda
Agenda des formations en biodynamie : https://association.arbdyn.ch/category-26-0-formations https://demeter.ch/fr/ausbildung/
REGLEMENTATION 2024 EN VITI BIO
Vous trouverez au lien suivant
les nouvelles règles 2024 pour l’agriculture bio (Ordonnance bio, Bio Suisse et Demeter) : https://www.fibl.org/fileadmin/documents/shop/1358-nouvelles-regles.pdf
la liste des intrants 2024 du FiBL pour l’agriculture biologique : https://www.fibl.org/fr/boutique/1078-intrants
la liste des intrants pour la vinification 2024 : https://www.fibl.org/fr/boutique/1489-ldi-vinification. Cette liste est loin d’être exhaustive et ne concerne que les firmes ayant communiqué leurs produits.
Une comparaison des matières actives œnologiques autorisées selon les modes de production (Biofédéral, Bio Suisse et Demeter) est disponible au lien suivant (dès la page 6) : https://www.betriebsmittelliste.ch/fileadmin/bml-ch/documents/weinbereitung/Vinification_Criteres_Admission_Dec_2023.pdf
Pour chaque mode de culture biologique, vous trouverez les références, ordonnances ou cahiers des charges :
« BIOFEDERAL »
Ordonnance sur l’agriculture biologique et la désignation des produits et des denrées alimentaires biologiques : https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/1997/2498_2498_2498/fr
Ordonnance du DFER sur l’agriculture biologique: https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/1997/2519_2519_2519/fr
- Pages 20 à 22 : produits phytosanitaires autorisés
- Pages 23 à 28 : engrais autorisés, préparations et substrats
Les produits et pratiques œnologiques ne sont plus mentionnés dans l’ordonnance à l’annexe 3b et 3c, il faut se référer aux règlements européens qui font foi :
- Produits autorisés : Pages 33 à 36 du règlement : https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2012:071:0042:0047:FR:PDF
- Pratiques autorisées : pages 83 et 84 du règlement : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32018R0848&from=FR
Changement principaux pour Bio fédéral en 2024 :
Les œufs et le lait sont interdits comme agent de collage (ovalbumine et caséine sont autorisés). Cette interdiction est reprise pour Bio Suisse et Demeter.
BIO SUISSE
Cahier des charges 2024 : https://bourgeon.bio-suisse.ch/transformation-commerce/cahier-des-charges-reglements.html
Changement principaux pour Bio Suisse en 2024 :
- Renforcement du principe de globalité pour Bio suisse (voir partie II, art 1.2.1.3, art 1.2.10.3)
- Clarification par rapport à la formation obligatoire : 2 jours d’introduction obligatoires et 3 jours de formation continue reconnue par Bio Suisse.
- Les cours suivis jusqu’à 5 ans avant le début de la reconversion peuvent être pris en compte.
- La fréquentation d’une classe bio séparée en 3ème année d’apprentissage (ex : patente viticulture bio) requiert encore le suivi de 3 jours de formation continue
- La preuve de 5 ans de travail avec des responsabilités sur une exploitation Bourgeon dispense le suivi des cours
- Les groupes d’intérêts peuvent être comptabilisé pour 1 jour maximum sur les 3 jours de formation continue
- Les cours de vulgarisation bio au Tessin peuvent contenir uniquement des éléments spécifiques à l’agriculture bio (et non pas un contenu exhaustif comme dans les autres cantons) car l’offre de cours est moins importante au Tessin.
- Vins et vins mousseux :
- Les protéines d’œufs de poule et le lait écrémé, deux intrants biologiques, ne sont pas autorisés selon l’OBio et ont été supprimés du Cahier des charges (Partie III, art. 11.2.3, art. 11.3.3, art. 11.5.3). (Ovalbumine en poudre et caséine reste autorisés !)
- Pour les vins et vins mousseux, le dosage maximal de 0,5 g/l de phosphate d’ammonium a été réintroduit après avoir été supprimé par erreur en 2022 (Partie III, art. 11.2.5).
- Rappel concernant les quantités maximales de cuivre : contrôle de la nouvelle moyenne de cuivre sur 5 ans à partir de 2026.
DEMETER :
Cahier des charges 2024 : https://demeter.ch/wp-content/uploads/2023/12/CahierDesCharges_Demeter_CH_2024.pdf
- Pages 80 à 82 : Annexe 4 : techniques et produits autorisés pour l’entretien et la protection des végétaux
- Pages 155 à 161 : directives pour les vins et vins mousseux
Changements principaux pour Demeter en 2024 :
- Les engrais de ferme de l’extérieur (importés) doivent recevoir les préparations biodynamiques au moins 6 semaines avant épandage.
- L’irrigation doit préserver les ressources et être adaptée au contexte local. Elle doit être planifiée et réalisée de manière à ce que la quantité d’eau, la technique d’irrigation et/ou la fréquence d’irrigation ne conduisent pas à une dégradation du sol, sous forme par exemple de salinisation ou d’érosion.
- L’exploitation doit disposer d’une installation pour le brassage des préparations, ce dernier pouvant aussi être partagé avec d’autres exploitations.
- L’albumine de qualité biologique est autorisée en tant qu’agent de collage, l’œuf et le lait écrémé ont été supprimés. L’albumine en poudre et la caséine font office de substitut.
- Les cuves déjà existantes en métal avec époxy et fibre de verre doivent être remplacées d’ici fin 2040. Il s’agit d’un scénario d’abandon des tanks présentant un potentiel élevé de migration du matériau.
Pour finir, vous trouverez une enquête rapide pour le projet transfrontalier Wivitis sur les cépages résistants géré par le FiBL Frick avec une dizaine de questions. Merci pour votre participation au lien suivant : https://de.surveymonkey.com/r/T6CBMQF
Au plaisir de vous rencontrer lors des prochaines formations.
Belle journée,
Meilleures salutations | Mit freundlichen Grüssen | Best regards
David Marchand
Conseil et recherche en viticulture biologique
FiBL Suisse Romande
Institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL
Av. des Jordils 3, CP 1080
1001 Lausanne
Natel : +41 78 608 22 46
David.marchand(at)fibl.org
www.fibl.org / www.bioactualites.ch
Oïdium : trop tôt
La protection est inutile avant le stade 6-7 feuilles même dans les parcelles historiquement sensibles touchées chaque saison. La protection du début de saison a pour but de réduire le mycélium qui va se développer sur les feuilles. Moins il se développe, moins il y aura de contaminations sur les grappes. Mais c’est la protection des inflorescences et des grappes à partir du stade préfloraison qui est essentielle dans la réussite de la protection.
Il est donc trop tôt pour démarrer la protection.
Black-rot : 1ère intervention en fin de semaine pour les rares parcelles sensibles connues
Quelques parcelles de cépages résistants présentent des attaques conséquentes de Black-rot depuis 2021. Nous abordons donc la stratégie de protection par rapport à cette maladie dans cette newsletter. Celle-ci est valable uniquement pour les parcelles concernées par des foyers de Black-rot qui sont bien connues des vignerons. Au vu des conditions humides de ce printemps, il semble que les périthèces sont mûrs. Une modélisation du risque de la maladie est disponible sur Agrométéo.
Les conditions d’infection de cette maladie sont moins limitantes en températures et en stade la vigne que pour le mildiou et il est opportun dans les parcelles concernées de prévoir une première intervention avant les pluies de la semaine prochaine.
Les quantités de cuivre et soufre pour protéger la vigne contre le Black-rot doivent être augmentées par rapport à la lutte mildiou-oïdium. Prévoir déjà 200g/ha de cuivre métal et 6 kg/ha de soufre pour cette 1ère intervention.
Témoin non traité et décalage des 1ers traitements : nous recherchons des parcelles pour acquérir des bonnes références sur un millésime avec un printemps humide
Nous vous invitons à réaliser des essais sur vos domaines, certains sont très faciles à mettre en place pour acquérir de l’expérience et optimiser sa protection. C’est le cas des zones aménagées pour faire des départs ou arrêts de protection décalés par rapport à son programme habituel : le but est de sauter des traitements incertains sur une toute petite zone de parcelle...
- Pour les essais, choisir la parcelle la plus sensible du domaine : si cela fonctionne sur cette parcelle vous pouvez l’étendre au reste du domaine ;
- Un témoin non traité toute la saison sur quelques ceps (20 ceps sont suffisants) est obligatoire pour juger la pression de la saison et pouvoir tirer des conclusions de son essai ; c’est aussi un très bon outil pour raisonner sa protection au cours de la saison viticole ;
- 2, 3 ou 4 zones délimitées pour prendre un peu plus de « risque » par rapport à son programme habituel en ne pulvérisant pas lors du démarrage du 1er traitement, du 2ème , du 3ème et/ou en arrêtant précocement la protection ;
- 1 entremis de piquet par modalité sur la largeur d’intervention de votre application est suffisant ;
- Ce type d’essai ne demande pas de travail supplémentaire et permet d’acquérir de bonnes expériences ;
- Si vous êtes motivé pour mettre en place un essai, merci de prendre contact avec David Marchand.
Entretien du sol : aucun stress hydrique : pas d’urgence à intervenir : attendez les bonnes conditions du sol
La couverture végétale se développe plus rapidement que la vigne. Beaucoup de vignerons ont déjà réalisé des passages d’entretien du sol sous le rang.
Ne vous précipitez pas pour intervenir sur un sol non ressuyé car les conditions humides de ce printemps ne posent aucun problème de concurrence hydrique en cas de présence d’herbe sous le rang.
Il en est de même au niveau de l’azote et des autres éléments nutritifs car la vigne se développe actuellement uniquement sur ses réserves et cela jusqu’à 2-3 semaines avant sa floraison !
Destruction des couverts végétaux hivernants : couchez-les le plus tard possible
Les couverts végétaux temporaires sont magnifiques ce printemps. Les températures moyennes en hausse depuis la fin de semaine dernières permettent aux couverts les plus en retard d’exploser au niveau de leur biomasse.
Au vu des conditions bien humides actuelles, il n’y a aucune urgence à se précipiter pour coucher ces « engrais verts ».
Plus ils seront couchés tard et plus ils seront mûrs (rapport C/N élevé), plus ils seront bénéfiques pour le sol et la vigne : biomasse plus importante, paillage plus durable, apport de carbone qui va participer à un gain net d’azote et à la création d’humus.
Attendez donc le plus tard possible cette saison pour coucher ses couverts en fonction des contraintes possibles : intervention pour l’ébourgeonnage (aussi possible de la réaliser un rang sur deux), premier traitement, désherbage mécanique, volonté d’avoir des ressemis ou non…
Bulletin viti n°3 - 18.04.23
La vigne débourre dans le vignoble romand, la saison viticole 2023 démarre ! La vigne se situe en moyenne entre le stade C et D. Le stade bourgeon dans le coton est observé pour les situations et cépages tardifs et le stade E s’observe déjà pour les situations les plus précoces.
Excoriose
Les symptômes d’excoriose sur les bois sont fréquents cette année. Dans la grande majorité des cas, ces symptômes sont inesthétiques mais n’empêchent pas le débourrement des yeux à proximité. De plus, les traitements sont peu efficaces et demandent de grosses quantités de soufre car celui-ci agit seulement en contact lors des faibles températures du printemps. Pour ceux qui désireraient tout de même intervenir sur certaines parcelles (surtout en taille courte), l’application doit se faire au stade C-D voire E avec 16 kg/ha de soufre (2%). Dans ce cas, laisser une zone non traitée pour juger de l’efficacité de l’intervention.
Stratégies de protection bio 2023
Il est évidemment bien trop tôt pour démarrer la protection contre le mildiou et l’oïdium. Mais vous pouvez consulter les stratégies de protection en viticulture bio pour 2023 (1.1 MB).
Points importants à retenir avant la saison 2023:
- Il n’y a pas de lien entre la pression de l’année précédente et celle de l’année en cours. Il faut être vigilant malgré la faible pression de 2022. Les conditions humides de ce printemps sont pour le moment plutôt favorables aux champignons, les œufs d’hiver de mildiou seront mûrs de façon précoce.
- Il est important de se tenir prêt pour la saison :
- En identifiant les limites propres au domaine en termes de qualité d’application et durée d’intervention et en essayant de les améliorer si cela est possible (en envisageant le pire scénario) ;
- En définissant les parcelles les plus sensibles mais aussi les mieux valorisées à traiter en priorité en cas de fenêtre incertaine lors d’une forte pression ;
- Enfin, un point très important en ce début de saison, c’est de tout mettre en œuvre pour 2023 pour appréhender le risque et acquérir le maximum d’informations au niveau météo pour voir arriver une éventuelle pression importante :
- Témoin non traité : une vingtaine de ceps est suffisant. C’est un outil primordial sur un domaine pour voir arriver la pression. Privilégiez les parcelles les plus précoces et les plus sensibles. De notre côté, nous en suivons plusieurs dans toute la Romandie via les réseaux d’essais d’optimisation de la protection en bio. Certains vignerons suivent un témoin « fort » sur une parcelle précoce et sensible et un témoin « faible » sur une parcelle peu sensible.
- Radar de pluie, modèles météo, pluviomètres : mettez toutes les chances de votre côté pour bien planifier vos interventions et réalisez vos renouvellements avec précisions en multipliant l’installation de pluviomètres. Voici une liste de sites intéressants :
- La référence : Météo Suisse : climat, prévision et radars de pluie et son application avec alertes ;
- Meteoblue et ses multimodèles de prévision et de météo à 14 jours ;
- Meteosearch : radar pluie, vent, nuages, températures à plusieurs jours ;
- Données météorologiques enregistrées : Agrometeo et Météo Suisse.
- Autres sites météo :
- Outils d’aide à la décision : Agrometeo ; RIMpro, très intéressant en début de saison pour juger de l’intensité des contaminations primaires
- Newsletter du FiBL et bulletins cantonaux : https://www.agrometeo.ch/viticulture/bulletins-viticoles
- Echanges avec vos collègues vignerons
Rappel biodynamie
Prêle de Pâques
Les applications de décoction de Prêle ont été appliqué entre le 29 mars et le 4 avril dernier. Pâques étant tôt cette année, il est possible de réaliser une autre application avant la prochaine Pleine Lune qui aura lieu le 5 mai prochain.
Toutes les infos sur la décoction de prêle se trouvent sur la fiche de biodynamie-services.fr.
Apport de 500 ou 500P
Les sols se sont bien humidifiés et il sera possible de réaliser un premier apport de la préparation 500 (bouse de corne), du compost de bouse Maria Thun ou de la 500P (500 avec les préparations du compost). Pour rappel, les préparations du compost doivent être amenés chaque année par le compost, la 500P ou la Maria-Thun (nouvelles règles Demeter 2023).
L’agronomie prime quant au choix du jour d’application (sol réchauffé et humide) qui est préférable en jour racine pour la 500 et en jour fruit pour la 500P.
Prochains jours racines : 22, 23, 24 avril, 2, 3, 4 , 11 et 12 mai.
Prochains jours fruit : 21, 29 et 30 avril et 1er, 9 et 10 mai.
Merci pour vos retours concernant l'enquête sur vos pratiques viticoles ! Ces données sont précieuses et voici un résumé des années 2020-2021-2022 (5.0 MB). Bonne lecture !
Prochaine newsletter en fonction du risque mildiou pour le positionnement du 1er traitement (probablement début mai).
Très bonne saison viticole 2023 !
Bulletin viti n°2 - 23.03.23
Les pluies et la douceur réveillent l’activité des sols et de la couverture végétale, les bourgeons gonflent dans les secteurs précoces. Un retour du froid est prévu ces prochains jours ce qui va ralentir ce réveil. Cette newsletter fait un point d’avant saison sur l’entretien du sol en viticulture biologique et sur les interventions du printemps en biodynamie.
Nouvelles contributions pour les cépages robustes
- Des nouvelles contributions sont proposées pour la plantation de cépages résistants. Vous trouverez les informations et la liste fédérale des cépages dans la circulaire de l’OFAG.
- A noter que les listes cantonales des cépages, pas encore toutes connues, sont parfois plus (voire très) restrictives par rapport aux 41 cépages robustes soutenus par l’OFAG. Renseignez-vous auprès de votre canton.
- La contribution est de CHF 30’000.-/ha si vous respectez les cépages retenus par votre canton (+ possibilité de prêt sans intérêt pour CHF 10’000.-)
- La surface minimale à planter est de 2’500 m2 sur 2 ans.
- La demande et son acceptation doit se faire impérativement avant la plantation.
- Si vous désirez planter des cépages robustes qui ne sont pas sur votre liste cantonale mais sur la liste fédérale, il semblerait possible d’obtenir une partie de la contribution fédérale. Cette possibilité sera confirmée ou non dans une prochaine newsletter.
- A noter que pour le moment, le matériel végétal disponible pour la majorité de ces cépages est faible en Suisse.
- Il sera important de bien respecter les règles sanitaires lors de l’importation de matériel végétal de l’étranger (traitement eau chaude, passeport phytosanitaire…)
Fiches techniques de comparaisons des normes de production en viti-viniculture biologique
Une fiche technique « Exigences en matière de viti-viniculture biologique » comparant Biofédéral, Bio Suisse et Demeter au niveau de la viticulture et de la vinification est disponible sur le site du FiBL.
Solutions pour l’entretien du sol en bio
- Dans les vignes mécanisables, il y a de plus en plus d’outils disponibles pour l’entretien du sol sous le rang. Dans ce sens, il est recommandé de choisir les outils les plus simples, les plus économiques, les plus rapides et les plus efficaces qui sont ceux qui longent le cep sans effacement inter-ceps : disques crénelés, disques doubles ou triples émotteurs, outils à fils rotatifs, étoiles bineuses, dents de fissuration… Selon le réglage des disques (Orientation, mordant) et la vitesse de travail, le résultat peut être très différent (Buttage, soulèvement de la bande herbeuse sous le cep, pulvérisation de la zone sous le cep…) et le travail se fait au plus proche du cep, même sans système d’effacement.
- Les outils à fils rotatifs à axe horizontal sont aussi de plus en plus utilisés pour supprimer l’enherbement sous le cep sans travailler le sol et sans casser les racines de la vigne. Il en existe actuellement une large gamme avec différentes largeurs de fils et différents principe de fonctionnement et de réglages (fouettement, fauche de l’herbe, suppression de l’herbe….) Il est essentiel de bien régler les vitesses de rotation et d’avancement pour ne pas blesser les ceps. Si on voit des blessures vertes sur les ceps, après passage, c’est qu’on a touché le cambium !
- Les outils interceps traditionnels sont généralement plus lents, plus couteux, plus compliqués et plus sujets aux pannes avec des efficacités comparables voire inférieures même au plus proche du cep. Les lames interceps restent tout de même intéressantes et selon les constructeurs, elles permettent un travail rapide et précis d’entretien en été.
- L’implantation d’engrais verts dans l’inter-rang permet d’obtenir des sols plus vivants et plus résilients aux impacts climatiques par l’apport de biomasse carbonée et azotée et par la création d’un paillage qui conserve l’humidité et la fraicheur du sol. (Infos dans la vidéo)
- Dans les vignes en terrasses mécanisables, il n’est pas possible de désherber mécaniquement le talus. Beaucoup de vignerons bio essaient donc de replanter dans le sens de la pente lorsque cela est possible pour éviter de gérer ce talus.
Dans ces vignes en banquettes, on est contraint de laisser se développer une couverture végétale sous le cep dans le « talus » (si possible, un enherbement demandant le moins d’entretien possible) et on gère la concurrence par l’entretien des inter-rangs sur le « plat » : travail du sol superficiel avec des disques, des griffes ou des pattes d’oies, implantation d’engrais verts, fertilisation organique. L’utilisation de feutres végétaux ou en bioplastique (PLA) est aussi de plus en plus courante pour le talus.
- Dans les vignes non mécanisables en fortes pentes ou terrasses, il est nécessaire de raisonner dès la plantation l’aménagement des parcelles (pour en faciliter l’entretien) et surtout le matériel végétal utilisé : porte-greffes résistants à la sécheresse. La sélection des espèces végétales spontanées les moins concurrentielles par une fauche sélective est indispensable. L’utilisation de feutres végétaux ou de paillage peut être une solution sous le cep pour l’installation du système racinaire de la vigne les premières années. L’implantation de mélanges bas dans ces conditions non mécanisables est à l’étude depuis 2021 pour limiter le nombre de passage à la débrousailleuse et contrôler aussi le développement des espèces envahissantes comme la vergerette annuelle. Les résultats sont encourageants.
Fertilisation en bio
La concurrence hydro-azotée peut être relativement importante en bio et il est essentiel de raisonner la fertilisation organique à long terme par des apports annuels pour maintenir ou augmenter le fonctionnement biologique du sol et l’humus stable. Le moyen idéal pour réaliser ces apports organiques, mais qui nécessite une certaine technicité, passent par le génie végétal et l’implantation de couverts végétaux temporaires à forte biomasse en décalage du cycle de la vigne. Ceux-ci permettent d’apporter de grosses rations de carbone favorable à l’humus (lorsque le couvert est bien lignifié au moment du roulage) et/ou d’azote au sol favorable à la minéralisation (couverts verts).
Des apports externes peuvent aussi être réalisé avec des engrais à fort C/N (rapport Carbone/Azote) qui favorise l’humus (paille, bois, compost mûr, BRF) en parallèle d’apports à C/N faible (fumier et compost jeune, farine de plumes et de cornes, tourteaux, etc : nombreux produits sur la liste des intrants du FiBL) qui vont favoriser l’activité bactérienne et donc la minéralisation rendant rapidement disponible les nutriments pour la vigne. Pour le compost par exemple, si le but est d’augmenter rapidement la vigueur d‘une vigne, il est préférable de travailler avec des composts assez jeunes (fumier assaini) pour conserver le maximum de propriétés fertilisantes car ce sont les éléments les plus facilement disponibles pour la vie du sol et la vigne qui sont perdus en premier lors du compostage. Pour des apports d’entretien sur une vigne équilibrée, des composts plus mûrs (C/N plus élevé) peuvent être ajoutés régulièrement.
« Nourrissez la vie du sol pour nourrir votre vigne ! »
En terme de date d’apport si on veut une restitution à la vigne cette année, il est un peu tard pour apporter des engrais et compost trop mûrs mais encore temps d’apporter des engrais stimulants (produits commerciaux prêts à l’emploi), fumiers assaini ou composts jeunes. Mais cette date d’apport est moins importante si on prend en compte la fertilisation comme une opération à long terme pour activer et nourrir la vie du sol.
BIODYNAMIE
Prêle de Pâques
De plus en plus de vignerons appliquent la décoction de Prêle lors de la pleine Lune qui précède Pâques. Certains l’appliquent même avant 2 ou 3 pleine lune avant la saison.
Les dates favorables à l’application de la décoction de Prêle se situe entre le 29 mars et le 4 avril. Pleine lune le 6 avril, Pâques le 9 avril). Toutes les infos se trouvent sur la fiche de biodynamie-services.fr.
Apport de 500 ou 500P
Les sols s’humidifient mais il est encore trop tôt avec le retour du froid pour réaliser un premier apport de la préparation 500 (bouse de corne), du compost de bouse Maria Thun ou de la 500P (500 avec les préparations du compost). Pour rappel, les préparations du compost doivent être amenés chaque année par le compost, la 500P ou la Maria-Thun (nouvelles règles Demeter 2023).
L’agronomie prime quant au choix du jour d’application (sol réchauffé et humide) qui est préférable en jour racine pour la 500 et en jour fruit pour la 500P.
Prochains jours racines : 5, 6 , 14, 15, 22, 23 avril
Prochains jours fruit : 2, 3, 4, 12, 13, 21, 29 et 30 avril
Plus d’infos sur la bouse de corne.
Informations générales sur les préparations biodynamiques.
Les stratégies de protection en bio pour 2023 seront présentées dans une prochaine newsletter au courant du mois d’avril.
Bulletin viti n°1 - 26.01.23
Cette newsletter a pour but de vous donner les informations concernant la règlementation en viticulture bio en 2023 avec les liens les plus importants. Vous les trouverez après le détail des formations et séances proposées les prochaines semaines par le FiBL.
FORMATION FiBL 2023 en VITI BIO (toutes les formations et séances comptent comme cours obligatoire de perfectionnement pour Bio Suisse)
Séances de pré-saison en viticulture biologique
Plusieurs demi-journées spécifiques à la viti-viniculture bio sont proposées en Romandie
Au programme :
- Présentation des nouveautés administratives Biofédéral et Bio Suisse,
- Nouvelles mesures Paiements directs 2023 pour les bios,
- Résultats des essais FiBL 2022,
- Résultats de l’enquête des pratiques en viti bio 2022 avec focus sur la région concernée,
- Rappels de stratégies d’optimisation de la protection en bio pour la saison 2023,
- Echanges divers entre vignerons.
Des séances rapides (1h30-2h) pour connaitre les nouveautés en bio et être serein pour attaquer la saison viticole 2023 !
Valais : en partenariat avec l’Etat du Valais et Vitival
- 6 février à 9h00 chez Clément Gay à Charrat
- 6 février à 14h00 à la salle du Remaniement à Miège
Présentation en complément : bilan d’hiver du canton du Valais et 1ères observations du comportement physiologique et agronomique de la vigne dans le cadre de réseaux terroirs et pratiques d’entretien du sol en Valais (Jean-Sébastien Reynard, Agroscope)
Vaud : en partenariat avec Bio Vaud
- 22 février à 9h00 au domaine YM à Arnex-sur-Orbe
- 1er mars à 9h00 au domaine des Faverges à St-Saphorin
- 2 mars à 9h00 au domaine La Capitaine à Gland/Begnins
Région des trois-lacs
8 mars à 9h00 au Château d’Auvernier
Visite des essais de couverts végétaux temporaires en fin de matinée
Genève : en partenariat avec Agrivulg et l’OCAN
9 mars à 9h00 à la maison du Terroir à Bernex
Les séances sont ouvertes à tous les vignerons. Entrée libre sans inscription.
Journées sur inscription
Congrès suisse de la viti-viniculture biologique
Date : Mercredi 15 mars 2023
Lieu : Neuchâtel, Hotel DuPeyrou
Programme : Derniers développements en viticulture et oenologie bio. Échange d’expériences entre vigneronnes et vignerons de toute la Suisse. Fil rouge 2023 : « Adaptation au dérèglement climatique en viticulture biologique : envisager l’irrigation en dernier recours ». Traduction simultanée allemand-français.
Prix : CHF 80.-/jour (vignerons et étudiants) + repas
Voyage d’étude Viticulture biologique en Savoie
Date : Mardi 4 avril 2023
Lieu : Savoie (France) , région de Chautagne
Programme :
Matin : visite du domaine HC Vins, Corentin Houillon à Serrières en Chautagne : Biodynamie, Gestion des racines à la plantation, Taille Douce, Engrais verts, Vins natures.
Après-midi : Domaine Curtet à Motz : Domaine biologique, Agroforesterie, Sols vivants, Tressage des vignes, Complantation, Vins natures.
Prix : sur facture après la journée, coût à prévoir entre CHF 100 et 150.- repas compris selon le nombre de participants et le mode de transport (bus pour un groupe conséquent sinon organisation d’un covoiturage)
Entretien du sol en viticulture biologique : désherbage mécanique et génie végétal
Date : Jeudi 20 avril 2023
Lieu : Marcelin, Morges
Programme : Partie théorique sur les solutions d’entretien du sol en bio pour les vignes mécanisables et peu mécanisables et focus sur le génie végétal : enherbement bas sous le rang, couverts végétaux temporaires, enherbement à haute biodiversité.
Parties pratiques et visites : démonstration et réglage de différents outils de désherbage mécanique. Visite de la plateforme d’essai Couverts végétaux et génie végétal au domaine Agrilogie Marcelin, échange et retour d’expérience de vignerons sur l’entretien du sol.
Prix : CHF 90.-/jour (vignerons et étudiants) CHF 150.-/j (autres participants) + repas
REGLEMENTATION 2023 EN VITI BIO
Les nouvelles règles 2023 pour l’agriculture bio (Ordonnance bio, Bio Suisse et Demeter), ainsi que la liste des intrants 2023 du FiBL pour l’agriculture biologique sont disponibles.
Vous trouverez aussi la liste des intrants pour la vinification 2022/2023. Cette liste n’est pas exhaustive et ne concerne que les firmes ayant communiqué leurs produits.
Une comparaison des matières actives œnologiques autorisées selon les modes de production (Biofédéral, Bio Suisse et Demeter) a été élaborée.
Pour chaque mode de culture biologique, vous trouverez les références, ordonnances ou cahiers des charges :
« BIOFEDERAL »
Ordonnance sur l’agriculture biologique et la désignation des produits et des denrées alimentaires biologiques.
Ordonnance du DFER sur l’agriculture biologique. Pages 20 à 22 : produits phytosanitaires autorisés ; pages 23 à 28 : engrais autorisés, préparations et substrats.
Les produits et pratiques œnologiques ne sont plus mentionnés dans l’ordonnance à l’annexe 3b et 3c, il faut se référer aux règlements européens : produits autorisés pages 33 à 36 du règlement ; pratiques autorisées : pages 83 et 84 du règlement.
BIO SUISSE
Cahier des charges 2023
Changements principaux pour Bio Suisse en 2023 :
- Produits phytosanitaires : Les conditions pour l’admission dans la Liste des intrants du FiBL figurent désormais dans les règlements, l’utilisation d’herbicides biologiques (vinaigre, sel ou acides gras) est interdite (Partie II, art. 2.6.3.1). Les applications d’huile de paraffine ne sont admises dans la Liste des intrants du FiBL, que si le besoin est urgent. De plus, il existe une réglementation pour l’utilisation des aires de remplissage et de nettoyage pour les pulvérisateurs (Partie II, art. 2.6.3.2).
- Vins et vins mousseux : l’Argon est autorisé comme gaz technique. Pour les levures, la mention «seulement si la teneur en acides aminés du jus de raisin est inférieure à 130 mg/l ou en cas d’arrêt fermentation» a été supprimée (Partie III, art. 11.2.5). La restriction sur les éléments nutritifs de levure imposée en 2022 n’était pas réalisable dans la pratique et a été supprimée sur recommandation du Groupe spécialisé Vin de Bio Suisse. Concernant les restrictions liées à l’argon, la déclaration du règlement de l’Union européenne sur l’agriculture biologique y relative a été ajoutée pour plus de clarté.
- Viticulture : Précision pour les nouvelles conditions d’utilisation du cuivre entrée en vigueur en 2022 (3 kg/ha en moyenne sur 5 ans sur l’ensemble du domaine). Les contrôles concernant ce changement de la moyenne de cuivre sur 5 ans seront effectués qu’à partir de 2026 sur la base des moyennes 2022-2026.
DEMETER
Cahier des charges 2023 : Pages 80 à 82 : Annexe 4 : techniques et produits autorisés pour l’entretien et la protection des végétaux ; pages 159 à 165 : directives pour les vins et vins mousseux.
Changements principaux pour Demeter en 2023 :
- Fertilisation : Importation d’engrais : Le cumul des engrais provenant de l’extérieur est limité à 60 % des besoins en azote (DIR 4.7.4.2).
- Préparations : Si une exploitation ne réalise pas son propre compostage ou ne dispose pas de fumier composté, elle doit épandre une préparation combinée (DIR 4.8.2).
- Traitements des plantes : L’utilisation restreinte de pyrèthre et d’émulsions d’huiles est autorisée jusqu’au 31 décembre 2026 (DIR, annexe 4, point 5).
- Vin : La filtration tangentielle / filtration à courant transversal (cross-flow filtration) peut être utilisée avec une autorisation exceptionnelle (DIR 7.13.4). Auxiliaires technologiques : La liste des agents de collage a été étendue, l’utilisation de charbon actif autorisée seulement pour le moût, le polypropylène et les membranes céramiques autorisés comme agent filtrant. Stockage du vin dans des récipients en plastique : pendant un mois au maximum (DIR 7.13.4).
Au plaisir de vous rencontrer lors des prochaines formations.
DMA