Le non-respect du bien-être animal et toutes les contraintes liées à un confinement pourrait être une explication à ce phénomène. Parmi les solutions envisagées et formulées dans une requête à l’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) figurent l’octroi d’une période minimale de 2 heures d’exposition journalière au soleil et de détente pour pratiquer le battement d’ailes et la course aux vers de terre.
C’est une période sombre pour le monde de la volaille de rente, qui ne se sent plus bio : la tension monte dans les poulaillers, presque chaque jour, et des bagarres éclatent, les poux se transmettent sans limite en raison de la promiscuité. A l’instar de la Ferme des animaux d’Orson Wells ou des Oiseaux d’Alfred Hitschcock, des rébellions et une désobéissance gallinacéenne sont à craindre. Touchés par le mal-être de leurs animaux, les aviculteurs bio s’allient pour un déconfinement partiel.
Les acheteurs sont inquiets de ne pas être fournis pour la période où la demande explose et demande une reprise rapide de la ponte. Un sondage effectué auprès des consommateurs laisse transparaitre beaucoup de tristesse entre ceux qui soutiennent le bien-être des volatiles et les adeptes de la chasse aux œufs frustrés à l’idée d’être privés de leur activité favorite.
Des alternatives sont étudiées pour éviter le chaos, entre autres, le report de Pâques, la confection d’œufs de substitution à base de protéines de soja et le remplacement des œufs durs par des œufs en chocolat (si la température le permet). Toutefois, l’œuf reste un produit phare pendant cette période de l’année, renforçant ainsi la nécessité d’un assouplissement des contraintes de confinement pour les poulaillers fermiers et familiaux.
Pascal Olivier, Bio Suisse et Raphaël Charles, FiBL