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Avec son association de producteurs, l'olive prend racine en Suisse

Nouvelle  | 

Fraîchement créée, l'Association suisse des producteurs d'olives lance cet automne, en partenariat avec le FiBL, une collecte nationale de rameaux d'olivier. Objectif, créer une base de données génétique de l'olivier en Suisse et cartographier les variétés les plus rustiques et adaptées au climat helvétique.

L'olive disposera bientôt de sa propre filière en Suisse. Photo: David Herrmann, Bio Suisse

Le comité de l’Association suisse des producteurs d'olives: de g. à dr. Marc Aeberhard, Louis Diserens et Julien Chavannes (derrière). Frank Siffert, Urbain Girod et Lucas Stinzy (devant). Photo: communiqué.

L'olivier était cultivé en Valais jusqu'au XVe siècle. Le réchauffement climatique actuel pourrait bien le voir réapparaître de façon massive. Photo: David Herrmann, Bio Suisse

Convaincu que l'olive représente pour la Suisse une culture d'avenir, au même titre que l'amande ou la grenade, le FiBL accompagne le projet de développer la culture de l'olivier en Suisse. Menée par le producteur Vaudois Frank Siffert (voir interview ci-dessous) et soutenue par l'association Bio Vaud et la Direction générale de l'agricultue et de la viticulture du canton de Vaud, cette initiative visant à créer une filière helvétique de production d'olives s'est concrétisée il y a quelques semaines avec la fondation d'une association fédératrice. 

Le FiBL en partenaire scientifique

«Le FiBL joue un rôle de partenaire scientifique dans ce projet de création de filières», explique Robin Sonnard, spécialiste en arboriculture au sein du département Suisse romande du FiBL. «Cette première année de projet est dédiée à établir un état des lieux variétal à l'échelle nationale.» Pour cela, un recensement des oliviers a débuté cet automne. Dès aujourd'hui, il est possible de participer à ce projet de recherche, qu'on soit arboriculteur professionnel, certifié Bio ou non.

L'ADN pour cartographier la diversité variétale

«Le génôme des rameaux et feuilles fournies par les propriétaires d'oliviers seront analysés dans un laboratoire français partenaire de l'INRAE, qui dispose d'une base de données génétiques internationale. Nous saurons ainsi quelles sont les variétés qui conviennent le mieux aux différents contextes pédoclimatiques du pays.» 

«Un grand potentiel agronomique»

La connaissance de cette diversité variétale permettrait dans un second temps aux chercheurs du FiBL d'affiner une liste de variétés recommandées et d'assurer l'accompagnement scientifique et technique de cette filière naissante, de la plantation à la commercialisation. «Période de récolte, rendement brut, rendement en huile, qualité gustative, etc.: la production d'olives demande des connaissances et compétences très spécifiques, qu'il nous faudra développer pour soutenir cette initiative prometteuse», s'enthousiasme Robin Sonnard.       

«L'olivier a un potentiel agronomique prometteur en Suisse», poursuit le spécialiste. «Compte tenu des changements climatiques, la Suisse pourrait effectivement devenir un nouvel acteur dans cette filière.» 

Claire Berbain, FiBL

 «Plus de dix mille oliviers vont être plantés!»

En septembre dernier, Frank Siffert, producteur agricole et viticole à Bonvilars VD, a fédéré une trentaine de producteurs d'olives en créant l'ASPO, Association suisse des producteurs d'olive.

Quel est l'objectif de cette nouvelle structure ?

Frank Siffert: Il s'agit clairement de développer toute la filière, de la production à la distribution en passant par la promotion. L'olivier se trouve à un tournant en Suisse romande. Les producteurs sont de plus en plus nombreux à s'y intéresser, séduits par les avantages d'une culture qui s'adapte au changement climatique. 15 000 oliviers sont recensés en Suisse actuellement, dont 10 000 au Tessin et environ 5000 en Romandie. Mais on recense déjà 32 domaines qui ont planté ou vont planter des oliviers d'ici à cet hiver rien que pour la Suisse romande. Cela représente plus de 10 000 arbres! De quoi nous affirmer dans nos échanges avec les cantons et la Confédération!

Qu'est-ce que la culture de l'olivier peut faire valoir ?

FS: C'est une culture relativement facile, résistante, adaptée à notre climat et avec très peu d'exigences. Et surtout c'est une culture polyvalente en termes de valorisation: les arbres donnent en effet des produits de bouche, qui peuvent aussi être transformés. En huile, bien entendu, mais on peut aussi faire du whisky avec ses tourteaux, des cosmétiques et savons en deuxième ou troisième pressée. Sans compter la possiblité de transplanter son olivier et de le vendre en pot après quelques années!

Comment ce recensement variétal va-t-il servir la dynamique de cette filière naissante ?

FS: On a besoin de connaître exactement quelles variétés d'oliviers poussent en Suisse pour démarrer cette filière sur des bases agronomiques solides! On a aujourd'hui des oliviers d'exception, comme par exemple à Branson, au-dessus de Fully VS: L'arbre culmine à 700 mètres d'altitude, résiste au froid, est autofertile, et donne 200kg d'olives par récoltes! En savoir plus sur les origines de cet arbre nous permettra de savoir quoi planter dans quel contexte pédoclimatique, pour maximiser la réussite!

Qui peut participer à cette enquête nationale ?

FS: Toutes celles et tout ceux qui possèdent quelques oliviers en pleine terre chez eux, partout en Suisse. Que ces propriétaires connaissent ou non la variété importe peu, mais leurs arbres doivent avoir été planté avant le rude hiver de 2012, ne pas être emballé pendant la saison froide, et être en production. Les participants doivent remplir une fiche, qu'ils nous retourneront, accompagnée d'un rameau. Celui-ci fera alors l'objet d'une analyse ADN, que nous organisons avec le FiBL auprès de l'INRAE en France.

La plantation d'oliviers est-elle soutenue par les pouvoirs publics actuellement ?

FS: Sur le canton de Vaud, à partir du moment où l'olivier mesure 1,20 mètre à la couronne, il est éligible aux subsides destinés aux arbres haute-tige. La DGAV soutient également le projet de filière et de cartographie variétale avec un budget alloué sur trois ans. Désormais, notre job est d'aller démarcher les pouvoirs publics, afin de développer de la meilleure manière possible cette nouvelle production en Suisse! 

Propos recueillis par Claire Berbain, FiBL

Pour plus d'informations

Frank Siffert, président de l'Association suisse de producteurs d'olives 

Vous possédez des oliviers? Participez à la cartographie variétale!
cliquez ici pour remplir le formulaire 

BioVaud (biovaud.ch)

Les médias en parlent de l'olive! 
Article Agir du 15 septembre 2025
Reportage RTS du 11 juillet 2025 
Reportage RTS du 12 septembre 2025
Article Terre&Nature du 19 septembre 2025

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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