Depuis 2017, la surface des cultures bio d’abricotiers et en reconversion est passée de 35 ha à plus de 55 ha aujourd’hui selon Biovalais. Un premier projet de recherche, soutenu principalement par l’OFAG, mené par Agroscope et le FiBL, avait accompagné cette évolution. Du côté des tonnages, les chiffres sont plus irréguliers et restent très dépendants des conditions de l’année. 2021 ne déroge pas à la règle, la perte liée au gel d’avril est de 85% et l’IFELV s’attend à la plus petite récolte de ces 30 dernières années. Pour la grande distribution, environ 50 tonnes d’abricots bio sont espérées, contre plus de 120 tonnes l’an passé.
Regroupement de la branche autour d’un projet de vulgarisation
Suite à cet engouement, un projet de vulgarisation Vulg-ABBIO a démarré en janvier 2021, toujours grâce au soutien de l’OFAG et de la branche. L’objectif principal du projet de vulgarisation est de mieux vulgariser et de tester l’implémentation de solutions techniques efficientes, directement applicables chez les praticiens et économiquement viables. Pour cela il s’agit de mettre en place un transfert accru des connaissances et une participation active des différents acteurs de la filière. Les données économiques
De premiers résultats grâce à des essais pratiques
Des essais ont d’une part été mis en place sur le site d’expérimentation de l’Ecole de Châteauneuf-Conthey pour explorer de nouvelles pistes de lutte contre les maladies et notamment la moniliose des fleurs et des rameaux. D’autre part, des solutions ont été validées chez les producteurs.
Ainsi, le mélange bicarbonate de potassium et soufre a confirmé sa bonne efficacité contre la moniliose des fleurs et des rameaux. La chaux soufrée (pas encore homologuée dans cette culture), produit utilisé en curatif après infection potentielle du champignon, a obtenu une bonne efficacité, suite à une première année d’essai. Des essais complémentaires devront être mis en place. L’huile d’origan a de nouveau montré une efficacité intéressante et son utilisation est en cours d’homologation au niveau européen.
D’autres solutions contre la maladie criblée ont été testées, mais n’ont pas abouti à des résultats probants. Des solutions pour diminuer les dégâts dus à la bactériose, maladie qui entraîne le dépérissement des arbres seront expérimentées dès la taille des arbres.
Valider la faisabilité économique de la production bio
L’implémentation de nouveaux moyens techniques peut engendrer des coûts de production plus élevés ainsi que des temps de travaux plus importants. Par ailleurs, ces techniques peuvent influencer le rendement commercialisable et la qualité des fruits. Afin de mieux aiguiller les producteurs dans leurs investissements, ces innovations seront également étudiées sous un angle économique.
Un panel de documentation
Une fiche de recommandations variétales a été mise à jour ce début d’année est téléchargeable gratuitement sur le site du FiBL-shop. Cette liste se base sur plusieurs années de suivi de parcelles et le retour des producteurs. Le choix variétal était ressorti comme élément primordial pour la réussite de la culture en agriculture biologique. D’autres fiches techniques sont en cours d’élaboration sur les problématiques principales de la culture comme la moniliose ou la bactériose. Un site internet qui regroupe tous les documents en lien avec le projet sera prochainement mis en ligne. Ainsi les producteurs et partenaires pourront trouver et partager au même endroit les informations dont ils ont besoin.
Des échanges intensifiés
Dès le début de l’année, des premières séances virtuelles se sont tenues pour coordonner les activités des différents partenaires et confirmer les axes de travail principaux. Par la suite, les rencontres ont pu être organisées sur le terrain afin de visualiser les essais mis en place. Des recommandations de prophylaxie ont également été promulguées : l’élimination des organes atteints par les maladies comme la moniliose permettent de diminuer le potentiel infectieux pour le reste de la saison et les saisons futures.
Text: Flore Araldi, FiBL, Danilo Christen, Agroscope
