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Knecht Max, 1896 Vouvry VS

Chiffres-clés de ma ferme

  • SAU : 63 ha, terre assolée : 58 ha, altitude : 390 m
  • Sols légers, sableux
  • Grandes cultures sans bétail
  • En bio depuis 2011

Ma rotation des cultures

Cette rotation évolue d’année en année. Le schéma approximatif actuel se présente ainsi :

  1. Blé
  2. Maïs-grain, tournesol
  3. Soja, pois-orge
  4. Blé
  5. Avoine alimentaire, autres céréales, autres cultures
  6. Prairie temporaire 1ère année
  7. Prairie temporaire 2ème année

La rotation comprend également une culture expérimentale d’esparcette qui devrait durer trois ans. Le fourrage de l’esparcette devrait être utilisé comme vermifuge naturel pour les petits ruminants.

Travail du sol

  • En 2012, environ 40 % des interventions étaient superficielles ou sans retournement, et 60 % se faisaient encore avec la charrue (= pour retourner les prairies temporaires, les pailles de maïs-grain ou sur parcelles trop sales). Depuis lors, la proportion des interventions superficielles a augmenté.

Engrais verts

  • J’utilise le mélange Nmax, qui est riche en légumineuses. (Composition de cet engrais vert: voir plus bas)

Ce que je pense du travail réduit du sol

  • J’ai repris le domaine de la Grande Île au 1er janvier 2011. Avant cette date, ce domaine était exploité en agriculture conventionnelle sans bétail et sans paiements directs. Les productions étaient très intensives. En 2009 et 2010 il y a même eu une monoculture de maïs sur toute la surface !
  • Cette situation explique pourquoi la pression des adventices est énorme ici : cela concerne en particulier le galinsoga à petites fleurs (Galinsoga parviflora), mais aussi les chénopodes, les amaranthes, … . En 2012, le galinsoga à petites fleurs m’a donné des gros problèmes dans le soja, le semis d’esparcette et en partie dans le maïs. Par contre, dans l’engrais verts Nmax, qui est assez haut, le galinsoga a bien été étouffé.
  • Pour cette raison, l’introduction du travail réduit du sol sur ma ferme est liée à une excellente maîtrise des mauvaises herbes et du travail du sol. Avoir la bonne machine au bon moment, voilà le défi. Je vais m’y atteler.

Mes pratiques et mes objectifs

  • Je suis en train de diversifier mon parc de machines pour le travail du sol et le désherbage.
  • Je réfléchis entre autre à diminuer l’affinement superficiel du sol.
  • Je suis intéressé à optimiser les engrais verts. Cela me permettra peut-être de tenter des semis directs sur paillages parfaits d’engrais verts. Mais les semences d’engrais verts performants, contenant des légumineuses, coûtent cher. Je vais m’intéresser à produire une partie de ces semences moi-même.
  • Je cherche à reprendre le maximum d’engrais de ferme de mes voisins, en attendant l’installation (à l’étude) d’un troupeau de vaches allaitantes sur ma ferme.
  • Ici, les sols sont froids au printemps, parce situés sur que la nappe phréatique. Le faux-semis fonctionne-t-il bien dans ces conditions ? Il faudra le vérifier.

Je travaille avec les machines suivantes :

  • Travail du sol : déchaumeuse à ailettes Lemken Crystal, charrue avec versoir à lames, herse rotative (peu utilisée). Un vibroculteur complèterait bien cette gamme.
  • Désherbage mécanique : herse-étrille, houe rotative, sarcleuse à pattes d’oie (interligne 75 cm). Dès 2013, j'aurai une sarcleuse à pattes d’oie supplépmentaire (interligne 50 cm, avec éléments butteurs).

Déchaumeuse à ailettes Lemken Crystal   (Sur Youtube)

Essais effectué en 2012

  • Maïs et soja cultivé en partie sur labour, en partie sur travail réduit du sol. Le maïs sur travail réduit avait davantage de mauvaises herbes, mais était plus vigoureux.
  • Essai de déchaumage avec l’Ecomulch
  • Essai de labour d’une prairie temporaire avec la charrue déchaumeuse Ovlac mini à environ 10 cm de profondeur
  • Essai avec deux variantes de l’engrais vert Nmax

Essais prévu pour 2013

  • Essais d’engrais verts
  • Essais visant à l’amélioration du travail du sol et du désherbage

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L’engrais vert Nmax

Je sème le mélange Nmax depuis 2011. C'est un mélange développé par les producteurs et les conseillers agricoles bio, qui a fait ses preuves sur différents sites et dans les essais pratiques de couverts végétaux. Sa composition a évolué d'année en année.
En 2011, ce mélange faisait 1m 80 de haut ! Mais il contenait de la moutarde, qui a tendance à fleurir rapidement en automne et qui domine trop le mélange.
En 2012, j’ai semé deux variantes de Nmax sans moutarde, qui a environ 60 % de légumineuses:

  • Mélange Nmax avec radis chinois : féverole, pois fourrager, vesce, phacélia, avoine de printemps, radis chinois
  • Mélange Nmax avec tournesol : féverole, pois fourrager, vesce, phacélia, avoine de printemps, tournesol.

Habituellement, je couche mes mélanges Nmax au rouleau faca à l'entrée de l'hiver. Le mélange Nmax convient bien avant maïs ou tournesol, par exemple.

Avec le temps, et en interaction avec les conseillers, on s'est intéressé à une variante de cet engrais vert qui ne comprend pas de pois fourrager. En effet, comme j'ai déjà du pois protéagineux dans la rotation culturale, je tiens à ne pas favoriser les maladies qui se transmettent par le pois au sol et qui peuvent y rester de nombreuses années. Cela est particulièrement important pour les producteurs bio, qui ont beaucoup plus de légumineuses à graine (spécialement le pois) en culture principale que les producteurs non bio. Or le marché des semences n'offre que très peu de mélanges d'engrais verts complexes et performants qui ne contiennent pas de pois. Cette démarche a abouti à la mise au point de l'engrais vert "Nmax rotation", dont la composition est la suivante:

Composition de l'engrais vert Nmax en 2016
Espèce Densité de semis (en kg/ha) Part (en % de la densité de semis en culture pure Part (en % du poids total des semences)
Féverole 60 30 61
Vesce d'été 20 20 21
Phacélia 1.5 15 2
Avoine diploïde 8 20 8
Lin de printemps 6 10 6
Tournesol 2 5 2
Total 97.5 100 100

A l'avenir on pourra encore faire évoluer cette composition si nécessaire. Mais il faut toujours faire en sorte que chaque plante puisse s'exprimer en situation normale, et ne soit pas  étouffée par les autres, par exemple.
La semence de cet engrais vert coûte cher. Depuis deux ou trois ans, nous sommes plusieurs agriculteurs bio à faire des commandes groupées de semence auprès d'un fournisseur bio, ce qui nous permet d'avoir des prix attractifs.Les engrais verts performants coûtent cher, mais pas de doute, ils font énormément de bien à mes sols.
En plus du Nmax rotation, j'utilise également le mélange "Agrigenève 2" avant la féverole (associée) qui sera cultivée l'année suivante. Cet engrais vert est composé de phacélia, d'avoine diploïde, de radis chinois, de nyger et de trèfle d'Alexandrie. Il coûte moins cher que le Nmax rotation, il apporte moins d'azote au sol que ce dernier, mais il convient parfaitement avant une féverole, qui n'a pas besoin que le sol lui fournisse beaucoup d'azote.

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Destruction de la prairie temporaire sans labour classique

J’ai effectué deux essais de destruction de prairie temporaire sans labour classique (= à 20 à 25 cm de profondeur) en 2015 et 2016. Puis j’ai semé du blé d’automne. Pour les deux années, la Le labour à 10 cm a été effectué avec une charrue déchaumeuse Ovlac Mini. Les procédés d’essai et les résultats principaux sont résumés dans le tableau qui suit.

Essais de destruction de prairie temporaire par des interventions superficielles
    Rendement du blé (dt/ha)
Description 2015 2016
1 Labour à 20 cm 55.0 45.5
2 Labour à 10 cm 54.8 40.7
3 Chisel avec rouleau émotteur à dents (à 20 cm), puis labour à 10 cm   47.0
4 Déchaumage (1 à 2 passages), puis labour à 10 cm 57.1 43.7
5 Uniquement déchaumage (2 à 3 passages) 44.0  

Essai de 2015 (mise en place en automne 2014)
Dans les procédés 2 et 5, j’ai eu en automne 2014 beaucoup de mottes d’herbe non défaites, qui ont toutefois correctement séché à cause de la météo favorable. En mai et juin 2015, il n’y avait pratiquement aucune différence visuelle entre les procédés. Les rendements ont été équivalents dans les procédés 1, 2 et 4 (en moyenne 55 dt/ha). Ils ont été plus faibles dans le procédé 5 (44 dt/ha), malgré que le blé du procédé 5 fût visuellement aussi vigoureux que celui des autres procédés.

Essai de 2016 (mise en place en automne 2015)
En automne 2015, j’ai pâturé la prairie avant de mettre en place l’essai. Le passage du bétail a provoqué un certain piétinement. Pour cela, sur la bande 3, j’ai passé un chisel à 20 cm avec un rouleau émotteur à dents pour égaliser le sol, puis j’ai utilisé la charrue déchaumeuse quelques jours plus tard. Visuellement, ce fut le procédé le plus propre avant la moisson de l’été 2016 (voir photo) : il n’y avait aucune graminée sur cette bande.. Sur les autres procédés, il y avait un peu de graminées (ray-grass, pâturin commun, …), mais en proportions modestes. Mais j’aurais souhaité bien sûr ne pas en avoir du tout. 
Sur les bandes 1 et 2, j’ai utilisé en automne 2014 un vibroculteur muni de petites pattes d’oie. Cela ne se révéla pas idéal, car ces pattes d’oie ont ressorti des mottes d’herbe qui ont concurrencé quelque peu le blé.

Leçons à tirer
Après le labour à 10 cm, il est important de travailler le sol avec un vibroculteur ne comportant que des dents et travaillant le plus superficiellement possible. Car avec un vibroculteur équipé de petites pattes d’oie, le risque de ressortir des mottes d’herbe est énorme Dans mes conditions, sur sol sableux, je devrais même pouvoir, en situation normale, renoncer complètement  au passage du vibroculteur après celui de la charrue déchaumeuse.
Avant le labour à 10 cm, il faut égaliser le sol s’il a été pâturé et si les animaux y ont laissé de profondes marques.
Dans mes conditions, la destruction des prairies temporaires sans labour classique à 20 – 25 cm de profondeur fonctionne bien. En automne sec, quelques déchaumages successifs suffisent ; en automne humide, un déchaumage suivi d’un passage de la charrue déchaumeuse à 10 cm de profondeur semble bien convenir.

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Mes pratiques agricoles en 2016

De 2012 à 2016, j’ai fait beaucoup de progrès avec les machines de travail du sol, grâce à tous les essais que j’ai fait. J’en ai une bien meilleure maîtrise qu’en 2012. Aujourd’hui, j’estime être à même de pratiquer le travail réduit (superficiel) du sol à mon entière satisfaction.
J’ai l’impression que la teneur en humus et la structure de mes sols s’améliorent. J’apporte davantage d’azote à mes cultures par les couverts végétaux et par la minéralisation naturelle du sol qu’il y a 5 ou 6 ans, cela m’a permis de diminuer le recours aux engrais organiques du commerce.
Je me fais du souci pour le marché des grandes cultures bio. Cela a une incidence sur la gestion de mes sols. Quand j’ai démarré le bio sur ce domaine agricole en 2011, il était encore possible de concevoir des rotations culturales hyper diversifiées, qui sont gage de durabilité. Or actuellement, les possibilités d'écoulement sont devenues plus difficiles ; dans ces conditions, comment faire encore des rotations culturales diversifiées ? Il faut être à l’affut de toutes les nouvelles productions possibles. Pour garantir une certaine stabilité des productions et donc de la rotation culturale, il faut aller vers des productions sous contrat. De plus. dans ma situation concrète, les légumes de plein champ sont une diversification bienvenue.

 

Dernière mise à jour de cette page: 22.10.2012

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