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Parasites des petits ruminants: comment atténuer la formation de résistances aux vermifuges

Gestion de la pâture

Durant la saison 2019, une nouvelle gestion des pâtures a été proposée sur 2 exploitations caprines afin de corréler la mise en place de périodes de rupture avec le développement des parasites dans les chèvres et sur les pâturages. Les chiffres-clés prodigués sont les suivants:

14 --> nombre de jours consécutifs maximum sur la même parcelle
60 --> nombre de jours minimum entre la sortie et l'entrée sur même parcelle par des petits ruminants.

Le respect de ces chiffres-clés a permis en 2019 de réduire fortement le développement des vers gastro-intestinaux sur les pâturages et consécutivement les OPG (oeufs par gramme de crottes) dans les chèvres.

Pour en savoir plus sur ces indications, nous vous proposons deux documents explicatifs:

L’usage du principe de précaution est primordial dans le choix et l’application des méthodes de contrôle des vers gastro-intestinaux. Le choix des vermifuges est toujours plus restreint et leur efficacité varie d’un élevage à l’autre selon le degré de résistance.

L’observation des animaux est déterminante dans le choix des méthodes à mettre en œuvre pour éviter d’avoir des pertes de rendement laitiers ou d’accroissements. Les vermifuges doivent être utilisés en dernier lieu, après avoir utilisé tous les moyens préventifs ou indirects disponibles, et uniquement de manière ciblée. La très rapide formation de résistance des parasites face aux vermifuges réduit la disponibilité de produits efficaces sur le marché. Elle oblige les éleveurs à une prise de conscience quant à la nécessité d’apprendre quand et comment les appliquer et ainsi prolonger leur efficacité dans le temps. Lors de l’installation d’un troupeau comme nouvelle branche de production, certains choix stratégiques ont un impact direct sur la santé des animaux et leur degré d’infestation par des parasites internes.

Les bons choix

Le choix des mélanges fourragers riches en plantes contenant des tanins, la bonne gestion des pâtures en fonction de l’espèce et de l’âge des animaux, l’alternance de la pâture et de la fauche, le dimensionnement des parcs, le respect de la densité au pâturage et l’élimination des animaux sécréteurs de beaucoup de parasites sont autant d’éléments qui sont connus des éleveurs. Ils doivent être respectés, dans la mesure des contraintes pratiques, en lieu et place d’une utilisation systématique d’un vermifuge sur l’ensemble du troupeau.

Efficacité des vermifuge

Malgré toutes les précautions prises par l’éleveur, les observations effectuées régulièrement détecteront chez certains individus des signes de faiblesse, de baisse de production ou de mauvais développement typiques des conséquences d’une surcharge en vers gastro-intestinaux. Le contrôle de ces pathogènes repose encore dans la majorité des cas sur l'utilisation systématique de produits de synthèse (vermifuge) et se heurte à une double problématique. D'une part, le faible nombre de produits de synthèse commercialisés à disposition et d’autre part une efficacité très aléatoire de l’un ou l’autre des produits en fonction de l’historique du carnet des traitements vétérinaires de l’exploitation.

Analyse coprologique

Même s’il existe une tendance de perte d’efficacité de certains vermifuges de synthèse en fonction de la durée de leur présence sur la marché et leur utilisation de masse, leur perte d’efficacité, conséquence de la sélection de vers résistants à certaines matières actives, est en relation avec la fréquence des traitements octroyés au même troupeau et la faible alternance des groupes de substances actives utilisées par les éleveurs. En d’autres termes, un éleveur qui traite l’intégralité de son troupeau 4 à 5 fois dans la même année avec le même produit risque d’en réduire le taux d’efficacité très rapidement. Il est possible de vérifier l’efficacité des vermifuges en procédant à une analyse coprologique avant et après le traitement. Les résultats nous indiquent le pourcentage de vers résistants présents dans les animaux. En dessous de 95% de vers éliminés, le produit commence de présenter les premiers signes de résistance. En dessous de 80%, le vermifuge n’est plus efficace et doit être proscrit. Si ce même produit venait à être réutilisé, il provoquerait sur le troupeau une augmentation du nombre de vers résistants et par conséquent une très rapide perte d’efficacité des interventions avec ce même groupe de substances actives.

Maintenir des vers non-résistants

Paradoxalement, et dans le contexte critique d’une augmentation des résistances, il est nécessaire d’opter pour une stratégie visant à maintenir des animaux porteurs de vers non-résistants. Chez les vers, le facteur génétique de la non-résistance aux vermifuges est dominant, si bien que l’accouplement des vers résistants avec les vers non-résistants engendre des populations de vers non-résistants. En d’autres termes, le fait de ne pas traiter tous les animaux en visant uniquement les plus atteints, les plus légers et ceux dont les signes connus par l’éleveur montrent qu’une intervention est nécessaire, maintient volontairement une population de vers non-résistants au sein des animaux non-traités. Ainsi, on évite l’isolation et la sélection de vers résistants et par conséquent, on permet de prolonger l’efficacité des vermifuges.

Pour en savoir plus

 

Dernière mise à jour de cette page: 23.03.2020

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