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Petits ruminants : Comment optimiser leur pâture pour prévenir les parasites ?

Nouvelle  | 

Estimer les besoins de son troupeau de chèvres ou de moutons et la croissance de l’herbe permet de connaître la surface de pâturage nécessaire et d’optimiser l’utilisation de ses parcs. Que se passe-t-il quand il est nécessaire de prendre en compte le cycle des vers gastro-intestinaux sur des surfaces fortement infestées ?

Troupeau de chèvres de retour du pâturage pour la traite (Photo: FiBL, Nathaniel Schmid)

La surface nécessaire en pâturage est calculée sur la base des besoins du troupeau et en fonction du potentiel des herbages durant les 3 phases annuelles de croissance : le déprimage, le printemps et l’été-automne. Le déprimage est une exploitation précoce et superficielle de l’herbe sur l’ensemble de la surface. Au printemps, la croissance de l’herbe est très rapide et il est souvent possible de revenir sur le même parc environ 3 fois, par exemple tous les 20 jours sur une période totale de 60 jours. En été-automne, la croissance de l’herbe diminue de moitié et il faut donc doubler la surface des parcs pour obtenir la même ration. Le temps de repos entre 2 pâtures s’allonge donc jusqu’à 35 à 40 jours.


Cycle des vers gastro-intestinaux

Au moment du déprimage, il reste encore quelques larves de strongles sur le pâturage. Ces larves sont ingérées au premier passage des animaux et démarre ainsi leur cycle de reproduction. Cette première ingestion marque le départ de nouvelles infections qui vont au gré des passages répétés dans la même parcelle gagner en intensité. Au printemps, les œufs issus de la première ingestion des larves vont devenir infectieux environ 10 à 12 jours après avoir été excrétés. C’est à ce moment que les troupeaux doivent changer de parc. Idéalement, pour réduire la population de strongles de 80 à 90%, il faudrait attendre entre 10 et 12 semaines avant de revenir sur la même surface. Cette période dépend de la température et de l’humidité relative de l’air. Des études montrent qu’au printemps, lors de températures fraiche et une l’humidité de l’air de 65%, il faut environ 12 semaines pour réduire la quantité de vers de 70%. Par contre, en été, il ne faut plus que 45 jours. On peut donc conclure que la période durant laquelle les strongles survivent le plus longtemps coïncide avec une fréquence plus rapide de retour sur les mêmes parcs, au moment même où le risque d’infection est le plus grand.


Alterner fauche-pâture

Dans la plupart des cas, par soucis de charge de travail ou de configuration de l’exploitation, les éleveurs préfèrent prioriser les herbages à proximité des installations de traite pour la pâture. Les autres prairies prévues pour la production de fourrage pour l’hiver se trouvent éloignées ou même inaccessibles pour le troupeau. En procédant ainsi, la surface de pâture est réduite au strict minimum et oblige l’éleveur à opter pour une rotation rapide des parcs et un temps de repos très court, ce qui au final est en opposition avec une stratégie de réduction de la pression parasites. Il est donc fortement conseillé de ne pas spécialiser les parcelles pour la pâture ou pour la fauche mais de privilégier l’alternance fauche-pâture partout où cela est possible.


Eviter les traitements systématiques

Dans une stratégie globale de réduction de la résistance des strongles aux vermifuges, l’observation des animaux reste importante et déterminante dans le choix des animaux à vermifuger, respectivement à ne pas vermifuger. Les vermifuges doivent être utilisés en dernier lieu, après avoir utilisé tous les moyens préventifs ou indirects disponibles, et uniquement de manière ciblée. Un projet financé par le canton de Vaud et mené par le FiBL en 2018 sur 2 élevages ovins et 2 caprins a permis de déterminer la fiabilité de certaines observations sur la santé animale dans nos conditions. Sur les chèvres, la méthode FAMACHA consiste à observer la couleur de la muqueuse oculaire et à déduire le taux d’anémie qui est corrélé au taux d’infestation par des vers. Elle a permis de séparer 20 à 30% des animaux ne nécessitant aucun traitement. En effet, les chaleurs estivales de ces dernières années ont particulièrement favorisé le développement des Haemoncus, strongles d’origine tropicale et responsables de l’anémie. Les agneaux quant à eux ont été pesés régulièrement afin de déterminer leur taux d’accroissement. Cette pesée systématique a permis de séparer les animaux avec le meilleur accroissement journalier et leur éviter un vermifuge.  La méthode reste toutefois une tâche exigeante en temps et nécessite une balance appropriée. Ces observations méthodiques doivent toujours être combinées avec l’appréciation finale du berger.


Efficacité des vermifuges

L’efficacité des différentes matières actives présentes sur le marché varie d’une exploitation à l’autre. Cette différence dépend fortement de l’historique de chaque élevage, des moyens de traitements utilisés et de leur fréquence, ainsi que de la méthode de pâture. Afin de déterminer quelles sont les matières actives inefficaces sur un troupeau (en dessous de 95 % d’efficacité, le risque d’accélérer le développement des résistances est très haut), il est fortement conseillé de procéder à une analyse coprologique, directement suivi d’un vermifuge, puis de répéter l’analyse sur les mêmes animaux 10 jours plus tard. La différence du nombre de strongles avant et après traitement déterminera le pourcentage d’efficacité du produit. Le Service Sanitaire pour Petits Ruminants (SSPR) a mis en place un système de surveillance lié au parasitisme et offre un service d’analyses coprologiques qui vous permet de réaliser ces tests.

NS et FH, FiBL

Pour en savoir plus

Service consultatif et sanitaire pour petits ruminants (site internet de Caprovis)

Petits ruminants (rubrique entière)

 

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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