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Bien préfaner son herbe réduit les frais de séchage mais pas la qualité des granulés

Nouvelle  | 

Les suivis scientifiques sur 3 ans de chantiers de récolte de luzernières et de prairies temporaires équilibrées destinées à la déshydratation ont démontré qu’un travail consciencieux de préfanage réduit considérablement les besoins en énergies lors du processus de granulation mais pas la qualité. Les teneurs en protéines brutes sont maintenues voire concentrées par le processus à haute température.

Le retourneur d'andains préserve de manière optimale les feuilles de luzerne. Photo: FiBL, Nathaniel Schmid

Graphique: FiBL

 

La nécessité de valoriser de manière optimale le potentiel nutritif de nos prairies via des processus de séchage et de déshydratation pose la question de l’économie d’énergie fossile. L’étude menée par le FiBL et le séchoir d’Orbe sur la consommation d’énergie nécessaire à la déshydratation de l’herbe en fonction de la matière sèche a permis de démontrer l’importance du choix des machines de récolte. L’énergie investie dans un travail consciencieux de la fauche jusqu’au transport est largement compensée par la réduction des besoins en équivalent kWh pour amener artificiellement le fourrage à 88% de matières sèches et le granuler.

Itinéraire de récolte
Le choix des machines impacte grandement la balance entre énergie investie dans le préfanage et dans le séchage. La stratégie mise en place par M. Frédéric Petermann de l’entreprise Entranord SA de Lignerolle, prestataire de service agricole et participant actif à l’étude, consiste à faucher le plus large possible sans former d’andains. Ce procédé évite un passage de pirouette et permet dès la fauche de profiter de l’énergie solaire sur l’ensemble du volume de l’herbe. Au bout de 24 heures, un passage d’andaineur à tapis permet de créer un andain relativement large permettant à la fois un léger retournement et une aération suffisante pour continuer de favoriser le processus de déshydratation naturel jusqu’à l’ensilage. L’ensileuse automotrice capable de reprendre de larges andains contribue encore légèrement à une perte d’eau en réduisant la taille des brins d’herbe à une taille nécessaire au bon fonctionnement du processus complet de granulation. A aucun moment des étapes décrites, le travail mécanique de préfanage n’engendre de pertes marquées en feuilles sur les trèfles ou les luzernes préservant ainsi les valeurs nutritives initiales.

Impact du préfanage
En 2019, le séchoir d’Orbe a mesuré les taux de matière sèche des lots d’herbe entrants et les a corrélés avec l’énergie en équivalent kWh nécessaire à atteindre un taux de MS de 88% et à stabiliser la qualité physique du produit tout en garantissant ses valeurs nutritives. Les taux de MS des lots ont varié entre 25 et 50%. Les lots les plus secs ont eu besoin de l’équivalent de 41 kWh par 100 kg de granulés (CHF 2.10 en 2019) tandis que les lots les plus humides ont nécessité 344 kWh/100 kg de granulés (CHF 17.20). A cela viennent s’ajouter les frais supplémentaires de fonctionnement de l’installation de séchage, ralentie par le processus d’évaporation d’un volume d’eau beaucoup plus grand. Ces suppléments de CHF 15.10 pour l’énergie et de CHF 8.- pour le fonctionnement des installations par 100 kg de granulés multipliés par le potentiel d’une bonne coupe de luzerne de 30 quintaux de MS/ha, engendrent un surcoût de séchage de CHF 693.-/ha et par coupe. Toutefois, et selon les expériences réalisées, les meilleurs résultats en termes d’optimisation de chantier de récolte, de qualité intrinsèque de l’herbe récoltée (absence d’adventices, de plastiques, de terre et de pierres) et de valeurs fourragères sont atteints en livrant le fourrage au séchoir à un taux de 35-40% de MS. En 2022, les frais totaux (énergie + fonctionnement) de séchage par 100 kg de granulés fabriqués ont atteint CHF 20.- en moyenne.

Préfanage, feuilles et protéine brute
En 2022, l’étude s’est portée sur l’impact du préfanage sur les teneurs en protéine brute. Des analyses fourragères ont été réalisées sur des échantillons d’herbe le jour de la fauche, à l’arrivée de l’herbe ensilée au séchoir et pour terminer sur les bouchons fraîchement fabriqués. Ces analyses se sont répétées sur l’ensemble des lots de luzerne cultivée en agriculture biologique et sur toutes les coupes de l’année. Les teneurs n’ont pas suivi la courbe théorique d’une année référence qui voit en général le pourcentage de PB baisser de 3-4 points durant les coupes d’été pour remonter en automne. En 2022, les teneurs en protéines brutes des bouchons de luzerne ont atteint au printemps et en été des taux relativement bas compris entre 15 et 16% pour remonter en automne en 4e et 5e coupe à des taux intéressants de 21 à 22%. Comme le montre le graphique, les pourcentages moyens en protéines brutes ont tendance a légèrement baisser entre la fauche et la fin du processus de préfanage, pour reprendre 1 à 2 points lors du processus de fabrication des bouchons d’herbe.

Optimiser la récolte, réduire les coûts
Le fait de pouvoir travailler ses récoltes de fourrages de manière coordonnée avec ses voisins et éventuellement avec un prestataire bien équipé ne présente que des avantages. Une fois la première coupe effectuée, la repousse est relativement homogène et permet donc de poursuivre avec des fauches simultanées. L’équipement choisi en termes de fauche, de retournement, d’ensilage et de transport permet d’être efficient. Un passage de pirouette coûte environ CHF 1.-/100 kg de MS, tandis que l’andaineur à tapis représente un coût de CHF 2.-/100 kg de MS, prouvant que ce passage est largement payé par la réduction des coûts de séchage cités plus haut. Les coûts supplémentaires de récolte engendrés par des machines de fanage privées et souvent moins performantes s’élèvent à CHF 5-10.-/kg de MS selon les largeurs de travail et la technologie, sans compter les pertes de qualité. Pour terminer, l’homogénéité de la matière et le flux régulier des quantités livrées améliorent considérablement les performances du séchoir et de ce fait réduisent les coûts de production.

Nathaniel Schmid, Département Suisse romande du FiBL; Source: article paru dans l’hebdomadaire Agri le 15.04.2022

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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