La grande majorité des veaux sont actuellement vendus comme veaux allaitants à 75 kilos de poids vif dans le canal conventionnel de l’engraissement bovin. Or les veaux n’ont à ce moment que peu de défenses immunitaires. L’immunité passive fournie par le colostrum de la mère a déjà fortement diminué alors que leur propre immunité est encore en cours de développement. Le transport et le regroupement avec des veaux d’autres élevages dans une nouvelle exploitation représentent des risques supplémentaires pour la santé des veaux. Le sevrage jusqu’à douze semaines dans la ferme natale empêche le commerce des veaux pendant cette fameuse «lacune d’immunité» et favorise fortement la santé de ces jeunes bêtes. Il faut bien sûr mettre aussi sur les plateaux de la balance d’autres facteurs comme les relations avec les veaux, leur approvisionnement avec du colostrum, du lait et des éléments nutritifs supplémentaires ainsi que l’influence de leur environnement immédiat.
Défis spécifiques pour chaque ferme
Le sevrage des veaux dans leur propre ferme ne présente pas seulement un gain pour les paysannes et les paysans, mais aussi un défi. Il faut de la place pour les veaux afin qu’ils ne soient pas déjà depuis longtemps dans une exploitation d’engraissement. Par exemple, une niche à veaux collective pourrait être ici d’une grande aide. Il faut aussi compter le temps de travail nécessaire pour s’occuper correctement des veaux, mais ceux qui connaissent les interactions et les conséquences comprennent le sevrage des veaux dans leur ferme natale comme une contribution importante à un élevage conforme aux besoins de l’espèce bovine. Eldrid Juliana Funck, Bio Suisse
Informations supplémentaires
Fiche technique «Engraissement des veaux et élevage des remontes d’engraissement» (Boutique du FiBL)
Alimentation du bétail laitier (Rubrique Élevages)