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Les défis de la production de poires bios

Nouvelle  | 

Les producteurs de fruits à pépins qui se reconvertissent à l’agriculture bio réduisent leurs surfaces de poires au bénéfice des pommes, à leur sens, moins difficiles à cultiver en bio.

La demande en poires bios indigènes est en hausse alors que la production peine à y répondre en raison des nombreux défis auxquels elle fait face, Photo : FiBL, Robin Sonnard

La principale problématique de la culture du poirier est le champignon Venturia pirina, responsable de la tavelure. Pouvant générer des taches brunes à noires sur fruits, cette maladie demande aux producteurs de maintenir une protection phytosanitaire stricte durant toute la saison. Des traitements préventifs répétés, couplés à des interventions curatives, appliquées rapidement après infection, sont la base d’une stratégie efficace.

Lésions de bois peuvent apparaître
Spécificité de la tavelure du poirier, des lésions sur bois peuvent apparaître et persister d’une année à l’autre. Elles entraînent le dépérissement des bourgeons et un développement plus rapide de la maladie. Un moyen de diminuer ce type d’infection est de tailler sévèrement les bois de l’année, notamment à la suite d’une saison à forte pression.

L’hoplocampe, hyménoptère responsable de dégâts sur fleurs puis sur fruits et de pertes de rendement, a été décelé comme problème grandissant. En effet, un seul insecticide – à base de Quassia – est autorisé en arboriculture biologique et s’avère difficile à positionner avant que l’insecte affecte les fleurs. Des essais de dispositifs de piégeage sont encore nécessaires.

Pucerons demeurent les principaux ravageurs
Les pucerons demeurent les principaux ravageurs et la sensibilité au Neem de certaines variétés de poires rend la lutte encore plus difficile. Une piste envisageable serait l’application d’une argile blanche agissant comme une barrière physique limitant le retour des pucerons à l’automne. Cette technique, qui a déjà fait ses preuves dans les cerisiers, mérite d’être élargie à d’autres cultures.

Les dégâts de roussissure sont également pointés du doigt, car compromettant l’attractivité des fruits. Les connaissances sur l’origine de ces décolorations restent encore à approfondir, afin d’apporter des solutions. Des essais de renforcement des défenses de la plante constituent une piste à suivre.

Cibler les besoins
En 2023, seize producteurs dont six en Suisse romande ont été interrogés sur leurs pratiques quant à la culture et production de poires. Leurs surfaces réunies représentent environ 40% de la surface totale de poires bio qui atteignait 121 ha en 2022. Les cantons du Valais et de Thurgovie dominent avec deux tiers de la surface totale. À l’échelle nationale, la répartition des surfaces est à parts égales entre la Suisse romande et la Suisse alémanique.

Les résultats de cette enquête ont permis de mettre en évidence les principaux défis auxquels les arboriculteurs doivent faire face. Un des premiers constats a été les différences de problématiques parfois significatives entre les régions romandes et alémaniques. La gestion du psylle du poirier semble plutôt bien maîtrisée en Suisse romande alors qu’elle reste compliquée en Suisse allemande qui relève de plus fortes pressions. Les pratiques de fertilisation expliqueraient en partie ces divergences et méritent une investigation approfondie.

Enjeux techniques et commerciaux
L’offre en poires biologiques indigènes ne couvre actuellement pas la demande. Des récoltes trop faibles et fluctuantes d’une année à l’autre font que la demande croissante de poires bio ne peut pas être suffisamment couverte. Les importations n’ont pas non plus permis de compenser les quantités manquantes. De grandes variations de rendements sont constatées, allant de 15 à 30 t/ha. Les causes sont principalement dues aux pertes liées au gel et à l’alternance. Si les volumes de production sont parfois faibles, des problèmes de calibre apparaissent d’une année à l’autre.

Parmi les variétés les plus cultivées, une grande majorité de la production concerne la Beurré Bosc car cette variété est relativement facile à produire et répond surtout à la forte demande du marché. La poire Conférence est également bien appréciée des consommateurs alors que les producteurs sont plutôt réticents à sa culture en raison de sa sensibilité au Neem. Enfin, Louise Bonne jouit d’une bonne cote auprès des acheteurs mais beaucoup de producteurs la jugent trop sensible à de nombreuses maladies et ravageurs (tavelure, punaises, psylle) par rapport aux autres variétés et déplorent sa sensibilité à la roussissure. De plus, elle semble poser davantage de soucis de calibre et d’alternance, ainsi que de pertes de stockage.

Implication de la filière
Un des objectifs consiste aussi à rassembler les praticiens lors de journées d’échanges d’expériences et à transmettre directement des résultats concrets. De plus, bénéficiant du soutien de Bio Suisse et Coop, ce projet permettra de récolter des informations sur la rentabilité des poires bio et de confronter les problématiques liées à production à celles de la commercialisation.

Robin Sonnard et Flore Araldi, FiBL - Article paru dans l'Agrihebdo du 10 avril 2024

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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