En 2015, Antoine El Hayek s’est associé avec sa tante pour exploiter un domaine laitier bio de 45 ha à Cernier (NE) comprenant en outre une estive. Le troupeau compte une cinquantaine de vaches Montbéliardes et une quarantaine de têtes de jeune bétail. Ce producteur de Gruyère accorde une grande importance à la santé de ses animaux et apprécie les avantages qu’il retire du projet ProBétail.
Qu’est-ce qui vous a motivé à adhérer au projet ProBétail?
A l’automne 2015, le projet a été présenté sur notre exploitation avec une partie pratique concernant le BCS (Body Condition Scoring). Les participants avaient la possibilité de s’inscrire et j’ai tout de suite été intéressé par cette approche de la santé du bétail laitier. Je privilégie un travail en amont et moins curatif, pour arriver à une réduction effective des antibiotiques.
Comment le groupe de travail est-il organisé?
Notre groupe est animé par Susanne Käch, agricultrice bio de Gampelen, qui officie en tant que modératrice. Lors de chaque rencontre, nous visitons une ferme, et Suzanne prépare les documents relatifs au sujet abordé. L’organisation de la première rencontre a bénéficié de l’appui du FiBL et de la CNAV, où travaille d’ailleurs ma compagne. A présent, l’objectif des groupes de travail est de s’autogérer.
Le nôtre compte 10 exploitations, dont des fermes conventionnelles. Nous nous réunissons tous les 2 à 3 mois et faisons une pause en été. C’est une taille de groupe idéale qui assure une excellente cohésion et une bonne implication des membres.
Quels sont les thèmes choisis?
Outre le BCS lors de la présentation, notre groupe s’est penché sur la santé de la mamelle, le parasitisme, les problèmes chez les veaux et la fécondité. Notre prochain thème sera le tarissement. Le choix du sujet se fait en fonction de l’exploitation sur laquelle a lieu la visite suivante.
Qu’est-ce que ces rencontres vous ont apporté concrètement ?
Concernant le parasitisme, nous avons opté pour une meilleure rotation des parcs des veaux d’élevage. A propos des métrites, un problème auquel nous sommes parfois confrontés, le suivi du BCS a été amélioré et nous recourons à des gélules à base d’huiles essentielles après le vêlage. Quant à la santé de la mamelle, nous effectuons désormais un trempage des trayons, également avec des huiles essentielles, deux fois par semaine. Par ailleurs, il y a une excellente entente entre les membres du groupe et le repas à l’issue des rencontres est très convivial, ce qui nous permet d’échanger à bâtons rompus.
Dans le groupe, nous définissons des objectifs à atteindre. Le fait de se comparer aux autres, sans esprit de compétition déplacé, permet de progresser. Car c’est bien ensemble, et non pas chacun dans son coin, que l’on arrive à des résultats. Christian Hirschi, FiBL
Pour en savoir davantage
Projet ProBétail (site internet de Bio Suisse)