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Performances de l’agriculture biologique au Kenya

Nouvelle  | 

Le projet Syscom initié en 2007 par le FiBL au Kenya, a montré que les rendements de l'agriculture biologique ne sont pas inférieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle et que la fertilité du sol a tendance à être plus élevée.

Essai de fumure sur la parcelle d’une famille kenyane. L’objectif est la réduction du recours au phosphate de roche, importé et très coûteux. Photo: © Bio Vision, Peter Lüthi

Nourrir la population croissante de la planète en produisant bio, est-ce possible ? La réponse est oui pour de nombreux instituts de recherche dont le FiBL, l’ONU et la FAO. Ces instances insistent sur le rôle extrêmement bénéfique de l’agroécologie appliquée aux pays du Sud. L'agroécologie englobe des stratégies telles que l'agriculture biologique, l'agroforesterie, la protection des bassins-versants contre l’érosion, la protection de la diversité des espèces. Elle permet, sur des terrains dégradés par une exploitation intensive, d’obtenir des augmentations importantes de rendement. Alliée à une lutte contre le gaspillage des denrées alimentaires et à la diminution de la production mondiale de viande et des agrocarburants, l’agroécologie peut garantir un approvisionnement suffisant de la population mondiale en nourriture de qualité. Pour y arriver, il faut soutenir massivement et prioritairement les petits paysans, qui représentent l'immense majorité des producteurs agricoles, et les former aux techniques de production durable.

Des essais et de la vulgarisation

Au Kenya, le FiBL et ses partenaires locaux ne se contentent donc pas de mener deux essais de longue durée comparant l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle, mais ils ont également des activités de formation, de vulgarisation et de recherche pratique au bénéficie des producteurs. Dans les  essais de longue durée, il y a un niveau intensif (= avec irrigation et beaucoup d’intrants) et extensif (= sans irrigation et avec peu ou pas d’intrants). Dans la rotation culturale, durant la saison principale de production, il y a chaque année des cultures de maïs (pur ou associé au haricot) ; durant le reste de l’année, il y a des légumes, des légumineuses à graines et d’autres plantes. Ce plan de cultures correspond aux traditions de ce pays. Dans l’essai de longue durée de Chuka, les résultats suivants ont été obtenus : de 2007 à 2012, les rendements ont été aussi élevés en bio qu’en conventionnel, aussi bien en intensif qu’en extensif. La fertilité du sol s’est améliorée, et l’efficience de l’azote utilisé pour produire le maïs a été plus élevée en bio. Le renoncement aux produits phytosanitaires n’a pas provoqué d’augmentation des maladies et des ravageurs en bio.

Résultats économiques

Grâce à l’absence des intrants chimiques, les coûts de production ont été plus faibles en bio. Il y a eu par contre davantage de travail à cause du compostage, mais la création de valeur reste chez les agriculteurs. Au bout de quelques années, les revenus des procédés bio ont commencé à dépasser ceux des procédés conventionnels. Des prix plus élevés pour le bio amélioreraient encore ce le résultat économique. Mais au Kenya, le marché local offre pour le moment assez peu de plus-value pour la production bio.

Influencer les politiques locales

Des études parallèles menées en Inde sur le coton et en Bolivie sur le cacao ont montré des résultats positifs semblables pour l'approche biologique. Les résultats scientifiques de ces trois programmes de longue durée contribuent à soutenir l'élaboration de politiques et de stratégies qui favorisent l'adoption de pratiques d'exploitation durable des sols dans les pays du Sud.

Les financeurs et partenaires du projet kenyan sont la Fondation Biovision, la DDC, le Service liechtensteinois de développement et le Fonds Coop pour le développement durable.

Témoignages de producteurs kényans

Sebastian Kamau, 73 ans : « J’ai appris avec SysCom à faire du compost avec la végétation qui m’entoure et à produire de la nourriture saine. »
Simon Gikonyo, 47 ans : Le compost m’a permis d’augmenter les récoltes. Maintenant que je cultive aussi des choux, des carottes et des haricots en plus du maïs, la rotation culturale me permet d’avoir différentes récoltes pendant presque toute l’année. »
Martha Kimani, 45 ans : «Avant, j’épuisais ma terre. Maintenant, je peux cultiver du maïs, des haricots, des pois et des oranges, et en même temps améliorer le sol. »
Peter Njoroge, 50 ans : « Je ne dois plus acheter d’engrais depuis que je pratique le bio. Ça m’économise de l’argent et je peux cultiver moins cher du maïs, des choux, des carottes et des haricots. Je nourris quatre personnes avec mon petit lopin de terre. »

Maurice Clerc et Franziska Hämmerli, FiBL

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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