Un médiateur pour un commerce équitable des produits Bourgeon

Les pratiques commerciales ne cessent de se durcir et le secteur des produits biologiques n’échappe pas à cette évolution. En prolongement du «Code de conduite pour le commerce des produits Bourgeon», Bio Suisse a créé l'organe de méditation pour des relations commerciales équitables en 2014. Ce dernier se veut le garant du «fair-play» dans le déroulement des négociations commerciales entre les partenaires Bourgeon (entreprises agricoles, agroalimentaires et commerciales certifiées). Interview avec le médiateur Toralf Richter, agronome de formation et spécialiste du marché des produits bio.
Dans quels cas peut-on s’adresser à vous?
Toralf Richter: Les producteurs peuvent faire appel à moi, tout comme les transformateurs ou les preneurs de licence, en cas de comportement inéquitable dans le domaine des prix, d’entrave à l’accès au marché ou de soudaine dénonciation de relations commerciales dangereuse pour l’existence de l’entreprise. L'objectif des médiations consiste surtout à éviter d'en arriver à un règlement des conflits devant les tribunaux. Je tiens aussi à préciser que l’organe de médiation ne traite en aucun cas les questions relatives au Cahier des charges, aux règlements et aux activités de Bio Suisse. Par le truchement du référencement sur Internet, je reçois beaucoup de demandes irrecevables concernant de tels sujets. Pour ces cas-là, le secrétariat de Bio Suisse indique volontiers où trouver et comment contacter les organes compétents.
Que faites-vous concrètement?
Mon rôle premier est d’instaurer la culture du dialogue dans les relations commerciales. De nos jours, les négociations sont de plus en plus âpres et tournent vite au rapport de force. Le marché étant dominé par une poignée d’acheteurs, le producteur se retrouve souvent en position de faiblesse, ce qui le prive d'une bonne vue d’ensemble de la situation. Lorsqu’une demande me parvient, après m’être renseigné et avoir étudié la situation, j’indique les possibilités d’intervention et joue le rôle d’intermédiaire entre les partenaires. Je n’ai aucune autorité et ma fonction se limite à trouver un terrain d’entente.
Êtes-vous fortement sollicité?
Jusqu’à présent, je n’ai eu que peu de plaintes concrètes à traiter nécessitant une procédure de médiation. Cela ne veut pas dire pour autant que tout se déroule sans anicroches dans le commerce des produits Bourgeon. Mais je ne peux intervenir que si l’on s’adresse à moi.
Le marché bio serait-il plus équitable que les autres?
En Suisse, la situation est certainement meilleure que dans les autres pays, aussi pour le commerce des produits Bourgeon. Toutefois, le mot «équitable» est subjectif et n’a pas la même signification pour tout le monde. La pression sur les prix exercée par la grande distribution augmente et les producteurs ne jouent souvent pas à armes égales lors des négociations. Par ailleurs, l’existence même de l’organe de médiation a un effet dissuasif dans la branche. Cette possibilité d'arbitrage incite les parties à trouver préalablement un terrain d'entente. En outre, sur le marché des produits bio, personne n'a intérêt à salir sa réputation en apparaissant au grand public comme un acteur commercial sans scrupules.
Pour en savoir davantage
Organe de médiation de Bio Suisse

Adresse
Bio Suisse, Organe de médiation
Toralf Richter
Peter-Merian-Str. 34
4052 Bâle
Tél. 076 335 40 88
Courriel
Toralf Richter (qui parle seulement l'allemand) peut être contacté de préférence par écrit (aussi par courriel). Ce service de médiation, financé par Bio Suisse, est gratuit.
Interview: Christian Hirschi