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Comment s’est passée ma première année en bio

Nouvelle  | 

Voilà une photo de ma première culture de colza en conditions bio en 2014. Cette culture a bien réussi. (Photo: (c) Daniel Ramseyer, agriculteur)

J’habite à Montignez (JU), en Ajoie, et j’exploite une exploitation de 35 ha, avec des vaches allaitantes et des grandes cultures. J’ai commencé l’agriculture biologique en 2014, et mon mon frère Jean-Philippe, qui a une exploitation de 27 ha, également avec des vaches allaitantes et des grandes cultures, a fait de même.
En 2013, je savais que la politique agricole allait changer et que je devais m’orienter sur un nouveau style de production. J’ai mis quelques mois avant de prendre la décision de me reconvertir en agriculture biologique. Avoir moins de rendement ne me posait pas de soucis, mais le problème des vivaces tel que les rumex et les chardons me faisais hésiter de partir en agriculture biologique. Suite à cela, j’ai visité une exploitation biologique ou j’ai eu beaucoup de réponses à mes questions.
J’aime mon métier, ma terre et mes animaux, et j’ai toujours veillé à être propre dans les cultures et avec les animaux. Je me suis fait à l’idée que les rumex et les chardons ne seraient pas un problème. Je suis très consciencieux dans mon travail et je veille à le rester.

Conseils et contrôle
J’ai bénéficié des conseils de Bertrand Wüthrich, vulgarisateur bio à la FRI, et j’ai pu visiter sa ferme. De même, Rolf Schweizer, contrôleur bio de bio.inspecta, m’a fourni de précieuses informations. Je tiens à les remercier. Avant le premier contrôle bio, j’étais assez anxieux et je me posais beaucoup de questions. Mais tout s’est bien passé. Monsieur Schweizer m’a remercié pour la belle présentation des documents et pour la visite de la ferme.

Rotation culturale et rumex
Pour moi 2014 a été un nouveau défi, il a fallu apprendre à travailler différemment. Première étape, faire une rotation culturale qui tienne la route, et choisir les parcelles ou j’allais mettre les cultures telles que le maïs, le colza, la féverole, le pois-orge, et donc certaines couvrent le sol tard.  L’objectif était de ne pas avoir de rumex dans les cultures. C’est plus de 200 heures que j’ai passé dans ces parcelles à arracher ces mauvaises herbes. Au final, je me suis dit : «  les racines que j’ai enlevées, ce sont des rumex que je n’aurai plus; depuis les années que je les traite chimiquement , ils sont toujours là ».

Prairies temporaires
Pour ce qui est des prairies temporaires, j’ai été surpris du rendement et de la qualité du fourrage. Avant, je mettais 27 unités d’azote après chaque coupe; je voyais le trèfle ainsi que la luzerne disparaitre, et j’avais moins de rendement à chaque coupe. Cette année, six semaines après une coupe,  j’ai pu refaucher et j’ai eu seulement 3 bottes de moins qu’à la coupe précédente. Ce fut un succès.

Matière organique
Pour ce qui est de la fumure, j’ai séparé mes parcelles en deux. La première année, sur dix parcelles, j’ai mis du fumier composté, et sur les dix autres, du purin. L’année suivante, je fais l’inverse afin d’amener partout de la matière organique.

Faux-semis et mauvaises herbes
Pour les semis de la deuxième campagne, j’ai fait énormément de faux semis, et j’ai veillé à semer dans les meilleures conditions. Je travaille avec des machines qui ne multiplient pas les mauvaises herbes, j’interviens rapidement pour les désherbages mécaniques. On m’a conseillé de semer plus tard en automne afin d’avoir une levée de mauvaises herbes moins importante. Je n’ai pas tenu compte de ce conseil et j’ai bien fait. Cela fait quelques automnes que dès que le temps le permet, je sème dans de bonnes conditions, ainsi je peux garantir un bon rendement.

J’ai appris à travailler différemment, j’ai moins de stress pour le désherbage car je peux y aller n’importe quand dans la journée, alors qu’avant, il fallait attendre que la température soit adéquate pour faire le traitement chimiques. Par contre, j’ai besoin de plus de temps dans les parcelles afin d’éliminer les rumex.

Pâturages
Pour ce qui est des pâturages, je lâche le bétail un peu plus tôt que d’habitude afin que les rumex ne viennent pas en graine. Dès que c’est très humide, le bétail est rentré. Cela évite que le pâturage soit piétiné et qu’il fasse de la place au rumex. J’ai appris à vivre avec ces mauvaises herbes.

Cours d’introduction à l’agriculture biologique
Lors du cours d’introduction à l’agriculture biologique, j’ai choisi l’option « grandes cultures ». J’ai bien aimé la discussion avec d’autres agriculteurs, les questions pour mieux nous orienter. Pour moi, ce furent deux belles journées. Mais on pourrait plus parler plus de pratique et faire moins de théories.
Pour ce qui est du contrôle, la check-liste que le conseiller bio remplit est très pratique, le conseiller vous dit ce qu’on doit faire. Tout c’est très bien passé, et mon exploitation était conforme. Cela me prouve que je ne suis pas un mauvais agriculteur.

Conclusion et perspectives
Je pense avoir relevé mon défi, à savoir des récoltes propres, des bons rendements, des cultures que je n’avais pas avant telles que le colza, la féverole, le pois-orge. J’aimerais par la suite faire de la production de semences, essayer de nouvelles cultures et veiller à avoir des parcelles propres. Politiquement et financièrement, je pense que mon choix était bon.

Daniel Ramseyer
Route de Buix 28
2924 Montignez  JU
Courriel
Téléphone : 079 377 97 37

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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