Conférence sur l’arboriculture fruitière biologique haute-tige 2022

Les pommes à cidre spéciales peuvent être classées en trois catégories: recommandées pour la production biologique, recommandées sous certaines conditions et non recommandées. C’est ce qui ressort du recensement des variétés effectué par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL entre 2016 et 2021. Les variétés Beffertapfel, Bohnapfel, Grauer Hordapfel, Heimenhofer et Schneiderapfel sont particulièrement recommandées pour la production biologique. L’évaluation complète des 177 variétés recensées sera publiée en hiver 2022/2023.

Perinne Gravalon d’Agroscope a attiré l’attention des productrices et producteurs sur le fait que le feu bactérien n’a pas disparu: «Une saison favorable au feu bactérien peut toujours se produire. La bactérie est présente partout en Suisse, la maladie peut toucher n’importe quelle exploitation.»

Ensuite, Claudia Frick de l’organisation Fructus a montré comment utiliser des filtres sur le site web de Fructus pour trouver des variétés adaptées, qui conviennent par exemple particulièrement bien aux exploitations en altitude, à la déshydratation ou au stockage.

Une protection phytosanitaire ciblée
Andreas Häseli du FiBL a donné des informations sur les principaux problèmes phytosanitaires des fruits à pépins et à noyau. Le broyage après la chute des feuilles est particulièrement important pour favoriser l’élimination des spores. Par ailleurs, des systèmes de prévision comme RIMpro permettent de prédire les infections par les champignons responsables de la tavelure et de Marssonina et, par conséquent, de prendre des mesures en temps opportun.

Le producteur Hans Oppikofer a fait part de ses 33 années d’expérience pratique dans l’arboriculture fruitière haute-tige. Avec à sa tête la septième génération, la ferme bio familiale Mausacker dans le canton de Thurgovie compte 500 arbres haute-tige. Les fruits sont en grande partie transformés en moût et commercialisés directement à la ferme. Le bistrot de l’exploitation, où sont proposés entre autres des produits issus des arbres haute-tige, constitue un autre pilier de l’entreprise.

Revitalisation des arbres fruitiers avec des mycorhizes?
Hans Brunner de Fructus et Sara Symanczik du FiBL ont présenté le projet intitulé «Revitalisation biologique d’arbres fruitiers» (BioRev). Outre une taille adaptée et des mesures phytosanitaires minimales, un sol fertile est un facteur décisif pour préserver la santé d’un arbre haute-tige. Voilà pourquoi ce projet visait à examiner si la vitalité des arbres pouvait être améliorée par l’introduction de champignons mycorhiziens et de bactéries du sol dans le système racinaire. Toutefois, les essais réalisés pendant quatre ans n’ont pas mis en évidence d’augmentation démontrable de la vitalité.

Thomas Oberhänsli du FiBL a apporté un précieux éclairage sur l’utilisation du compost pour lutter contre la fatigue du sol. «Une forte teneur en lignine dans la matière à composter contribue à prévenir la fatigue du sol», a-t-il expliqué. D’après lui, l’effet du compost n’est pas spectaculaire, mais il concourt à la résilience du sol à moyen et long terme.

Les cerises et les pruneaux d’arbres haute-tige sont recherchés
Les participantes et participants ont également obtenu un aperçu du marché actuel et des potentiels de l’arboriculture fruitière haute-tige. Sabine Haller de Bio Suisse a donné des informations sur l’interdiction annoncée de l’échangeur d’ions pour la désacidification partielle dans la production de Birnel (concentré de jus de poire) bio. Une exception acceptable pour l’UE pourrait éventuellement être justifiée par la fonction importante de conservation des arbres pour la biodiversité. Par ailleurs, à partir de 2024, il sera autorisé de produire du vinaigre pasteurisé à partir de concentré de jus de pomme bio.

Christoph Suter de Ramseier a présenté le nouveau concept de l’entreprise: «En 2023, nous voulons conquérir la gastronomie urbaine avec du schorle de pommes bio.» En outre, un projet visant à faire produire les boissons de la marque Naturaplan Bio Zisch à partir de fruits d’arbres haute-tige sera lancé fin 2022. Florian Bärtschi de ProSpecieRara et Pierre Coulin de Hochstamm Suisse ont donné des informations sur la valeur ajoutée des labels complémentaires ProSpecieRara et Hautes Tiges Suisse.

Compenser les fluctuations de récolte
Selon Timon Lehmann de Biofarm, les cerises et pruneaux destinés à la transformation sont très recherchés. Il a souligné l’importance de mettre en place un réseau pour compenser les fluctuations de récolte par le stockage. Un autre aspect important est la motivation, comme l’a encore expliqué Timon Lehmann: «Sans plaisir et sans conviction, l’arboriculture haute-tige devient très difficile.»

Thierry Suard, Lena Caminada, FiBL