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Bio Suisse
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La plateforme des agriculteurs et agricultrices bio

Wüthrich Bertrand, 2852 Courtételle JU

Chiffres-clés de notre ferme

  • SAU : 58.2 ha, terre assolée : 45 ha, altitude : 550 m, sols lourds
  • Grandes cultures, vaches allaitantes et porcs à l’engrais
  • 0.9 UGBF par ha de surface fertilisable

Ci-après, je décris mes pratiques agricoles en 2012 et mes réflexions d'alors concernant l'entretien de mes sols.
Plus bas dans le texte, je décris ma situation en 2016: où j'en suis aujourd'hui? Progrès effectués, échecs, questions ouvertes?

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Mes pratiques agricoles en 2012

Notre rotation des cultures en 2012

Cette rotation évolue d’année en année. Le schéma approximatif actuel se présente ainsi :

  1. Blé
  2. Maïs, tournesol, féverole-avoine
  3. Blé
  4. Pois-orge d'automne, céréales immatures
  5. Colza, avoine alimentaire
  6. Blé, épeautre
  7. Prairie temporaire 1ère année
  8. Prairie temporaire 2ème année

Parfois nous cultivons aussi l'association pois et caméline.

Travail du sol

  • 75 % des interventions sont superficielles ou sans retournement, 25 % se font encore avec la charrue à 15 cm de profondeur (= pour retourner la prairie temporaire, pour enfouir les pailles de maïs-grain et de tournesol et pour retourner des surfaces spécialement sales).

Engrais verts

  • Mélanges riches en légumineuses avant cultures de printemps (ou pauvres en légumineuses avant légumineuses à graine de printemps).
  • Couverts implantés lors du semis du colza.

Ce que nous pensons du travail réduit du sol

  • Stocker du CO2 dans le sol pour contrer le réchauffement du climat, c’est un objectif louable ! Le travail réduit du sol contribue à obtenir ce résultat…
  •  … mais en pratique, ce travail réduit nous apporte souvent davantage d’adventices ! Donc nous cherchons surtout à cultiver des engrais verts étouffants dans la rotation culturale, en espérant pouvoir y implanter les cultures suivantes par semis direct ou au moins sans travail profond du sol.
  • Cela nous semble plus important d’optimiser les engrais verts et de produire des cultures associées (par exemple pois-orge) que de vouloir réduire à tout prix les interventions en profondeur. Il ne faut pas s’interdire le recours occasionnel à la charrue ou au chisel.

Notre pratique et nos objectifs

  • Limiter le plus possible les interventions profondes. Entre ces dernières,  nous aimerions avoir des séquences de 3 ou 4 cultures successives sans aucun travail du sol ou uniquement avec des grattages superficiels.
  • Mieux maîtriser le vulpin avec les engrais verts et en augmentant la part de cultures de printemps (y compris le blé de printemps au lieu du blé d’automne en rompue).
  • Augmenter la part de prairies temporaires dans la rotation (actuellement, 15 % de prairies temporaires).
  • Dès 2012 nous cultivons le colza après le pois-orge au lieu d’après le blé, ce qui nous donne plus de temps pour déchaumer correctement la parcelle.
  • Devenir plus indépendants des achats d’engrais organiques du commerce.

Machines avec lesquelles nous travaillons

  • Travail du sol : charrue, chisel, vibroculteur, herse rotative à axe horizontal, herse rotative à axes verticaux, semoir combiné avec la herse rotative.
  • Désherbage mécanique : déchaumeuse à ailettes, herse à disques, Sarcleuse à pattes d’oies en frontal pour interligne de 75 cm, sarcleuse-étoile pour interligne de 50 cm, herse-étrille, houe rotative.

Nos essais en 2011
Semis de couverts dans le colza
Rapport d'essai (2.5 MB)
Observations de la culture associée pois + caméline
Culture associée pois + caméline observations 2011 (4.5 MB)
Essai de culture associée tournesol + sarrasin
Tournesol sarrasin essai 2011 (4.7 MB)

Nos essais en 2012

  • Mise en place du colza avec et sans labour en comparaison.
  • Lors du semis des céréales et du colza, implantation à titre d’essai d’un couvert composé de ray-grass anglais nain et de trèfle blanc (selon les expériences de Dietmar Näser, conseiller agricole allemand, voir le site internet www.gruenebruecke.de, seulement en allemand).
  • Semis d’autres mélanges d’engrais verts composés par Dietmar Näser avant maïs et féverole. Ces engrais verts contiennent toujours du tournesol, qui favorise le développement des mycorrhizes et donc le solubilisation du phosphore dans le sol.

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20.09.2012: le colza sur travail réduit du sol se porte mieux que le colza sur labour

Sur travail réduit, nous avons semé le colza (variété Sammy) à 75 cm d’interligne pour pouvoir le sarcler avec notre sarcleuse à maïs, qui est très performante.
Trois applications d’antilimace (Sluxx) ont été effectuées. Le colza est magnifique.

Pour voir notre sarcleuse à maïs,  visionner le film « Démonstration de machines de sarclage » du 27.05.2011, en cliquant sur le lien ci-dessous.
Film

Sur labour, un couvert de ray-grass anglais nain et de trèfle blanc a été implanté en même temps que le colza (variété Sammy) à titre d’essai. Malgré trois applications d’antilimace (Sluxx), les limaces ont mangé le trèfle blanc, et le colza est moins régulier que sur travail réduit mais encore bien présent.

Une partie de cette parcelle a été semée sans couvert. Malgré les antilimaces, le colza de cette partie du champ a été complètement mangé par les limaces, et nous avons du resemer le colza.

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Essai d'implantation de blé en semis direct dans un engrais vert gélif, récolte 2014
Après le pois-orge récolté en été 2013, un déchaumage superficiel a été effectué, puis un engrais vert gélif complexe a été directement mis en place (sans labour préalable). Le 26.10.2013, nous avons passé le rouleau faca sur l'engrais vert, qui était magnifique et très dense; puis nous avons effectué un semis direct de blé.
Le blé a bien levé, mais il y été fortement concurrencé par le trèfle d'Alexandrie (non suffisamment gélif) présent dans l'engrais vert ainsi que les repousses d'orge. Il aurait donc été préférable de labourer avant le semis de l'engrais vert (= suppression des repousses d'orge) et de choisir préalablement une variété de trèfle d'Alexandrie davantage gélive.
Chez un de mes voisins bio, après le blé récolté en été 2013, il y a eu un déchaumage, puis un labour, et enfin un semis d'un engrais vert composé d'avoine, de pois et de vesce. Le 26.10.2013, une épeautre a été semée en direct dans cet engrais vert après un passage de rouleau faca. A part quelques repousses d'avoine qui n'a pas gelé , la culture était assez propre au printemps 2014.
Autant sur mon blé que sur l'épeautre de mon voisin semés direct, les apports azotés furent très faibles. Les rendements de ces deux cultures furent plus faibles que sur les blés et épeautres semés après labour sur nos deux domaines agricoles.
En bio, les semis directs de céréales d'automne sur engrais verts gélifs peuvent encore être perfectionnés et adaptés à différentes conditions de production.

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Couverts dans le colza
Depuis des années, j'essaie différents couverts. Il y a les couverts gélifs qui sont intéressants, mais il peut aussi y avoir les couverts hivernants à base de trèfle blanc et de trèfle souterrain (voir photos). Après la récolte de colza, si on a obtenu un beau tapis de trèfle, différentes options sont possibles: affouragement, pâture, semis direct ou en bandes fraisées de la culture suivante, etc. C'est tout un domaine d'activités nouveau pour moi, dont je n'ai pas encore exploré toutes les possibilités.
En 2015, sur une partie du trèfle blanc en place depuis l'automne 2013 dans le colza, j'ai effectué un semis en bande fraisées de maïs. Le maïs a très bien levé, et le sol est resté propre. Puis est venue une période de sécheresse extrême, qui a fait complètement sécher le maïs. Sur la partie labourée, le maïs a mieux tenu le coup, même si le rendement a été faible.
Cette expérience confirme que la culture sur bandes fraisées n'est pas adaptée aux régions à déficit hydrique fréquent.

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Mes pratiques agricoles en 2016

De 2012 à aujourd'hui, j'ai fait beaucoup d'essais différents, je me suis intéressé à différentes techniques et approches. J'ai voulu essentiellement miser sur le travail réduit du sol, voire même le semis direct. Mais mes déchaumages superficiels m'ont aussi parfois créé des semelles dans le sol. Et les années humides ne m'ont pas facilité la tache.
Depuis 2014, je suis revenu à davantage d'interventions sous forme de labour classique (à 20-25 cm de profondeur). Pour certaines cultures, comme la féverole-avoine, le travail réduit et superficiel convient bien. Pour d'autres cultures, comme le colza, le labour classique reste en moyenne des années une bonne option (malgré les expériences positives faites avec le travail réduit en 2012: voir plus haut), afin de favoriser un enracinement rapide du colza après la levée. Il faut donc être souple dans sa tête et choisir la technique adaptée à chaque situation. C'est plus exigeant que de se focaliser sur une seule option (comme par exemple le semis direct) mais c'est mieux pour le long terme.
Il me reste encore à mieux identifier des successions de cultures qui marchent bien sur notre ferme. Concernant les machines, je n'en achète pas beaucoup, je laisse les CUMA (coopératives de machines) le faire. Grâce à cela, la palette de machine que je peux utiliser s'est bien diversifiée. Cela peut contribuer grandement à la réussite de mes cultures en recourant à des interventions superficielles. Enfin il faut que la communauté des agriculteurs qui teste l'agriculture de conservation en conditions bio continue à échanger intensivement entre elle les savoirs-faire et les réussites; et la vulgarisation agricole peut aider à formuler des aides à la décision.

 

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Dernière mise à jour de cette page: 10.10.2012

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