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La Punaise à pattes rousses (Pentatoma rufipes L)

 

Fabian Cahenzli et Claudia Daniel, FiBL

Morphologie

Les punaises à pattes rousses adultes ont un corps d’une longueur de 12 à 15 millimètres. Elles sont de couleur brune à brun-foncé ou bronze. Leur écusson (scutellum) est orange brillant et les coins latéraux du pronotum ressortent fortement. La couleur des pattes, qui lui donne son nom, et du premier segment des antennes, est orange à rouge-brun. Le bord de l’abdomen a un dessin noir-jaune. Les nymphes sont d’un gris foncé, la couleur des stades plus avancés est plus claire. La taille des nymphes L2 n’est que de trois millimètres et on ne les remarque souvent pas. Les nymphes L5 ressemblent aux nymphes de la punaise marbrée. Les pontes formées d’œufs blanchâtres sont collées aux feuilles comme ceux de la punaise marbrée, mais, avec seulement 14 œufs en moyenne, les pontes sont plus petites.

Occurrences

Mis à part en Amérique du Nord, la punaise à pattes rousses est largement répandue dans l’hémisphère Nord et vit habituellement sur des arbres forestiers. Elle produit une génération par année. Chez cette punaise, c’est étrangement la nymphe L2 qui hiverne dans les cachettes qu’elles trouvent dans l’écorce d’arbres fruitiers ou forestiers. Quand les températures augmentent, encore avant la floraison des poiriers, les punaises s’activent et causent des premiers dégâts par succion. Les punaises peuvent être présentes toute l’année dans des vergers. On ne sait pas encore à quel point la présence d’arbres forestiers dans les alentours favorise la présence de la punaise à pattes rousse dans les cultures.

Cultures touchées, dégâts

Bien qu’une augmentation de la présence de la punaise à pattes rousses et des dégâts qu’elle occasionne ait déjà été observée par le passé dans des vergers fruitiers, une nouvelle recrudescence a été constatée depuis ces dix dernières années. Les poires et les pommes sont les cultures les plus touchées. Mais cette punaise provoque aussi des dégâts dans les cultures de cerises et de pêches. Elle est également observée dans des buissons de noisetier et sur des épis de céréales. Leurs pièces buccales leur permettent de piquer et de sucer, ce qui provoque des déformations des fruits. Il a en outre pu être démontré, en conditions de laboratoire, que les punaises peuvent transférer les bactéries du feu bactérien d’un poirier à un autre et que ce pathogène parvient à survivre jusqu’à 66 heures sur les punaises.

Monitoring

Contrairement à la punaise marbrée, il n’existe pour l’heure pas de phéromone spécifique qui permette le monitoring de la punaise à pattes rousses. Aucun rapport n’a mentionné jusqu’à présent que les phéromones d’agrégation qui sont utilisés pour la punaise marbrée soient également efficaces pour la punaise à pattes rousses. Une étude faite avec deux phéromones, des pousses fraîches de poiriers et des punaises à pattes rousses vivantes n’a pas réussi à démonter d’effet appétant. Il ne reste ainsi que les contrôles visuels et le frappage pour le monitoring pour sa détection. Des pièges lumineux semblent être une autre possibilité, entre autres avec des lampes à vapeur de sodium mais pas avec des lampes à lumière de courte fréquence.

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Lutte

Jusqu’à présent, la punaise à pattes rousses a probablement été tenue en échec par l’utilisation d’insecticides à large spectre contre les principaux ravageurs des arbres fruitiers. L’utilisation ciblée et réduite de produits phytosanitaires spécifiques ménage les organismes non ciblés mais peut conduire à une augmentation des dégâts causés par des ravageurs secondaires tels que la punaise à pattes rousses.

Techniques culturales

Il n’y a pour l’heure aucune stratégie de lutte qui a fait ses preuves contre la punaise à pattes rousses. Du fait qu’elle n’hiverne pas uniquement en forêt mais aussi dans les vergers, l’installation de filets tout autour des cultures n’est pas appropriée. On ne sait pas dans quelle mesure un environnement avec des arbres forestiers favorise la présence des punaises à pattes rousses dans les cultures.

Antagonistes naturels

Les antagonistes naturels ne sont que peu connus. Il n’existe actuellement pas d’auxiliaire qu’on pourrait utiliser pour un lâcher massif. De grandes quantités de punaises à pattes rousses ont été retrouvées dans les excréments d'une chauve-souris, la sérotine commune (Eptesicus serotinus SCHREBER). Les chauves-souris n’attrapent naturellement que des punaises adultes et elles ne sont pas présentes dans toute la Suisse. Bien que cela ne réduise pas les stades de nymphes qui s’alimentent dans les cultures avant et après la floraison, l’encouragement des chauves-souris dans des vergers contribuerait aussi à lutter contre d’autres ravageurs comme le carpocapse des pommes.

La mouche Phasia hemiptera F (diptères: Tachinidés) parasite les punaises à pattes rousses adultes. La guêpe samouraï asiatique, introduite avec la punaise marbrée, parasite quant à elle les œufs des deux espèces. Mais le parasitage est moins efficace dans les œufs de la punaise à pattes rousses que dans ceux de la punaise marbrée. Aussi bien les guêpes que les mouches parasitoïdes ont besoin de pollen et de nectar au stade adulte. C’est pourquoi les bandes fleuries sont probablement une bonne méthode pour favoriser les antagonistes naturels de la punaise à pattes rousses.

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Insecticides autorisés en bio

Pour l’heure, aucun insecticide n’est autorisé pour la lutte directe contre la punaise à pattes rousses en agriculture biologique (état OFAG au 24.03.2020). Les études sur l’efficacité des insecticides autorisés en bio contre la punaise à pattes rousses sont d’ailleurs malheureusement rares.

Insecticides autorisés en bio testés contre la punaise à pattes rousses

Références (165.6 KB)

 

Matière active

Utilisation

Effet

Référence

Azadirachtin (huile de neem) Laboratoire, nymphes L2 Pas d’effet (98)
Huile minérale Laboratoire, nymphes L2 Pas d’effet (98)
Pyrèthre (chrysanthème et grande camomille) Champ Efficacité partielle, basse ou variable lors de différentes périodes de traitements (vers la floraison et après la récolte) (99-101)
Spinosad (matière active produite par des bactéries) Laboratoire, nymphes L2; champ Bonne efficacité en laboratoire sur les nymphes L2; efficacité partielle au champ, meilleur effet du traitement après la floraison qu’avant. (98, 101, 102)

Pour en savoir plus

Les punaises nuisibles (rubrique Arboriculture: ravageurs)
Arboriculture: ravageurs (rubrique)

 

Dernière mise à jour de cette page: 01.06.2020

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