L'offre de porcs à l'engrais bio passe rapidement du trop au trop peu et vice-versa. Mais la tendance générale de la demande est à l'augmentation. Il y a donc régulièrement des opportunités pour une reconversion au bio de producteurs de porcs.
Marché et acheteurs
Ces quatre dernières années, les prix des porcs bio se sont maintenus à un niveau stable et très élevé. La demande a été supérieure à l'offre. L'augmentation de la production n'a pas été suffisante pour suivre la demande des grands distributeurs. Bio Suisse a donc cherché de nouveaux producteurs et les conseillers bio ont encadré les agriculteurs intéressés. Cela a porté ses fruits. Au début de 2011, il y eut des reconversions au bio de producteurs porcins, en particulier quelques gros éleveurs et quelques engraisseurs. Parallèlement, Coop s'est retiré de la production sous contrat avec le Bio Pool AG. Coop établit dorénavant ses contrats d'achat directement avec les marchands de bétail. Autre nouveauté, Coop achète au prix bio des porcs à l'engrais produits durant la reconversion au bio. A l'heure actuelle, il est conseillé de produire sous contrat. Coop a des contrats d'achat clairs avec ses quatre marchands de bétail (à savoir Anicom, ASF, Viegut et Sutter) ainsi que des engagements d'achats fixes.
Les acteurs suivent avec une attention soutenue de quelle manière va évoluer le marché et les prix. A l'heure actuelle il n'est pas possible de dire s'il y a déjà trop de porcs bio sur le marché. Il sera plus facile de le savoir à la fin de l'été ou en automne 2011. Pour les années à venir, on peut s'attendre à une augmentation régulière de l'offre, ce qui offrira des opportunités à de nouveaux producteurs.
Grandes cultures et porcs en plein-air vont bien ensemble
Les grandes cultures bio se vendent bien sur le marché. Sur les exploitations sans bétail, il n'est pas toujours facile d'approvisionner suffisamment les cultures en éléments nutritifs : la production porcine peut contribuer à parer ce manque. Il est intéressant d'élever les porcs en plein-air. Ce mode de garde est possible aussi bien pour les truies d'élevage que pour les porcs à l'engrais ; il est intéressant particulièrement sur les sols légers en conditions de faibles précipitations ; ses coûts de production sont faibles. Il doit être géré de manière rigoureuse afin que les animaux soient en bonne santé et que le sol ne subisse pas de dégradations. Les porcs sont gardés sur les prairies temporaires. Si le fourrage produit par les mélanges graminées-légumineuses est bien consommé, p. ex. grâce au pâturage rationné, la garde en plein air permet d'économiser jusqu'à 25 % des concentrés nécessaires pour les truies portantes.
Porcheries en dur
Lors de la garde de porcs dans des porcheries fixes, il faut disposer de bâtiments fonctionnels et bien gérer le troupeau si l'on veut réussir. Mais ce n'est pas forcément la porcherie la plus chère qui est la meilleure, et les entreprises qui vendent des porcheries ne sont pas forcément les meilleures conseillères. Par exemple, le bois est un matériau de construction exceptionnel, car il est bon marché et naturel. Il est vrai qu'une étable en matériaux synthétiques est facile à nettoyer ; mais si on utilise du bois, les substances contenues dans le bois exercent un effet naturel de réduction des germes, ce qui compense l'avantage des matériaux synthétiques. En plus, le bois respire et améliore le climat d'étable. Les planches rongées par les animaux peuvent être remplacées facilement et les truies allaitantes bien nourries ont rarement tendance à ronger les planches. Les étables conçues de manière optimale fonctionnent sans systèmes d'aération artificielle, elles garantissent la santé des animaux, elles ne demandent pas de temps de travail excessif.
Pour en savoir plus:
Porcs (rubrique marché)