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Semis de prairies fourragères, les clés de la réussite

Nouvelle  | 

Les moissons avancent et certaines parcelles seront refermées pour 3 ans avec des prairies temporaires. Les besoins en fourrages grossiers qualité bourgeon augmenteront en 2022. L’approvisionnement va dépendre de la réussite des prochains semis et de la qualité des herbages.

Luzerne type fine de la variété Catera semée mi-août avec une bonne levée (photo: FiBL, Nathaniel Schmid)

Produire suffisamment de fourrage grossiers pour les élevages de ruminants bio bourgeon dépend de la bonne mise en place des prairies temporaires, du choix d’un mélange adapté, du maintien d’un bon équilibre entre graminées et légumineuses, et de l’élimination des plantes indésirables. Si les mélanges adaptés aux différentes conditions pédoclimatiques ne manquent pas, l’utilisation finale du fourrage conditionne aussi le bon choix. Et finalement tout cela dépend des conditions climatiques de l’année. En bio, la prairie est également nécessaire pour créer une rupture permettent le contrôle de la prolifération de plantes problématiques, pour régénérer la matière organique (carbone) et enrichir le sol en azote grâce à des mélange riches en légumineuses.

Période de semis
Dans bien des cas, les prairies de courtes durées comme les mélanges 100 et 200 sont mises en place toute de suite après les récoltes de céréales, comme des couverts végétaux. Cet itinéraire permet de profiter de l’humidité du sol encore présente, à condition de ne pas travailler intensivement le sol et se trouver en situation pas trop aride. Ce sont des mélanges de Raygrass et de trèfles à croissance très rapide. Ces espèces permettent 1 à 2 utilisations en automne et une au printemps. Elles sont bien adaptées à l’affouragement en vert et à l’ensilage. Si le choix se porte plutôt sur une prairie de 3 ans avec des mélanges 300 et 400, à croissance plus lente, la tendance est d’éviter le manque d’eau du milieu de l’été en visant un semis de mi-août à début septembre dès le retour de conditions plus fraîches. A la fin de l’été, les indésirables typiques de la saison chaude (mai à août) ont moins tendance à concurrencer la levée des graminées et légumineuses fourragères. Afin d’assurer le bon hivernage de la jeune prairie, la date de semis doit permettre aux graminées d’atteindre le stade de 4  feuilles des graminées et de 2 à 3 feuilles trifoliées des légumineuses avant les premiers gels. Cet objectif est également valable après une coupe de nettoyage. Une prairie bien en place en automne assure également une excellente couverture du sol pour l’hiver.

Préparation du sol et fumure
Le labour n’est pas conseillé pour le semis des couverts derrière la batteuse. Le semis simplifié avec un léger grattage en surface permet de préparer les 2 cm de terre nécessaire au placement des petites graines, surtout en conditions sèches. Pour les prairies « longue durée » semée à partir de mi-août, il s’agit de veiller à la présence de plantes indésirables après moisson. Si la date le permet encore, un à deux faux-semis permettent d’éliminer la flore problématique et de faire germer une partie du stock grainier superficiel. Si les conditions d’humidité du sol ou météorologiques sont favorables, un mini-labour à maximum 12 cm ou le passage d’une charrue déchaumeuse donnent les meilleurs résultats de levée. Ce procédé permet également d’aplanir la parcelle et de faciliter les travaux de fauche et de récolte. Un épandage de fumier ou de lisier avant le dernier travail du sol ou le semis favorise l’approvisionnement en éléments nutritifs de la jeune prairie et donc une rapide couverture du sol.

Semis
Après moisson et en conditions sèches, le semis en ligne est privilégié pour placer la graine en conditions optimales, obtenues en réduisant la pression des socs pour ne pas descendre en dessous des 2 cm. Le semis à la volée est plus approprié aux conditions plus humides et pour les prairies de longues durée. Cette méthode permet de couvrir le sol de manière plus homogène et plus rapide tout en favorisant la germination des graines très fines comme le pâturin. Si un léger hersage favorise la levée des graminées, le passage d’un rouleau suffisamment lourd reste impératif en cas de sol grumeleux et sec, afin de favoriser l’humidité autour des graines.

Choix des mélanges
Pour le choix des mélanges, il est impératif de respecter les conditions pédoclimatique de sa ferme. Toutefois, ce choix détermine aussi les orientations d’utilisation de la prairie : affouragement en vert, fauche, fauche-pâture ou même herbe fertilisante. Si les besoins en fourrages équilibrées augmentent pour répondre aux nouvelles directives d’affouragement des ruminants 2022, les mélanges à forte proportion de légumineuses (trèfle violet et luzerne) sont aussi appréciés par les séchoirs pour la fabrication de bouchons d’herbe. En général, les éleveurs connaissent leurs besoins et sèment les mélanges qui leur permettent d’équilibrer leur ration d’hiver. La fiche technique 9.2.1 2017-2020 sur les prairies temporaires et les mélanges standards de l’ADCF est un outil décisionnel très complet pour choisir le mélange le plus approprié à ses besoins et ses conditions. En conditions plutôt séchardes, certaines plantes comme la luzerne, le lotier corniculé, le plantain, la chicorée et le sainfoin peuvent venir compléter les mélanges standards et ainsi maintenir un bon niveau nutritif durant la saison de pâture.

Ferme sans bétail
Les fermes sans ou avec peu de bétail désirant produire des fourrage de qualité et en adéquation avec le besoin du marché régional, sont invités à se renseigner des besoins effectifs auprès des éleveurs de vaches laitières, de vaches allaitantes, brebis et chèvres. Il vaut vraiment la peine d’être à l’écoute des différentes filières, car les approches alimentaires diffèrent en fonction des espèces animales. Le marché en fourrages de qualité est demandeur. Les prix indicatifs des fourrages grossiers bio proposés en 2020 ont permis d’envisager des revenus comparables à de bonnes céréales fourragères. Toutefois, les soins apportés aux prairies temporaires et la qualité produite n’ont pas de prix. La bourse bio (Biomondo.ch) est une bonne source d’inspiration pour diriger ses choix selon les qualités recherchées. Un contact préalable avec de potentiels acheteurs de fourrages permet de s’accorder sur les mélanges à semer et les quantités nécessaires. Un rapprochement plaine-montagne est aussi nécessaire pour fournir aux élevages laitiers suffisamment de fourrages grossiers de qualité.

Nathaniel Schmid, Antenne romande du FiBL

Source: Article paru dans l'Agri Hebdo du 25 juin 2021

 

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Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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