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Maîtriser le rumex: des agriculteurs ayant récemment passé au bio témoignent

Nouvelle  | 

Quelques praticiens ayant effectué une reconversion au bio durant les 10 dernières années donnent leur avis et rappellent quelques points importants à ne pas oublier pour maîtriser les rumex en conditions bio.

Soyons honnêtes, on ne peut pas cacher que le rumex peut être une source importante de souci en bio. Mais il ne faut pas surestimer ce problème et en avoir peur d’emblée. Pour six des huit agriculteurs bio interrogés, situés aussi bien en plaine qu’en région purement herbagère d’altitude, le rumex est stable, il n’est pas plus problématique qu’avant la reconversion au bio. « Si on avait peu de problèmes de rumex avant la reconversion, il n’y pas de raison pour que cela change à l’avenir ». Chez le 7ème agriculteur, les rumex ont tendance à augmenter mais la situation est « sous contrôle ». Chez le 8ème agriculteur, les rumex sont en augmentation marquée mais seulement sur quelques parcelles. Bien sûr, le nombre d’agriculteurs bio interrogés est trop faible pour tirer de leurs affirmations une statistique scientifique, mais ces affirmations sont une source de réflexion bienvenue.

Techniques utilisées
La plupart des agriculteurs consultés évacuent les hampes florales du rumex entre les foins et les regains ou avant les foins. Dans les pâturages, les producteurs recourent davantage qu’avant aux bonnes pratiques agricoles pouvant contribuer à prévenir la multiplication des rumex. En voici des exemples : par temps humide, diminuer le temps de pâture, déplacer régulièrement les entrées de parc, les râteliers mobiles et les abreuvoirs ; introduire la pâture sur gazon court ; effectuer des sursemis ; composter le fumier, épandre du lisier bien brassé et dilué, mieux répartir les engrais de ferme sur les différentes surfaces. Mais il n’y a pas de règle générale, chaque producteur a une situation particulière. Ainsi, certains producteurs constatent qu’il n’y a pas davantage de rumex dans les entrées de parc qu’ailleurs, ils n’ont donc pas besoin de déplacer régulièrement ces entrées. Enfin certains producteurs brûlent les restes de crèche.

Dans les exploitations de polyculture et d’élevage, il semble y avoir des problèmes de rumex surtout sur les terres assolées et moins sur les prairies naturelles. Avant les moissons, toutes les hampes florales de rumex sont systématiquement évacuées. Après les moissons, le déchaumage avec des machines à dents ou à pattes d’oie sert à sortir les racines de rumex et les dessécher. Lors d’un semis de prairie temporaire en été après les moissons, il peut y avoir une germination très importante de rumex, parfois problématique, mais il arrive aussi que le mélange semé avec une plante de couverture (trèfle Tabor…) ait un pouvoir étouffant assez marqué. Certains bio sèment la prairie temporaire au printemps dans les céréales en croissance pour éviter ces problèmes.

Temps utilisé pour la lutte manuelle
Pour l’évacuation des hampes et l’arrachage des rumex en situation normale, le temps de travail est très variable, de quatre à cinq heures par hectare à rien du tout. Certains producteurs prennent au total deux ou trois jours en été et en automne pour arracher les rumex ; ils le font à deux ou trois, c’est plus sympa. En passant au bio, un producteur a arrêté de faire des traitements pour des tiers ; il utilise ce temps pour le contrôle manuel des rumex. Un agriculteur conclut ainsi : « j'ai moins peur des rumex qu'avant. J'ai une approche plus globale du problème. J'ai parfois eu des pépins avec les rumex, mais je suis toujours arrivé à les rattraper. Les rumex ne sont pas un problème aussi grand que ce qu'on pense souvent. Il ne faut pas surestimer le problème mais apprendre à le gérer calmement. »

Le rumex alimente les conversations!
Comme les chardons et bien d’autres choses, le rumex fait partie des choses qui sont commentées le soir au coin du feu. « Lors du passage au bio, mes collègues m'ont dit qu'ils viendraient voir si j'avais des lampés quand ils piqueniqueraient dans les parages. Cela a titillé mon égo. J'ai donc fait très attention et cela ne m’a pas trop mal réussi». « Un bio doit faire de grands efforts pour garder ses champs propres, pour montrer une bonne image du bio. Cela contribue au maintien de bonnes relations entre tous les paysans. Le lampé est la carte de visite de l'exploitation. »

Pour en savoir davantage
Consultez les fiches techniques bio 3.3.61 à 3.3.70 d’AGRIDEA. Description des stratégies de lutte en conditions de pression normale des rumex mais aussi sur des surfaces infestées (cures antirumex):
Commande du classeur Agriculture biologique d'AGRIDEA

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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