Les altises ont fortement attaqué le lin

Ces derniers jours, différents producteurs ont signalé la présence d’altises sur le lin. Il y a des cultures qui sont perdues et donc des surfaces qui doivent être réensemencées avec autre chose. La neige de février et la météo de ce printemps ne semblent pas avoir empêché ces insectes de se propager.

Les producteurs sont invités à aller observer leur lin de manière précise. Il se peut que les altises mangent toutes les jeunes feuilles et ne laissent que les tiges

Images d'altises et de dégâts d'altises sur le lin (sites internet externes)

Il y a maintenant deux questions à se poser.

1. Que peut-on faire contre les altises?

En cas de graves dommages et pour les semis précoces, le lin ne peut plus être sauvé. Si le lin a été semé tard et qu’il semble encore être suffisamment vigoureux, la poudre de roche pourrait avoir un certain effet contre les altises. Mais les expériences récentes ne sont pas clairement convaincantes. En outre, l‘application doit être déclarée comme ‘engrais foliaire’ parce que les insecticides ne sont pas admis dans le lin bio.

La poudre de roche peut être appliquée avec un pulvérisateur, de préférence avec un agent mouillant.  L'avantage de la pulvérisation est qu'elle peut être faite avec n'importe quel pulvérisateur et que seulement environ 30 kg par ha de poudre de roche est nécessaire. On peut l’appliquer aussi avec un épandeur à engrais, mais seulement avec les anciens modèles ou avec les modèles à tube oscillant. Mais avec un épandeur à engrais, on a besoin de 10 fois la quantité nécessaire pour l'épandage au pulvérisateur, et il y a un énorme nuage de poussière. Pour les petites surfaces, on peut effectuer un épandage manuel.

Concernant l'application de poudre de roche, voir la page

Le méligèthe du colza: régulation avec la poudre de roche (Rubrique "Colza" de ce site internet)

2. Que peut-on encore semer s'il ne vaut plus la peine de laisser le lin?

Si le lin a été endommagé dans une forte proportion et sur la plus grande partie de la parcelle, il ne reste que la destruction de la culture et la mise en place d'une autre culture:

• Les céréale de printemps
  C'est trop tard, de même que pour le tournesol
• Le millet alimentaire
  Le millet serait une bonne culture pour les semis tardifs. Toutefois, l'intérêt pour cette culture est très élevé et les possibilités de commercialisation sont pour le moment limitées. Pour ces raisons, la Biofarm ne peut pas prendre de nouvelle surfaces sous contrat pour le moment. Il en va de même pour le sarrasin.
• Le soja
  Le soja est commercialisé à travers le Moulin Rytz. Il serait encore possible d’en cultiver, mais il n'y a pas plus de semences de la variété Aveline, qui est la variétéla plus adaptée aux sites climatiquement moins favorables. A la place d’Aveline, le Moulin Rytz a peut-être encore de la semence de la variété Gallec à disposition, qui convient très bien même pour les sites les moins favorables au soja.
  Le soja peut aussi être cultivé en culture associée avec la caméline, qui est également très recherchée.
• Le maïs ou les cultures dérobées
  Sinon, il reste la possibilité de semer du ma!is, des cultures dérobées ou des engrais verts
• Bandes fleuries
  Le semis devrait avoir lieu avant le 15 mai. Pour le droit à la contribution, la culture doit rester en place au moins 100 jours. Les différentes surfaces ne doivent pas dépasser 50 ares. La contribution s’élève à 2500 francs par hectare. Les détails se trouvent dans le document téléchargeable ci-dessous intitulé « Bandes fleuries pour les pollinisateurs et les autres organismes utiles ». La modification de la modification de l’utilisation de cette surface doit être annoncée au Service de l’agriculture. Il faut en plus vérifier si les frais de semences pourraient être pris en charge dans le cadre d’un projet de qualité du paysage ou de mise en réseau par exemple.

Faites part de vos expériences avec le lin à Hans-Georg Kessler, de la Biofarm (voir encadré à à droite), qui les répercutera auprès de tous les producteurs concernés. 

Cultiver du lin de printemps ou du lin d'automne?

La plus grande partie du lin semé est du lin de printemps. Mais le lin de printemps a été attaqué par les altises dans certains champs, ce fut d'ailleurs déjà partiellement le cas l'année passée. Pour un certain nombre d'exploitations, le lin d'automne serait une alternative à laquelle il faut bien réfléchir. Quelles sont les espèces d'altises qui attaquent le lin? Quels sont les liens entre l'apparition d'altises sur le lin, l'interdiction des néocotinoïdes et/ou l'utilisation de crucifères (la moutarde par ex) en tant qu'engrais verts? On ne sait pratiquement rien sur ces questions. Il y a donc beaucoup de facteurs qui peuvent jouer un rôle.

Le lin est encore et toujours très demandé sur le marché

La Biofarm cherche des producteurs supplémentaires. En 2015, il y a 55 hectares en culture, c'est bien plus que toutes les années précdentes. Le lin est très apprécié pour la qualité de son huile mais aussi en tant que graines en petits sachets.

Pour en savoir davantage

Recommandations culturales pour le lin (Rubrique Grandes cultures sur ce site internet, puis cliquer sur Autres cultures)

Biofarm (Site internet de la Biofarm)

Mühle Rytz (Site internet du Moulin Rytz)

Bandes fleuries pour les pollinisateurs et les autres organismes utiles  (Site internet d'AGRIDEA)

HGK, CD, MC, RS