Le 27 mars dernier, les membres de la plus importante coopérative romande active dans la commercialisation de produits agricoles bio ont dressé le bilan commercial 2014 des branches de production et pris des engagements pour l’année 2015.
Lait de centrale
PROGANA BioRomandie a 30 millions de litres de lait de centrale sous sa gestion – soit près de 12% du marché Suisse. Grâce aux bons contacts entretenus avec les transformateurs (Cremo, Milco et LRG), de nouvelles quantités de lait de centrale ont pu être commercialisées en qualité bio. Cyril De Poret se réjouit que le travail de lobbyisme entrepris par la Coopérative ait permis de maintenir les prix du lait de centrale à un niveau correct, soit environ 78centimes par litre, ce qui est supérieur aux prix obtenus en Suisse alémanique.
De plus, PROGANA BioRomandie contribue à hauteur de 25’000 francs au marketing générique du lait labellisé Bio Suisse. Ce montant est destiné à la promotion indigène du lait et des produits laitiers bio.
Gruyère AOP Bio
Fabien Thubert – membre de la Commission Gruyère AOP Bio – s’inquiète de l’état des stocks du produit fromagé phare à fin 2014. L’augmentation des droits de production octroyés en 2013 correspond au stock de fromage en cave à fin 2014, soit 100 tonnes sur une production totale de 1100 tonnes. Forte de cette situation, l’Interprofession du Gruyère a imposé une restriction de production de 5% pour le lait bio transformé en Gruyère AOP.
Céréales panifiables
André Chevalier, des Moulins Chevalier SA à Cuarnens, l’un des deux centres collecteurs et minoteries collaborant avec PROGANA BioRomandie, se réjouit de l’écoulement de plus de 100 tonnes de blé destiné à la production du Pain du Château, commercialisé par les magasins Coop de Suisse romande, qui représente l’un des fleurons des produits de PROGANA BioRomandie. Mais il relevève aussi que 10% de la récolte de blé panifiable a été germée en 2014 et donc déclassée. Mais M. Chevalier
Peter Rytz, du Moulin Rytz SA – l’autre centre collecteur et minoteries partenaires de PROGANA BioRomandie - a présenté quant à lui un aperçu du marché céréalier bio helvétique. Il relève que même si la production est en augmentation (près de 13'000 tonnes) le taux d’auto-approvisionnement demeure faible puisque compris entre 9 et 65% selon les espèces.
Soja
Le Moulin Rytz, le FiBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) et PROGANA BioRomandie sont les pionniers de la culture du soja bio en Suisse. La production a passé de 73 tonnes en 2010 à 249 tonnes en 2014. La demande devrait avoisiner les 400 tonnes en 2016. Le prix à la production, soit 223.50 francs/100kg, est une des raisons principales du développement de cette culture en Romandie. Maurice Clerc – collaborateur de l’antenne romande du FIBL et très actif dans le développement de la culture du soja en Romandie – mentionne également l’aspect positif du soja en tant que précédent cultural. Cette culture est techniquement très exigeante, en particulier elle nécessite un désherbage de qualité. Les essais de culture associée du soja effectués par le FiBL et Progana BioRomandie depuis quelques années commencent à donner des résultats prometteurs; la culture associée devrait permettre une maîtrise facilitée de l'enherbement du soja. Les résultats ainsi que d'autres informations techniques sont régulièrement communiqués aux producteurs.
Projets en 2015
Olivier Duc, gérant de PROGANA BioRomandie, présente les objectifs 2015 de la Coopérative. Deux segments vont ainsi occuper ses activités.
Le segment du lait de centrale et celui du fromage vont faire l’objet d’un suivi tout particulier. PROGANA BioRomandie va ainsi mener des actions de promotion, afin de maintenir voire de développer les parts de marché des produits laitiers et fromagers bio en Suisse. Olivier Duc estime qu’au regard du nombre d’exploitants en reconversion produisant du lait de centrale dans le secteur de PROGANA BioRomandie, des efforts doivent être consentis afin d’être en mesure de commercialiser ces productions supplémentaires en qualité bio. En outre, le renchérissement du franc suisse et la possible ouverture de la ligne blanche sont des écueils pouvant déstabiliser le marché. En partenariat avec les entreprises de transformation, Olivier Duc espère également pouvoir développer de nouveaux produits laitiers bio.
Du côté des céréales, le gérant va travailler sur deux axes. Répondant à un mandat de l’Etat de Vaud, PROGANA BioRomandie souhaite renforcer la filière céréalière bio vaudoise. La coopérative ambitionne de pouvoir commercialiser d’ici à 2016 un pain 100% vaudois.
En outre, un groupe d’intérêt des céréales anciennes a été mis sur pied. Son objectif est de mettre ou remettre au goût du jour d’anciennes variétés ou espèces céréalières afin de répondre notamment à une nouvelle demande du marché pour des produits céréaliers hypoallergéniques. Ce groupe de travail multi-professionnel (agriculteurs, chercheurs, vulgarisateurs, transformateurs ou représentants du commerce) est ouvert à tous les intéressés.
En conclusion, Christina De Raad Iseli, présidente de PROGANA BioRomandie, s’est réjouie du soutien des cantons de Vaud et de Fribourg à la coopérative. Il s’agit là, selon elle, d’une belle preuve de confiance du travail essentiel que fournit PROGANA BioRomandie. L’augmentation du nombre de ses membres (+3 en 2014) et les collaborations avec AGRIDEA, le FiBL, Agroscope ou la COOP démontrent bien le rôle central que joue et veut continuer à jouer PROGANA BioRomandie.
Pour en savoir davantage
Site internet de Progana BioRomandie (site internet externe)
ODU