À la mi-novembre 2008, une différence de prix de 1 franc a été fixée pour la première fois entre les vaches bio des classes de charnure T et A – une différence de prix encore plus élevée que dans le secteur conventionnel. Cette décision a été prise premièrement pour répondre à la situation actuelle où le marché se trouve inondé de vaches décharnées, mais aussi parce que les vaches de réforme de meilleure qualité sont nettement plus demandées. On sait par ailleurs que Bell, le principal acheteur de viande bio, ne paie pas de prime bio pour les vaches de classe de charnure X. C’est certes insatisfaisant – mais aussi révélateur. Quand on voit les prix pratiqués actuellement, cela vaut la peine d’engraisser une vache trop maigre – pour autant bien sûr qu’elle ait des chances d’améliorer sa charnure. Ce sera bien sûr surtout le cas pour des vaches assez jeunes de type laitier peu prononcé. On cherche des fermes d’engraissement pour s’en occuper!
À long terme il s’agit cependant plutôt de se demander si les fermes laitières biologiques misent sur les bons types de vaches laitières. Toutes celles qui orientent la sélection vers l’adaptation aux conditions locales et vers la longévité en tenant compte de la nécessité de se satisfaire d’une alimentation 100 % bio dès avril 2009 se rendront vite compte que les vaches très productives des types laitiers prononcés se sentent assez vite «à l’étroit» dans les fermes bio. Ces vaches trouveront-elles même encore des acheteurs? Cette question est justifiée au vu des turbulences qui secouent le marché du lait et qui ne manqueront pas de charger le marché des vaches de réforme. De même que sur le marché du porc bio les premières lueurs d’espoir d’amélioration de l’approvisionnement pointent à l’horizon, les vaches de bonne qualité bouchère devraient se vendre sans trop de problèmes. Car la fabrication des saucisses, salamis et autres charcuterie a besoin des deux – des porcs et des vaches.