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2500 ha de soja fourrager bio recherchés d’ici 2021

Nouvelle  | 

Le prix d'achat du soja alimentaire est actuellement de 220.00 Frs/dt contre 120.00 Frs/dt pour le soja fourrager. Pour Christian Rytz, le prix du soja fourrager devrait atteindre 150.00 Frs/dt pour rendre cette culture attractive et ainsi augmenter les surfaces produites.

Le désherbage est un point crucial pour la réussite du soja. (Photo: FiBL, Nathaniel Schmid)

Les décisions en matière d’affouragement des ruminants prises par Bio Suisse en 2018 vont indéniablement entrainer de nombreux changements. Pour répondre à la volonté d’autosuffisance protéique, une augmentation des surfaces cultivées de soja fourrager est essentielle.

Fourrages protéiques

Le choix de l’autosuffisance protéique pour les ruminants aura pour conséquence que la production indigène sera destinée à l’alimentation des ruminants alors que les besoins des non-ruminants seront couverts par les importations. Toutefois, ni ce transfert, ni la réduction de la part de concentrés dans la ration ne compenseront la nécessité d’accroître la production de protéines indigènes. Christian Rytz directeur général du moulin Rytz basé à Biberen estime qu’en 2022, le besoin annuel sera de 5500 tonnes de tourteau de soja pour les ruminants. Selon lui, pour atteindre cet objectif une production de 2500 ha supplémentaires de soja fourrager serait nécessaire. Cette surface est considérable au regard des 20’000 ha de terres ouvertes bio en Suisse. Si les surfaces actuelles ne sont que de 250 ha environ, majoritairement réservées pour la production alimentaire, elles n’en démontrent pas moins un savoir-faire local.

Depuis 2011, le soja alimentaire est en plein essor grâce à un projet financé par Coop et Bio Suisse et réunissant un large consortium formé de FiBL, Agroscope, DSP, Moulin Rytz, Progana et Bio Suisse. Plusieurs essais mis en place chez des agriculteurs ont permis de définir les techniques de cultures les plus adaptées. Les résultats sont rassemblés sur www.bioactualites.ch > cultures > grandes cultures > légumineuses à graines. Ce savoir-faire acquis par les producteurs actuels de soja alimentaire pourra être pleinement valorisé pour répondre aux besoins de produire du soja fourrager d’ici 2022. Le choix variétal et les techniques culturales sont analogues, voire plus souples par rapport à la qualité de la récolte. Ces éléments techniques seront encore à préciser dans les futurs contrats de production.

Marge brute du soja

Le prix d'achat du soja alimentaire est actuellement de 220.00 Frs/dt contre 120.00 Frs/dt pour le soja fourrager. Pour Christian Rytz, le prix du soja fourrager devrait atteindre 150.00 Frs/dt pour rendre cette culture attractive et ainsi augmenter les surfaces produites. Malgré une forte différence de prix entre le soja fourrager et le soja alimentaire, il faut noter que leurs marges brutes sont moins divergentes. Des simulations ont été faites par le FiBL et Agridea à l’aide d’un nouveau calculateur de marge brute pour le soja en ligne sur www.bioactualites.ch. En choisissant des variétés de soja fourrager plus productives que celles destinées à la production alimentaire et en réduisant les coûts de désherbage manuel, la marge brute du soja fourrager avec contributions atteint 4067 Frs/ha contre 4167 Frs/ha pour le soja alimentaire. Pour comparaison, la marge brute de la féverole est de 4314 Frs/ha. Ce calculateur permet à chacun de déterminer une marge brute en calculant les coûts de production du soja bio en fonction de son contexte et ses choix techniques.

Autres conséquences

De façon générale la production fourragère bio indigène sera renforcée pour compenser l’interdiction d’importer des fourrages. D’autres cultures comme le lupin ou la luzerne permettent de produire des concentrés protéiques afin de palier à l’importation de soja. Les développements de ces cultures seront d’autant plus rapides que certains marchés sont déjà proches de la saturation comme celui de l’avoine, l’orge et le triticale. A relever que les cultures protéagineuses comme le pois et la féverole ne sont pas suffisamment riches en protéines pour constituer de réelles alternatives au soja. La qualité de la production des prairies temporaires sera également un enjeu clé. Une augmentation du prix des aliments est aussi prévisible en raison de la différence de prix entre les produits importés et les produits indigènes. D’autre part, la réduction de la part de concentrés entrainera une baisse de la production laitière avec une adaptation nécessaire dans la gestion des troupeaux (performance cible, régime fourrager).

Règles d’affouragement

Pour rappel, en 2018, l’Assemblée des délégués de Bio Suisse a adopté deux changements des règles d’affouragement des ruminants. A partir de 2022, la proportion maximale de concentrés sera abaissée de 10 à 5 pourcents et la totalité des fourrages devra provenir de culture Bourgeon suisse. Une étape intermédiaire à 90 pourcents de fourrages Bourgeon suisses est prévue à partir de 2020.

Marina Wendling, Nathaniel Schmid

 

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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