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Questions et réponses

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Est-ce que toutes les bêtes doivent être vaccinées aussi dans les fermes bio?
Oui: pour toutes les épizooties qui font l’objet de directives de l’État, les mêmes prescriptions sont valables pour toutes les fermes. Dans le cas de la maladie de la langue bleue, il ne s’agit pas seulement de protéger les animaux vaccinés eux-mêmes, mais de les empêcher d’être des sources d’infection pour les moucherons culicoïdes et donc pour les autres animaux. Les animaux non vaccinés peuvent donc représenter des réservoirs de virus dans lesquels les culicoïdes absorbent du sang infecté. Les troupeaux non vaccinés représentent donc des foyers infectieux qui peuvent faire capoter l’ensemble de la stratégie d’éradication, tant il est vrai que les vecteurs de la maladie, les moucherons culicoïdes, ne s’arrêtent ni aux frontières des domaines agricoles ni à celles des pays.
Il semble malheureusement qu’une campagne de vaccination généralisée soit la seule possibilité de se rendre maître de cette maladie qui est maintenant implantée chez nous. Toutes les méthodes visant à protéger les animaux avant qu’ils soient piqués par des culicoïdes – rentrer les bêtes, éviter les prairies humides – sont plutôt aléatoires et souvent impraticables.

La vaccination est-elle nocive pour les animaux?

Les vaccinations sont souvent une grande charge pour l’organisme. Des virus morts ou affaiblis sont injectés aux animaux avec une substance vectrice pour que le corps développe une réponse immunitaire (anticorps) contre le virus. Des vaccins inactivés (à base de virus morts) ou affaiblis (à base de virus affaiblis mais vivants) sont utilisés contre les sérotypes du virus de la maladie de la langue bleue que l’on trouve dans les pays méditerranéens. L’expérience a montré que ce sont surtout les vaccins affaiblis qui peuvent déclencher la maladie et avoir des effets secondaires importants comme p. ex. le déclenchement d’avortements. Seul le vaccin le plus sûr et dont on attend moins d'effets secondaires, donc celui à base de virus désactivé, est utilisé en Suisse. Même si les vaccinations et leurs suites font l’objet de discussions de fond justifiées, les risques d’effets secondaires que comporte cette vaccination sont, en l'état actuel des connaissances, bien plus faibles que ceux auxquels ils faut s'attendre si un troupeau non vacciné se trouve dans une zone où la maladie se déclare.

On ne sait par ailleurs pas encore si le virus peut hiverner dans les moucherons ou leurs larves. Si cela devait être le cas, cela influencera bien évidemment la durée de la campagne de vaccination. Il devrait être possible d'en savoir plus en capturant des moucherons et en analysant leur sang pour savoir s'ils sont porteurs du virus.

La vaccination n’est pas unique mais répétée chaque année. Est-il réellement justifié de vacciner chaque année tous les bovins du pays?
Comme pour toute intervention médicale, il ne faut pas faire de compromis si on veut obtenir une efficacité optimale. Si une région décide de prendre une telle mesure, elle ne pourra atteindre son objectif avec succès que si elle l’applique selon les principes médico-épidémiologiques qui, dans ce cas, prescrivent de répéter la vaccination suffisamment souvent sur tout le territoire. La répétition annuelle de la vaccination est ici nécessaire pour faire diminuer durablement le nombre d’animaux sains porteurs de virus pour ensuite revenir le plus vite possible à des conditions normales.

La vaccination est efficace contre le sérotype 8, mais 7 sérotypes différents sévissent déjà en Europe. Combien de vaccinations seront donc nécessaires si d’autres sérotypes apparaissent chez nous?
On différencie en Europe plusieurs épicentres de l’épizootie qui se distinguent tous les uns des autres par des combinaisons différentes d’insectes vecteurs (moucherons du genre Culicoïdes) et de types de virus et qui ne se chevauchent pas (ou pas encore) géographiquement. On peut schématiquement délimiter ces épicentres de la manière suivante: Péninsule ibérique, Italie, Sud-Est de l’Europe et Nord-Ouest de l’Europe. Seul le sérotype 8 sévit dans ce dernier, où on trouve les pays du Benelux et l’Allemagne comme foyer central, puis la France et l’Angleterre comme autres régions principales, et enfin la Suisse et d’autres pays comme zones d’émergence actuelles. Pour éviter que les régions se rejoignent et qu’augmente ainsi le risque de nouvelles combinaisons de virus, une vaccination généralisée a été ordonnée pour éviter une contamination générale.

Le coût de cette vaccination systématique est énorme. Comment pourra-t-on savoir si elle doit être répétée pendant des années s’il ne reste pas un seul animal non vacciné?
On ne peut pas savoir maintenant pendant combien de temps la campagne de vaccination devra être maintenue, mais, pour ce type de transmission où les animaux infectés sont des réservoirs de virus, il faut partir de l’idée que la stratégie de vaccination devra être poursuivie d’autant plus longtemps que la proportion d’animaux vaccinés est faible. En Italie, qui a fait il y a 6 ans des expériences analogues avec un autre type de virus, le chiffre de 80 % d’animaux vaccinés est ressorti comme nécessaire pour qu’un tel programme de vaccination puisse réussir. Une telle proportion exige une formidable discipline de vaccination dans toutes les fermes, et les dérogations à l’obligation de vacciner peuvent menacer le succès dans son ensemble.On ne sait par ailleurs pas encore si le virus peut hiverner dans les moucherons ou leurs larves. Si tel devait être le cas, cela influencerait aussi la durée de la campagne de vaccination. Les mesures de contrôle pourraient être basées sur des pièges à moucherons et sur des analyses du sang de certains animaux.

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Les vaccinations provoquent un certains nombre de pertes. Qui assumera le coût des éventuelles pertes dues à la vaccination des animaux d’éleveurs opposés à la vaccination contre la maladie de la langue bleue?
Les pertes dues aux vaccinations ne surviennent généralement qu’avec des vaccins à base de virus vivants. Dans ce cas il s’agit d’un virus désactivé, ce qui n'exclut toutefois pas totalement toute perte due à la vaccination. L’OVF considère actuellement que cette vaccination ne comporte aucun danger, donc il n’assumera aucune responsabilité.

Si un animal survit à l’infection, son immunisation persiste longtemps. La vaccination ne peut apparemment pas atteindre ce résultat puisqu’elle doit être répétée chaque année. Les pertes attendues pour les bovins sont-elles réellement assez grandes pour qu’une vaccination généralisée soit justifiée?

Cette affirmation se retrouve partout dans les publications vulgarisées, mais on ne sait en réalité pas encore combien de temps l’immunité persiste, et donc pas non plus quelle est sa «charge admissible». Certains éleveurs de moutons ont fait savoir que certaines de leurs bêtes avaient fait une rechute (plus faible que la maladie initiale) une année après avoir survécu à la maladie. Et c’est un fait que l’immunité conférée par les vaccins à base de virus désactivés ne «tient» généralement pas très longtemps.

Puis-je traiter les bêtes malades?
Il faut tout d’abord distinguer entre animaux malades et positifs. Les animaux positifs sont seulement porteurs du virus, tandis que ceux qui sont malades présentent les symptômes de l’épizootie. Ces derniers doivent être annoncés IMMÉDIATEMENT au vétérinaire, qui va ensuite déterminer les mesures à prendre avec le vétérinaire cantonal. Si les bêtes sont peu atteintes, il peut ordonner des traitements locaux pour soigner les blessures, des antibiotiques pour empêcher les surinfections bactériennes ou des analgésiques pour soulager les douleurs. Des expériences positives ont été faites avec des médicaments homéopathiques et phytothérapeutiques. L’important est de toujours faire appel au vétérinaire. Ne traiter aucun animal sans l’avis du vétérinaire!

La maladie de la langue bleue est-elle dangereuse pour l’homme?
Contrairement à d’autres épizooties (p. ex. la grippe aviaire), la maladie de la langue bleue n’est pas du tout dangereuse pour l’homme, car elle concerne exclusivement les ruminants.

Les aliments produits par des bêtes guéries peuvent-ils être consommés sans crainte?
La maladie de la langue bleue ne peut pas se transmettre à l’homme. Les animaux qui survivent développent une immunité comme dans d’autres infections virales. Les organes ne sont pas endommagés. Les bêtes qui ne meurent pas guérissent après deux à trois semaines, et après deux mois elles sont totalement exemptes du virus. Les produits de ces animaux peuvent être consommés sans appréhension, et le lait (sauf celui des bêtes en phase aiguë) peut être livré.

Comment faire pour aider les animaux malades à manger?
Il est important que les animaux se nourrissent malgré les inflammations buccales douloureuses dont ils souffrent. Pour les moutons, on recommande de donner, après les avoir ramollis, des pulpes séchées de betteraves sucrières, de l’avoine, du sucre de raisin ou des feuilles d’arbres. Le foin devrait être tendre et contenir peu de tiges dures. De l’eau fraîche doit toujours être à disposition. Il ne faut pas forcer les animaux à boire, parce que l’enflure peut dévier l’eau vers les voies respiratoires.

Quelles mesures faut-il prendre pour lutter contre les moucherons culicoïdes?
Vu que la multiplication des moucherons vecteurs est liée aux endroits humides, toutes les mesures d’assèchement des flaques et des eaux stagnantes dans la ferme sont judicieuses, mais leur utilité est relativisée par le fait que les moucherons sont transportés loin à la ronde par le vent et qu’ils peuvent donc toucher aussi des fermes qui n’ont que très peu de surfaces humides. 

La vaccination contre la maladie de la langue bleue menace-t-elle le statut de producteur NOP?
Il est vrai que les vaccins peuvent contenir des traces de substances antibiotiques provenant de leur mode de fabrication, mais, même pour les directives NOP, les vaccinations ne sont pas des traitements antibiotiques. Les vaccinations ne menacent donc pas le statut de producteur NOP.
(NOP= National Organic Program, l’«Ordonnance bio» des USA)

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Dernière mise à jour de cette page: 20.05.2010

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