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Portrait d’un vigneron en biodynamie

Au Domaine de la Maison Carrée, à Auvernier NE, Jean-Denis Perrochet décrit tout en nuance son parcours, ses observations et les résultats qu’il attend de la biodynamie. Après avoir effectué une reconversion à la biodynamie, des grands domaines viticoles de Bourgogne (comme le Romanée-Conti) ont fait parler d’eux jusqu’en Suisse Romande. Des professionnels d’ici se sont intéressés à cette démarche. Jean-Denis Perrochet est l’un d’eux.
Quinze ans de parcours
Dès 2001, avec des collègues, il est allé voir ce qui se passait en Bourgogne ; puis des Français sont venus ici, pour donner des cours et pour des échanges professionnels. Dès 2003, il commence les premiers essais sur quelques parcelles : compost, tisanes, préparations biodynamiques. Les années ont passé ; après avoir visité encore d’autres viticulteurs romands en biodynamie et lu quelques livres, Jean-Denis Perrochet a eu l’impression que la biodynamie était une voie qui lui était accessible, même à Neuchâtel avec son climat du pied du Jura. « Petit à petit, il y a beaucoup de choses qui nous ont confirmé dans la direction prise », affirme-t-il. Dès 2013, il passe l’entier de son domaine en biodynamie. Avec son fils de 28 ans, il travaille aujourd’hui environ 10.5 ha de vignes.
On a l’impression que…
C’est l’expression qui revient le plus souvent dans la bouche de Jean-Denis Perrochet. C’est une manière de dire que rien n’est sûr à 100 % étant donné la complexité du système, que rien n’est acquis définitivement et qu’il faut beaucoup observer et réfléchir pour avancer. C’est aussi une manière de ne pas dénigrer les pratiques culturales utilisées précédemment. « Auparavant, on ne désherbait pas en plein avec les herbicides, j’estime qu’on avait des sols déjà assez vivants, on leur accordait une grande attention. Toutefois, on a l’impression que le sol est maintenant moins « morceau » qu’avant, que les aggrégats sont un peu moins anguleux, plus grumeleux. Et l’abandon des herbicides nous a permis d’élargir encore la diversité botanique dans nos vignes».
Influence sur le végétal
« J’ai un peu de la peine à dire, mais on a l’impression que les vignes se calment, qu’elles sont plus en équilibre. Est-ce dû à l’abandon des traitements conventionnels ou à la biodynamie ? Avec la réduction des apports azotés, il faudra faire attention à ne pas perdre trop de vigueur. À long terme, est-ce que la vigne poussera plus tôt ou plus tard au printemps sous l’effet de nos pratiques ? C’est difficile de le dire, étant donné les conditions météorologiques très différentes d’une année à l’autre. La biodynamie a-t-elle une influence sur la maturité du raisin ? Mes vignes se défendent-elles mieux ou moins bien contre les maladies que celles de mes voisins ? Ces questions restent ouvertes pour moi. »
Influence sur la qualité du vin
« Nos vins semblent avoir plus de fraicheur, plus d’équilibre, plus d’identité qu’avant. Cette fraîcheur, cette minéralité, on la ressent particulièrement sur le pinot gris, qui est devenu plus vif. Aromatiquement, le chasselas s’est aussi modifié, mais, dès cette année, ces changements seront également influencés par le renoncement au SO2, qui concerne d’ailleurs tous les vins blancs. Chaque année, on introduit des éléments nouveaux, il est donc difficile de dire ce qui influence quoi. » Reste la question de l’acceptabilité de ces changements par les consommateurs : Jean-Denis Perrochet y reste bien sûr très attentif.
Regard sur l’avenir
Selon Jean-Denis Perrochet, pour progresser, il faudrait davantage de recherche scientifique sur la biodynamie, cela permettrait peut-être d’expliquer les incidences sur le végétal et sur le sol. « Par exemple, après l’utilisation de la préparation biodynamique 501 (ou « silice de corne »), on remarque que le positionnement des feuilles et le toucher du végétal a changé, quelque chose se passe dans la plante, mais quoi ? En même temps il faut accepter que tout n’est pas concret, cartésien, dans ce domaine. »
Jean-Denis Perrochet insiste aussi sur l’importance de la formation. « La biodynamie n’est pas quelque chose de simple, il y a une prise de risque plus importante. Il faudrait que les vignerons travaillant en biodynamie puissent bénéficier de conseils scientifiques. Dans le même ordre d’idée,
Il faudrait également qu’ils puissent se concentrer davantage sur leur métier. Or, comme tous les agriculteurs, ils ont de plus en plus de tâches administratives. On a des ordinateurs qui nous permettent d’analyser tout de plus en plus en détail, alors on demande de plus en plus de détails, cela nous perturbe dans notre façon de penser et dans notre professionnalisme. »
Il reste l’essentiel pour notre vigneron : « on a l’impression qu’on a changé de cap, je ne voudrais pas revenir en arrière».
DL, MCL

Contact
Jean-Denis et Christine Perrochet
Grand-Rue 33
2012 Auvernier NE
Téléphone: 032 731 21 06
Site internet
 

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Dernière mise à jour de cette page: 08.06.2017

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