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Sous-semis de prairie temporaire dans les céréales

Nouvelle  | 

Cette technique ancestrale jouit d’un regain d’intérêt en bio en raison des difficultés que peuvent rencontrer les semis herbagers classiques après moisson. Mais cette méthode est-elle fiable? Quels en sont les avantages et les inconvénients?

Un semoir pneumatique monté sur une herse étrille permet d’installer le mélange herbager lors du deuxième étrillage de la céréale. Ici, chez Hubert Fleury à Courfaivre JU (Photo: FiBL, Christian Hirschi)

Il y a quelques décennies, les mélanges herbagers étaient majoritairement installés dans des céréales d’automne et de printemps. Ce procédé a disparu avec l’avènement des herbicides et l’intensification des grandes cultures. Mais il suscite un intérêt croissant car les mélanges herbagers semés après les moissons souffrent de plus en plus fréquemment du sec qui prévaut à cette saison. Nombreux sont les agriculteurs qui doivent ressemer leurs prairies ou chambouler leur rotation.

Une mise en place sans travail du sol

Lorsqu’il réussit, le sous-semis des prairies dans les céréales est économique. Il ne nécessite aucun travail du sol et la prairie se développe plus vite, permettant de récolter une bonne coupe en automne déjà. Enfin, la paille affiche une excellente qualité fourragère pour le jeune bétail ou les vaches mères.
Mais il est illusoire d’espérer une bonne levée d’un mélange herbager dans des sols très riches, dans des céréales trop hautes et trop denses. Ce procédé atteint ses limites au-delà d’un rendement céréalier de 30 à 40 dt/ha. Il faut également faire attention aux ornières laissées par les machines agricoles, notamment la citerne à pression et la moissonneuse-batteuse. Le tassement peut asphyxier le mélange herbager, et des ornières d’une profondeur de plus de 10 cm compliquent fortement les travaux de fenaison ultérieurs.

Techniques d’installation

Plusieurs procédés de semis sont utilisés, notamment: la herse étrille ou la sarcleuse équipée d’un semoir pneumatique, le semis direct, le rouleau semeur ou le semoir à engrais (avec la semence mélangée à un ballast). Dans tous les cas, il faut rouler les semis, d’où l’importance de semer au bon moment en fonction du stade de la culture et des conditions météo. Eviter les apports d’azote trop importants afin que la céréale ne prenne pas toute la lumière et surtout qu’elle ne verse pas. Les pires ennemis des sous-semis herbagers sont le sec, les limaces et les adventices. Le risque que l’herbe se développe trop et dépasse la céréale à la moisson n’est pas inexistant en cas de printemps humide. Enfin, les légumineuses peuvent mettre du temps avant de se développer convenablement après la moisson. Cette technique n’est pas une solution miracle, il faut compter avec quelques échecs, surtout au début. La réussite passe par une bonne maîtrise des nombreux paramètres culturaux et météorologiques et l’acquisition d’expériences propres aux conditions locales, sans oublier un brin de chance.

Echos de la pratique

François Devenoge, Dizy VD : «Nous installons systématiquement un mélange herbager dans tous nos champs de blé, à l’aide d’une herse étrille dotée d’un semoir pneumatique. Nous semons au moment du deuxième passage de herse étrille et roulons systématiquement les semis. A la sortie de l’hiver suivant, nous gardons les mélanges herbagers qui se sont bien installés et nous détruisons les autres, que nous remplaçons par des cultures de printemps. Ainsi, nous avons toujours assez de fourrage pour nourrir notre bétail».

Claude-Alain Gebhard, Vaux-sur-Morges VD: «Je mets en place toutes mes prairies temporaires ainsi que les plantes accompagnatrices dans les céréales à l’aide d’un semoir à semis direct à doubles disques. La herse du semoir a un effet d’étrillage. Cela fait plus de 20 ans que je pratique ainsi et le semis direct m’apporte de meilleurs résultats en condition sèches. Les céréales qui s’y prêtent le mieux sont le triticale et les blés à brins courts. Il est important que les champs soient propres. Je sème dès que possible à la sortie de l’hiver, après le purinage et un premier passage de herse étrille. Le semis doit être suivi d’une période de pluie.»

Hubert Fleury, Courfaivre JU: «J’ai pratiqué le sous-semis pendant de nombreuses années mais j’y renonce depuis que je sarcle mes céréales. La sarcleuse ne laisse pas le sol assez plat et ressort beaucoup de cailloux, si bien que je préfère désormais mettre mes prairies en place après moisson avec un semoir à céréales après un travail superficiel du sol. J’y ajoute de l’avoine en tant que culture protectrice.»

Pierre-André Besson, Yvonand VD: «J’utilise un semoir à engrais. Pour que la semence soit répartie uniformément sur les 9 m de largeur de travail, je la mélange à de l’engrais azoté bio (Azoplum, 100 kg/ha). Tout de suite après, je passe d’abord la houe rotative réglée agressivement, puis la herse-étrille. En moyenne, cela fonctionne bien quatre ans sur sept. Les années très sèches sont défavorables. Par contre, en 2016 par exemple, mes prairies se sont magnifiquement développées.»

Plus d’informations

Sous-semis dans les céréales (rubrique Céréales)

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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