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Feu bactérien: Recommandations de traitements

Nouvelle  | 

Les faibles charges en fruits engendrées par le gel d'avril 2017 ont pu entrainer l’apparition d’une floraison secondaire. Avec les températures chaudes des jours à venir, attention aux risques de feu bactérien.

Le feu bactérien est une maladie particulièrement dangereuse causée par une bactérie. Cette bactérie est présente à l’état latent ; elle peut se répandre très rapidement et sur de grandes surfaces si les conditions d’infections sont favorables. Pour maîtriser le feu bactérien, il faut combiner les différentes mesures décrites ci-après.

Branche de poirier qui est atteinte du feu bactérien. Photo: (c) FiBL, Andi Häseli


Mesures préventives permettant de réduire le potentiel de risque

  • Gestion correcte des autres plantes-hôtes du feu bactérien (contrôle des infections et / ou élimination de ces plantes)
  • Taille hivernale pour éliminer les chancres, les momies de fleurs et de fruits
  • Traitements pré-floraux pour réduire la quantité de bactéries
  • Traitements sur la fleur avec utilisation ciblée de produits en fonction du modèle de prévision
  • Elimination immédiate des branches malades
  • Traitement immédiat après une grêle en été
  • Arrachage d’arbres très atteints  et / ou très sensibles
  • Pour les nouvelles plantations, si possible choisir des variétés tolérantes ou résistantes.

Même si l’on combine au mieux les mesures évoquées ci-dessus, il n’est pas possible de garantir l’entier succès de cette stratégie, en particulier si le potentiel d’infection du feu bactérien est élevé dans le verger ou dans les environs.
Traitements juste avant la floraison
S’il y a eu durant l’année précédente du feu bactérien à proximité du ou dans le verger, il est recommandé d’effectuer un traitement de 2 kg/ha de cuivre du stade gonflement au stade éclatement des bourgeons (51-53 = B-C) pour réduire les bactéries se trouvant sur le bois de l’arbre. Etant donné que la quantité maximale de cuivre autorisée est de 1.5 kg par ha et par an, il faut préalablement disposer d’une autorisation du service phytosanitaire cantonal.
Recours à un stimulateur de la capacité naturelle de résistance
Depuis 2013, le produit Vacciplant est également autorisé en agriculture biologique. La substance active de ce produit est de la laminarine, qui est extraite de l’algue Laminaria digitalis. Elle agit comme stimulateur des défenses naturelles. Elle provoque une « résistance induite ». Elle représente en quelque sorte une vaccination. Il a été prouvé que le Vacciplant a un effet partiel contre le feu bactérien et un effet annexe contre la tavelure. Le Vacciplant doit être utilisé régulièrement dès le débourrement jusqu’à la fin de la floraison.
Traitements sur la fleur
Le danger maximal d’infection et de dispersion du feu bactérien a lieu durant la floraison, si les conditions météo favorables à l’infection sont réunies. En arboriculture biologique, la lutte directe a lieu avec les trois produits suivants:
•    Blossom Protect (à base de levures)
•    Myco-Sin (à base d’argiles)
•    Serenade Max (à base de bactéries)
Dans les essais, le Blossom Protect a montré une efficacité supérieure à celle du Myco-Sin. Ce produit à base de levures peut être utilisé aussi bien dans les vergers basse-tige que sur les arbres haute-tige. Les variétés sensibles à la roussissure comme Golden Delicious, Idared ou Pinova peuvent néanmoins réagir au traitement par une légère roussissure; voilà pourquoi il faut les traiter au maximum deux fois avec le Blossom Protect.
Dans des essais autrichiens, la combinaison du Vacciplant et du Myco-Sin a donné des bons résultats contre le feu bactérien.
De son côté, le Myco-Sin combiné au soufre mouillable Stulln a également un effet contre la tavelure, l’oïdium et la bactériose (Pseudomonas); c’est pourquoi, ce produit, également en combinaison avec le Vacciplant, doit être utilisé en priorité sur les variétés sensibles à la tavelure et si la pression du feu bactérien est faible.
Si le modèle de prévision indique un risque d’infection, il est également possible de traiter le Blossom Protect au lieu du Myco-Sin un jour avant l’infection potentielle. Si le risque d’infection se maintient durant plusieurs jours, il faut traiter tous les deux jours avec l’un des deux produits.
Le produit Serenade Max est une préparation à base de bactéries (Bacillus subtilis QST 713). Ces bactéries et les composés naturels qu'elles produisent lui confèrent une activité de stimulateur des défenses naturelles, préventive et à large spectre. Serenade Max doit être intégré à des programmes de traitement fongicides et/ou bactéricides, en alternance ou en association avec d'autres spécialités homologuées, après s'être assuré de leur compatibilité et de l'absence de phytotoxicité.
En résumé :
A partir du stade D-E :

  • Stimuler les défenses naturelles de la plante avec l’application de Vacciplant

A partir du stade 10% fleurs ouvertes :

  • Installer une levure qui occupe l’espace : Blossom protect
  • Installer une autre bactérie qui prend la place : Serenade Max
  • Traiter avec le Myco-Sin.

En fonction des exploitations, différentes stratégies sont envisageables.
Les modèles de pronostics RimPro et  Maryblyt (voir adresses internet à la fin de cet article) fournissent une aide précieuse pour l’appréciation du risque d’infection par la tavelure et le feu bactérien.
Questions actuelles
Malgré l’amélioration des connaissances disponibles grâce aux travaux de recherche et aux observations des praticiens, par exemple sur la sensibilité des variétés et des porte-greffes, des questions sur le feu bactérien et les moyens de lutte restent ouvertes:

  • Après de nombreux essais en Suisse, il n’est pas encore certain que l’autorisation généralisée d’utilisation de LMA (=sulfate de potassium-aluminium) soit reconduite. Cette dernière est homologuée temporairement jusqu’au 30 septembre 2017 et valable uniquement dans le cadre d’une autorisation FiBL pour des essais.

Traitement des arbres haute-tige
La protection des arbres haute-tige pose des difficultés particulières parce que, à cause de la floraison qui dure souvent longtemps et de la grandeur des arbres, il est en pratique très difficile d’appliquer les produits contre le feu bactérien au bon moment sur chaque fleur ouverte. Dans le cas des grands arbres haute-tige, les stades des traitements au «Blossom Protect», « Serenade Max », « Myco-Sin + soufre mouillable Stulln » sont en effet répartis sur une durée plus longue que dans les vergers commerciaux intensifs. Malgré ces difficultés, nous recommandons tout de même, dans les régions à risques et si la pression infectieuse est forte, de faire quand même  ces traitements.
Obligation d'annoncer le feu bactérien
Le feu bactérien doit être obligatoirement combattu et annoncé aux services phytosanitaires cantonaux. Cela concerne en particulier la majorité des cantons de Suisse romande et de la Suisse du Nord-ouest. Dans ces régions, il y a encore beaucoup de communes sans feu bactérien, la stratégie d’annonce et d’éradication y est donc toujours d’actualité. Une attention particulière est à accorder au Valais, car ce canton est encore en zone protégée.
Pour en savoir davantage
Pronostics d’infection des fleurs avec le modèle Maryblyt et informations sur la situation actuelle sur le front du feu bactérien:
www.agrometeo.ch 
www.feubacterien.ch 
Stratégie de lutte de la Confédération et des Cantons:
www.feubacterien.ch
Feu bactérien en Suisse (632.4 KB) (Agroscope, 2016)
Hygiène, contrôle, assainissement – éléments d’une gestion du feu bactérien gagnante (1.7 MB) (Agroscope, 2015)
Plantes-hôtes du feu bactérien (379.1 KB) (Agroscope, 2010)

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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